Steve Cohen critique les autres propriétaires
Agence QMI
L’attitude dépensière de Steve Cohen, propriétaire des Mets de New York, est le symbole d’un écart grandissant entre les équipes les plus fortunées du baseball majeur et celles qui doivent compter leurs sous.
Presque trois ans après être devenu propriétaire majoritaire de l’équipe de la Grosse Pomme, l’homme de 66 ans a sorti son chéquier pendant la saison morte. Insatisfait après une énième déconfiture éliminatoire des Mets, Cohen a investi presque 500 millions $ pour renflouer son équipe de talent sur le marché des joueurs autonomes.
- À lire aussi: Baseball : Denis Boucher entrera au Temple
- À lire aussi: Les Blue Jays font l'acquisition d'un releveur blessé
Il a notamment octroyé un salaire annuel de 43,3 millions $ au vétéran Justin Verlander et une prolongation de contrat de huit ans et de 162 millions $ au voltigeur Brandon Nimmo. Ce bilan se serait même alourdi si le pacte de Carlos Correa (12 ans, 315 millions $) n’était pas tombé à l’eau en raison des problèmes de santé de l’arrêt-court.
«Je ne savais pas que j’allais dépenser autant d’argent, a lancé Cohen au réseau ESPN. Je dirais même que j’étais naïf sur ce plan. Mais je suis devenu confortable avec cette réalité et j’ai réalisé que c’est ce que ça prenait pour avoir une excellente équipe et pour respecter mon engagement à l’égard des partisans.»
Un fossé en pleine croissance
Aux grands maux, les grands remèdes: dans l’optique de mener les Mets vers leur première conquête du trophée du commissaire depuis 1986, Cohen a pulvérisé le record des ligues majeures en dépenses. Selon le site spécialisé Baseball Prospectus, ce montant sera de 369,9 millions $ en 2023, ce qui rend les Mets admissibles à une taxe de dépassement de la masse salariale de près de 100 millions $.
À titre comparatif, les dépenses en 2023 des deux formations les moins fortunées du baseball majeur, les Athletics d’Oakland et les Orioles de Baltimore, seront respectivement de 61,8 millions $ et de 72,9 millions $.
«Je ne suis pas responsable de la façon dont les autres propriétaires gèrent leurs équipes, a enchaîné Cohen. Ce n’est pas mon travail. Nous savons tous qu’il existe une disparité dans le baseball majeur. Mais je respecte les règles que les autres ont implantées.»
On peut tout de même noter que cette disparité dont le multimilliardaire fait mention est en pleine croissance. En 2019, tout juste avant la pandémie de COVID-19, le fossé entre l’équipe la moins dépensière du circuit Manfred à l’époque, les Pirates de Pittsburgh, et celle qui excédait le plus le plafond salarial, les Red Sox de Boston, était d’environ 160 millions $.
En 2023, cet écart a bondi de près de 193 %. Cette tendance ne devrait pas faciliter la tâche d’investisseurs qui voudraient, par exemple, orchestrer le retour des Expos à Montréal, ou encore préparer une expansion dans un marché plus petit que New York ou Los Angeles.
Partiellement responsable de la disparition graduelle du concept de parité dans le baseball majeur, Cohen balaie du revers de la main les reproches des autres propriétaires.
«J’ai entendu ce que tout le monde a entendu: je leur déplais, a-t-il conclu. D’autres personnes, qui sont plus neutres à mon égard, m'adressent des reproches pour les critiques de leurs propres partisans. Ils me blâment, mais ils devraient peut-être se regarder dans le miroir.»