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Culture

Stéphanie, la soeur de Julie Perreault, estime avoir vaincu ses dépendances grâce à sa sœur

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Michèle Lemieux

2024-04-19T11:00:00Z
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Parce que la vie n’est pas un long fleuve tranquille, Stéphanie, la sœur cadette de Julie Perreault, a connu sa part d’épreuves en flirtant avec les dépendances. À travers les bonheurs et les aléas de la vie, les deux sœurs sont toujours restées intimement liées, sachant qu’elles pouvaient compter l’une sur l’autre quoi qu’il advienne. Reconnaissante de son rétablissement, Stéphanie a mis sur pied, avec sa meilleure amie, la Fondation Vivere, qui aide des femmes à surmonter des épreuves de toutes sortes. Convaincue du bien-fondé de la cause, Julie a proposé d’en être la porte-parole.

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Julie et Stéphanie, quels sont les projets qui vous occupent?

Julie: Pour ma part, je viens de terminer la réalisation d’épisodes de STAT et je suis en tournage pour la quatrième saison de Doute raisonnable.

Stéphanie: Je suis directrice du magazine Le Mag 2000 dans trois régions du Québec. Je suis aussi porte-parole du centre de thérapie Le Portail, pour les femmes ayant des problèmes de dépendance. Je suis aussi l’une des fondatrices de la Fondation Vivere depuis juillet dernier. 

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Julie, vous êtes porte-parole de la Fondation Vivere. C’était naturel pour vous de la soutenir?

J.: En effet. J’ai toujours refusé de me joindre à une cause, non pas parce qu’elles ne me touchaient pas, mais parce qu’en tant que personnalité publique, je voulais prêter ma parole à une seule fondation. Lorsque les deux Stéphanie ont fondé la leur, j’ai quasiment postulé pour en être la porte-parole! (rires) Je le fais pour mettre en valeur une mission, qui me semble particulièrement importante.

S.: Avec sa grande générosité, Julie nous a choisies. Elle a voulu faire partie du projet. Je ne lui aurais pas demandé d’en être porte-parole, car je ne voulais pas qu’elle se sente obligée d’accepter. Je sais qu’elle ne le fait pas parce qu’elle est ma sœur, mais parce qu’elle y croit. Ça me touche qu’elle s’associe à ce projet de cœur.

J.: Les femmes n’ont pas toutes les moyens de s’offrir une thérapie ou des activités qui pourraient leur faire du bien. Durant un week-end, elles peuvent rencontrer quelqu’un qui pratique la PNL (programmation neurolinguistique), faire du yoga, expérimenter des approches différentes pour aller mieux. On leur offre des ateliers, des kiosques, des conférences et diverses approches sur le plan du bien-être. Ces week-ends rassemblent des femmes qui vivent des défis de toutes sortes: séparation, dépression, deuil, problèmes de dépendance. La mission est saine, positive, axée sur le partage, et ça me plaît.

Leah Morin
Leah Morin

Stéphanie, si je ne m’abuse, vous avez vous-même vaincu la dépendance?

S.: Oui, je suis sobre et j’ai appris que la seule manière de me rétablir de façon permanente, c’est de partager. Tous les mois, j’écris le mot de la directrice dans les magazines que je dirige. L’écriture est une autre façon de me rétablir. Tant mieux si des gens se reconnaissent dans ces textes. Si ça peut aider ne serait-ce qu’une seule personne, ce sera mission accomplie.

Vous avez du succès, vous êtes rayonnante, mais vous avez traversé votre part d’épreuves...

S.: Oui, et à travers tout cela, j’ai réalisé quelle est ma mission de vie. Si je n’avais pas eu de problèmes de dépendance, je ne pourrais pas faire ce que je fais aujourd’hui. La vie n’est pas sans embûches, mais quand on est sobre, elle est plus belle. Il a fallu que je passe par la dépendance pour le comprendre. 

Croyez-vous qu’il y ait des préjugés face à certaines dépendances?

J.: Oui. L’alcoolisme chez une femme n’est pas très bien vu... La dépendance, c’est souffrant. Quand on est dedans, c’est vraiment inconfortable et on a l’impression qu’on ne s’en sortira jamais. On sait que le défi est relevé quand on peut dire: «Je suis contente d’avoir traversé ça, car je suis une meilleure personne.» Notre passé nous accompagne, mais il ne pèse plus sur notre dos.

S.: J’ai fait ma démarche seule. Je voulais me débrouiller par moi-même, mais c’est souffrant. Le message de la fondation, c’est de ne pas rester seule dans son coin. Voir l’épreuve comme une expérience et non comme si on était des victimes lui donne un autre sens.

