Suremballage: les Canadiens adeptes du vrac, mais l’offre zéro déchet manque, selon Équiterre
Andrea Lubeck
Bien qu’ils soient adeptes de l’achat d’aliments en vrac, les Canadiens se butent à un manque d’offre de produits zéro déchet, selon un nouveau rapport d’Équiterre, qui propose des solutions afin d’accélérer l’adoption de la pratique.
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Ce sont près de 41% des Canadiens qui disent faire des achats en vrac à l’épicerie et au supermarché pour des raisons environnementales et financières, selon le rapport rédigé en collaboration avec le Réseau de recherche en économie circulaire.
Mais vrac ne rime pas nécessairement avec zéro déchet, nuance Équiterre. Pour les aliments offerts en vrac, les détaillants peuvent tout de même laisser des emballages en plastique à usage unique à la disposition des consommateurs, ce qui va à l’encontre du principe zéro déchet, qui vise à les éliminer au maximum.
Cela dit, la moitié des personnes sondées par l’ONG environnemental se disent également prêtes à adopter au moins une pratique zéro déchet, du moment où elles n’ont pas besoin de changer leurs habitudes.
Pas près de disparaître
Sachant que 70% des emballages sur le marché sont destinés à l’industrie alimentaire, faire la promotion de l’approche zéro déchet permettrait de réduire les déchets plastiques au Québec.
Or, les emballages ne sont pas près de disparaître. C’est qu’ils ont plusieurs utilités, dont celle de conserver les aliments, ce qui prévient le gaspillage alimentaire.
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Cette fonction est cependant un couteau à double tranchant: les emballages offrant des quantités prédéterminées qui excèdent les besoins peuvent également mener à du gaspillage alimentaire, indique l’ONG.
Le vrac s’avère toutefois une solution viable à ces problèmes «grâce à l’achat de la juste quantité nécessaire d’un produit ou d’un aliment, tant pour les individus que pour les détaillants», écrivent les autrices du rapport.
La salubrité et le manque d’offre comme freins
La moitié des consommateurs sondés qui se montrent résistants au vrac citent par exemple l’indisponibilité de l’offre à proximité et les doutes quant à l’hygiène de ces produits, note Équiterre.
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Citant également des inquiétudes sur la salubrité, les détaillants alimentaires indiquent que des opérations et une logistique plus complexes à mettre en place sont des freins à l’implantation de mesures zéro déchet.
Solutions
Parmi les solutions proposées, Équiterre suggère aux épiceries et aux supermarchés d’autoriser les consommateurs à utiliser leurs propres contenants pour l’achat de produits frais et en vrac. Ils devraient aussi ajuster les prix des produits en vrac pour que ceux-ci soient attrayants afin de «favoriser le zéro déchet».
L’ONG propose également aux gouvernements de changer la loi afin de donner des objectifs contraignants et de soutenir l’industrie, notamment en imposant une offre de vrac pour certains produits et en clarifiant la réglementation entourant la salubrité du zéro déchet et du vrac.