Publicité
L'article provient de 24 heures

Surchauffe immobilière? Une maison à vendre pour 795 000$ aux Îles-de-la-Madeleine sème l'émoi

Partager
Photo portrait de Jean Balthazard

Jean Balthazard

2022-06-15T21:29:52Z
Partager

Une maison neuve à vendre pour 795 000$ aux Îles-de-la-Madeleine fait beaucoup réagir sur les réseaux sociaux. Certains Madelinots craignent qu’il devienne de plus en plus difficile de se loger sur l’archipel pour ceux qui ne gagnent pas un gros salaire.

«Toutes les maisons ne se vendent pas 800 000$, mais il y a clairement une hausse de la valeur [des propriétés vendues aux Îles-de-la-Madeleine]», affirme d’entrée de jeu André St-Onge, qui est agent de mobilisation pour le Réseau de partenaires en développement social des Îles. 

Pour M. St-Onge, qui s’implique en logement depuis une trentaine d’années, il est essentiel de prioriser l’habitation à l’année aux Îles. 

«Ce dont on a besoin, c’est des résidents. Il y a des gens qui veulent venir contribuer aux Îles à l’année, mais ces gens-là sont freinés par l’accessibilité d’un logement ou d’une maison.»

«Les Îles ne sont pas imperméables au reste du monde. On est dans une société de consommation, les gens veulent avoir une meilleure maison. Ils ont la possibilité de vendre leur maison plus chère et d'en acheter une autre. C’est ça qui se passe», ajoute-t-il. 

Pas assez de logements 

Le maire des Îles-de-la-Madeleine Jonathan Lapierre reconnaît qu’il manque de logements et de maisons à louer à l’année. Il rappelle qu’avant 2016, il y avait un déclin démographique aux Îles, ce qui fait que «la valeur des maisons augmentait très peu et la pression pour le nombre de logements disponibles était plus ou moins là».  

Publicité

Or, il y a aujourd’hui plus de résidents qui s’installent sur l’archipel que de gens qui le quittent. Le nombre de logements disponibles, lui, n’est toutefois pas plus important, ce qui crée une pression sur le marché immobilier, souligne le maire. 

Rebâtir le parc immobilier 

Pour éviter de voir les prix exploser, il est donc essentiel d’augmenter l’offre de résidences et de logements locatifs pour toutes les gammes de revenus, insiste André St-Onge. «On doit rebâtir le parc immobilier avec une diversité qu’on n’avait pas», dit-il. 

Il propose, par exemple, de miser sur des coopératives d’habitations, des résidences multigénérationnelles, le jumelage de travailleurs extérieurs dans des maisons où vivent des personnes seules et l’ajout de logements sociaux. 

En 2022, la municipalité des Îles a annoncé neuf nouveaux projets pour stimuler la construction de logements locatifs. S’ils se concrétisent, 101 nouveaux appartements seraient bâtis avant le 31 décembre 2023. 

Les Madelinots n’ont toutefois pas l’habitude de se tourner vers le marché locatif. 

«Aux Îles, le modèle, depuis la nuit des temps, c’est qu’on achète une maison. On ne loue pas une maison et on ne construit pas d’appartements à louer. Donc, c’est 250 ans d’histoire qu’on essaie d’inverser», explique le maire Lapierre. 

La municipalité a aussi mis en place le 8 février dernier une réglementation pour interdire la conversion d’une maison unifamiliale en habitation touristique sur l’ensemble de son territoire, sauf s’il s’agit d’une résidence principale. L’objectif: limiter le rachat de maisons pour en faire des logements destinés à la location à court terme. 

Publicité
Publicité