Suzanne Clément et Lou-Pascal Tremblay s’ouvrent sur les scènes intenses qu’ils ont à jouer
Daniel Daignault
Pour une troisième saison, la comédienne Suzanne Clément se glisse dans la peau de l’urgentologue Emmanuelle St-Cyr et l’année s’annonce mouvementée pour son personnage, si on se fie aux premiers épisodes. Elle se confie sur le plaisir qu’elle a à défendre ce rôle, et sur son investissement dans ce projet télévisuel.
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Suzanne, on l’a vu dès les premiers épisodes de cette troisième année de STAT, tu explores vraiment plusieurs facettes de la personnalité d’Emmanuelle...
C’est ça qui est le fun. Emmanuelle est tellement passionnée par ce qu’elle fait, elle porte une telle attention à la vie et à la mort des gens, qu’elle n’a pas de temps à accorder à ses propres problèmes. Cette passion pour son métier fait en sorte qu’elle retombe tout le temps sur ses pattes.
Tu as eu des scènes intenses à jouer avec Lou-Pascal Tremblay (l’interprète de Jacob Faubert) à la fin de la saison dernière. En ce début d’année, comment ça se passe entre vous sur le plateau?
On aime travailler ensemble. Il est tellement investi, il est tellement beau, cet acteur! Il est entièrement là, c’est un bel humain. Lou-Pascal est intelligent, il fait ses recherches, et nous avons du fun à faire nos scènes, même les plus simples. La petite bande de l’urgence, avec Anglesh (Major) et Samantha (Fins), nous avons beaucoup de plaisir, c’est un régal!
Après tant d’années de métier, dirais-tu qu’en jouant dans cette quotidienne, tu continues d’apprendre des choses sur toi et sur ton métier?
Tout le temps! Mon Dieu, j’ai toujours l’impression de recommencer, je ne suis jamais certaine de rien.
Tu doutes encore?
Ah oui, beaucoup, et n’importe quoi peut me faire douter. Je pense que j’utilise parfois ça pour me challenger. Je peux paranoïer sur certaines affaires, au travail. En plus, je suis très présente. Juste avant Noël (après plusieurs semaines de tournage), il m’arrive de me demander pourquoi untel m’a regardée de telle façon, qu’est-ce que ça veut dire? Je m’invente des affaires, mais je me guéris tranquillement.
Irais-tu jusqu’à dire qu’Emmanuelle est plus solide que Suzanne?
Oui! C’est ce que m’a dit l’un de mes amis. Pour vrai! Elle prend des décisions, et je pense que je suis comme elle sur le plateau; j’ai un petit côté Emmanuelle. Il y a certaines choses à propos desquelles — par rapport au show plus que par rapport à moi — je sais ce que je veux. J’ai une idée des scènes que je vais tourner, et j’en fais souvent part au réalisateur, qu’il soit d’accord ou pas. Je n’ai pas de limite pour me prononcer; c’est plus sur mon jeu que je peux parfois douter. Mais sur l’élan d’une scène, je ne crains pas du tout d’exprimer ce que je trouve important pour le show, et même de déranger. Ça, pour moi, c’est clair.
J’imagine que tu es impatiente de lire tes textes quand tu les reçois?
Je n’ai pas toujours le temps de les lire tout de suite quand je suis dans ma semaine de travail, car c’est un moment où j’apprends beaucoup de textes. J’attends donc avant de lire les nouveaux, pour ne pas être mêlée. Et je lis tous les textes, pas seulement mes scènes. Je veux avoir le pouls de Marie-Andrée (Labbé, l’autrice). J’ai pris le show à bras-le-corps parce que ça me tentait et que ça m’inspire. Grâce aux textes de Marie-Andrée et au talent des acteurs, le tournage est varié: on passe vraiment de scènes intenses et dramatiques à d’autres, hyper tendres et drôles. Geneviève (Schmidt) intervient parfois avec un humour qui casse le côté dramatique et intense, ce que je trouve formidable. C’est aussi ce qui aide le show.
Quel genre d’été as-tu passé?
Un bel été. J’ai travaillé un peu moins d’une dizaine de jours en France sur un film d’action qui a pour titre Les orphelins. J’avais un rôle de méchante dans ce film et c’était juste le fun de faire deux allers-retours pour me plonger là-dedans. Sinon, j’ai pu me reposer, je me suis beaucoup baignée.
Tu es une sportive, si je ne me trompe pas?
Oui, je fais toujours du sport, je ne peux pas prendre de vacances de la course, elle est dans mon ADN. C’est super important pour moi. Je cours souvent et, quand j’ai des pauses sur STAT, je vais dans un parc pas loin pour courir. C’est ma base, mon point d’ancrage. Je cours depuis que j’ai 17 ans et j’en ai 57. Je pense que je n’ai jamais vraiment arrêté depuis cet âge-là.
Après trois ans, tu t’es habituée au rythme de jeu dans une quotidienne, avec tous ces textes à apprendre?
Mon cerveau s’est vraiment métamorphosé. J’ai travaillé fort, la première année. Ç’a été dur. J’en ai appris, des textes, dans ma vie, maisv là, c’est un autre niveau! À un moment donné, j’avais même deux répétitrices, et là, j’en ai une avec qui je travaille depuis la première saison et qui est formidable. C’est une actrice que j’adore, elle est cool et elle a une énergie incroyable. Dans STAT, elle incarnait Camille, la jeune femme qui mourait d’anorexie (Laurence- Anaïs Belleville). On fait ça par FaceTime et on se connaît bien, maintenant. Il ne faut pas que je le dise trop fort, mais, un peu grâce à elle, j’ai beaucoup de plaisir à apprendre du texte.
Outre STAT, as-tu d’autres tournages en vue?
Oui, j’ai un projet. Ce serait un film québécois que je tournerais plus tard, mais je ne peux pas en dire plus. Il y a deux ans, j’ai joué dans un film pour Netflix France dont le titre est Loups-garous et qui sort en octobre. Le tournage a eu lieu à Prague et j’y suis restée deux mois.
Dans le rôle de Jacob, Lou-Pascal Tremblay a eu quantité de scènes variées et intenses à jouer avec Suzanne Clément depuis le début de STAT. Il ne tarit pas d’éloges envers sa camarade. «On passe par toute la gamme des émotions, et c’est un immense privilège de le faire avec une comédienne de cette envergure. Quand nous sommes en pause, je vis à petite échelle ce que vivent Jacob et Emmanuelle parce que nous sommes trop dedans. Nous nous voyons plus en tant que nos personnages qu’en tant que nous-mêmes et ça impacte nos vies personnelles! Au moment de tourner ensemble des scènes intenses, nous y plongeons sans filet et devenons vulnérables l’un à l’autre, et je pense que ça donne des bonnes scènes.»
STAT, du lundi au jeudi 19 h, à Radio-Canada. Le film Loups-garous sera offert sur Netflix dès le 23 octobre.