Succession de Justin Trudeau: Mark Carney «mène la partie 3 à 1», selon un expert
Marie-Anne Audet
Mark Carney, le candidat à la chefferie du Parti libéral du Canada (PLC), a connu un départ canon depuis le lancement de sa campagne le 16 janvier pour reprendre le siège de Justin Trudeau.
• À lire aussi: Truffé de formulations incorrectes, le site web en français de Mark Carney semble traduit par des robots
• À lire aussi: Entrevue exclusive à TVA Nouvelles: Mark Carney à Montréal pour se faire connaître
Bill Blair et Anita Anand, des ténors au sein des troupes libérales, sont les derniers à avoir manifesté leur appui samedi pour l’ex-gouverneur des banques du Canada et de l’Angleterre. Ils seront d’ailleurs rejoints par le ministre François-Philippe Champagne dimanche.
Ils sont parmi les nombreux membres influents du parti à se reconnaître dans la vision que propose M. Carney pour le Parti libéral.
«Mark Carney prend les devants en deuxième période, disons ça comme ça. Il mène la partie 3 à 1. Il a accumulé beaucoup d’appui dans les derniers jours, beaucoup d’appui de qualité», a souligné Jérémy Ghio, ancien stratège libéral, en entrevue à LCN.
Or, gagner une course à la chefferie ne garantit pas une victoire à une élection générale, a soutenu l’expert.
La maîtrise de la langue française pourrait devenir un enjeu pour Mark Carney lors d’un éventuel débat, surtout lorsque le Québec est une région essentielle pour les libéraux pour assurer leur place au sein du Parlement.
«Quand on a besoin de débattre avec Yves-François Blanchet ou avec Pierre Poilievre, le français de M. Carney va devoir s’améliorer. On le voyait ce matin dans le Journal de Montréal. Son site web a été grandement traduit par Google [Traduction]. On ne sent pas encore que le français et le Québec ont une grande importance dans la campagne de M. Carney», a-t-il affirmé.
Division interne
La proximité qui existe entre Mark Carney et Chrystia Freeland, qui sont les deux favoris de la course, risque également de causer des tensions internes chez les libéraux.
«L’autre danger qui guette les libéraux, c’est une guerre familiale un peu. Bon, au-delà [du fait] que M. Carney est le parrain d’un des enfants de Chrystia Freeland, ce sont des gens de la même famille. C’est des amis et des collègues qui choisissent des camps et qui vont l’un contre l’autre», a dit Jérémy Ghio.
Selon lui, il est d’ailleurs peu probable que Mme Freeland occupe une place de choix au sein d’un gouvernement Carney. La démission de l’ex-ministre des Finances le 16 décembre dernier a d’ailleurs frustré plusieurs personnes au sein du parti.
«On sent une frustration à l’interne chez les libéraux envers Mme Freeland. Beaucoup lui incombent la responsabilité du tumulte que vivent les libéraux, le départ de Justin Trudeau, la crise qui a été provoquée avec sa lettre de démission. Tout ça va avoir un impact très certainement», a-t-il avancé.
Voyez l'entrevue complète dans la vidéo ci-dessus