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Sur TikTok, une femme remet à leur place des clients potentiels qui ont fait des commentaires sur son physique

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Photo portrait de Sarah-Florence  Benjamin

Sarah-Florence Benjamin

2023-02-02T19:35:36Z
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«C’est dur d’être une femme dans un milieu dominé par les hommes», a déclaré Whitney Sharpe dans une vidéo TikTok devenue virale. Pendant un appel vidéo avec des clients potentiels, ces derniers ont partagé leur écran sans remarquer qu’on pouvait y lire les commentaires suggestifs qu’ils venaient de s’échanger sur l’apparence de leur interlocutrice. Elle s’est alors enregistrée lors de la confrontation suivant l’échange.  

Sharpe, une recruteuse professionnelle de 28 ans, effectuait une réunion sur Zoom avec trois clients, tous des hommes. Quand l’un d’eux a partagé son écran, elle a pu voir la conversation qu’ils avaient eue parallèlement à la réunion.  

«Je ne veux même pas partager ce qui s’est dit dans cette conversation. C’était tellement dégoûtant que je ne voudrais pas que ma famille tombe là-dessus», a-t-elle raconté dans une autre vidéo. Les mots «foutue bombe (fucking bombshell)» en faisaient partie, a-t-elle confié à BuzFeed News.  

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Une fois l’entretien terminé, Whitney Sharpe s’est filmée en train de remettre calmement les trois hommes à leur place. Elle a ensuite publié la vidéo sur TikTok. 

«Si nous continuons à travailler ensemble, je veux faire affaire avec une femme parce que je ne veux pas devoir voir des conversations de vestiaire quand vous partagez votre écran», leur a-t-elle exposé.  

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La vidéo a maintenant amassé près de 14 millions de vues sur TikTok. 

@whitneyrose617

It’s rough being a woman in a male dominated field 😬

♬ original sound - Whitney

Du harcèlement sexuel pur et dur 

Ce n’était pas la première fois que Sharpe faisait face à du harcèlement sexuel dans le cadre de sa carrière dans les technologies. «J’ai l’impression que je dois travailler plus fort pour prouver que je suis intelligente à cause de mon apparence», confie-t-elle, toujours à BuzzFeed News

Elle explique que même si l’expérience était «angoissante», elle s’est concentrée pour leur répondre de la manière la plus calme et la plus contrôlée possible. «La dernière chose dont j’avais envie, c’était qu’ils puissent dire que j’étais trop émotive», explique-t-elle.   

Depuis la publication de sa vidéo, Sharpe a partagé certains messages qu’elle a reçus. À travers tous les commentaires encourageants, certains l’accusaient d’avoir exagéré en parlant de harcèlement sexuel. 

«J’ai déjà fait des commentaires sur l’apparence d’hommes que je trouvais attirants [...] dans un contexte social, c’est très normal [...]; ce que j’ai subi cette fois et toutes les autres fois, c’est compris à 100% dans la définition du harcèlement sexuel.» 

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De tièdes excuses 

La recruteuse a également partagé le courriel d’excuses qu’elle a reçu de la part du vice-président responsable des employés fautifs. Elle estime que ces excuses n’étaient pas très sincères et que ce dernier aurait pu au moins lui passer un coup de fil.  

En plus de ne faire mention nulle part d’actions qui pourraient être effectuées à la suite de l’incident, le vice-président affirme qu’aucune femme à l’emploi de l’entreprise n’est «assez qualifiée» pour travailler avec elle, comme elle l’avait demandé. «Ne voyez-vous pas que c’est un problème?», rétorque-t-elle dans la vidéo.  

@whitneyrose617 How not to apologize in corporate America 101 #hrnightmare ♬ Flowers - Miley Cyrus

La compagnie, avec laquelle Sharpe ne fera définitivement pas affaire dans le futur, «ne devrait pas engager des idiots misogynes pour représenter leur compagnie», selon la recruteuse. «Peut-être, engagez des gens qui savent comment partager un écran, comme ça fait partie de leur boulot», se moque-t-elle.  

«Je ne pense pas qu’ils aient appris quoi que ce soit de cet incident», conclut-elle, visiblement peu optimiste. 

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