Julie, ressentez-vous de l’admiration pour votre sœur, entre autres parce qu’elle a réussi à se remettre sur les rails?

S.: Oui, mais ma plus grande fierté, c’est de la voir au quotidien. Nous nous parlons tous les jours. Je la sens évoluer. Je lui répète à quel point je suis contente pour elle et comme je suis fière d’elle. Ce qui me touche chez Stéphanie, c’est qu’elle ait eu envie de prendre sa vie en main. Même quand on n’y arrive pas instantanément, l’objectif est d’aller mieux. Nous avons aussi la responsabilité de montrer à nos enfants qu’on peut se relever. Stéphanie a un fils de 13 ans, qui est mon filleul.

S.: Nathan a vu sa mère se relever. Je sais qu’à travers cette expérience, il sait maintenant que la vie peut être faite d’épreuves, mais que l’amour est encore plus grand. 

J.: La fondation de Stéphanie est à son image: elle est remplie de bonté, d’authenticité, de vulnérabilité. Lors du premier événement, en octobre dernier, nous avons vécu des moments émouvants.

Votre lien semble extraordinairement tricoté serré.

J.: Nous avons une autre sœur, Mélanie, qui a un an de plus que moi. Nous sommes aussi proches d’elle. 

Avez-vous toujours été très proches l’une de l’autre?

J.: Oui, mais parfois, à cause de nos parcours de vie, nous nous sommes un peu plus éloignées. Lorsque j’étais au Conservatoire, par exemple, je n’existais plus pour personne. Puis, comme j’ai eu des enfants avant tout le monde, je n’existais plus non plus durant cette période. Mais l’important, c’est de ne pas se perdre de vue et de toujours finir par se retrouver.

Vous savez que l’autre est et sera toujours là pour vous?

S.: Oui, et nous nous sommes toujours appelées tous les jours, et même plusieurs fois par jour. Je le dis en toute humilité: sans Julie, je ne serais plus là... J.: Stéphanie me dit souvent: «Une chance que tu es là...» Je peux dire la même chose de ma sœur. Moi aussi j’ai besoin de parler, de décanter. Dans toutes les sphères de notre vie, on n’est jamais à l’épreuve de choses qui peuvent nous ébranler. C’est ce qu’enseigne aussi la Fondation Vivere: il ne faut pas s’intoxiquer avec nos mal-être. Il faut en parler. Avec les années, j’ai dû apprendre à parler. J’étais très renfermée. Je ne parlais vraiment pas de moi. Avec le temps, j’ai appris à le faire.

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Leah Morin
Leah Morin

Vous êtes loin de l’image de l’actrice qui verbalise tout et qui ressent le besoin de partager ses émotions?

J.: Effectivement. Ça me faisait du bien de jouer, car au moins, j’avais cet espace pour m’exprimer. Moi seule savais ce qui m’appartenait dans le rôle. Avec le temps, j’ai compris et expérimenté les bienfaits qui viennent avec le fait de verbaliser ce qu’on ressent. Ça fait du bien de le faire.

En tant que sœurs, vous vous connaissez mieux que quiconque?

J.: À un point tel que parfois, Stéphanie m’appelle et me dit: «Aujourd’hui, tu te sens comme ça ou comme ça.» C’est même rendu que Stéphanie fait des rêves prémonitoires qui me concernent! (rires) Nous sommes super connectées. Nous sommes à 100 % disponibles l’une pour l’autre. Entre Stéphanie et moi, il y a beaucoup de fous rires. Nous nous faisons beaucoup rire mutuellement. Je dirais que 80 % de notre relation est basée sur le plaisir et le rire. Et même si ça va très mal pour l’une ou l’autre, nous finissons toujours par en rire. Le plaisir est au cœur de notre vie.

S.: Depuis que j’ai recommencé à vivre, j’ai la chance de pouvoir voyager avec Julie, avec mon fils. Nous nous entendons tous très bien. Par le passé, j’ai fait amende honorable auprès des gens qui faisaient partie de ma vie. Cela faisait partie de mon processus de réhabilitation. J’ai demandé pardon aux personnes que j’aimais, entre autres à Julie. Depuis ce temps, il n’y a que
du respect entre nous.

J.: Je trouve que le pardon, c’est l’espace qui m’apaise le plus. Pardonner, c’est se donner le droit de se tromper. C’est rassurant. Sinon, il faudrait toujours être parfait... Le pardon est facile à accueillir quand tu acceptes que la perfection n’est pas de ce monde. Idéalement, on devrait blesser les gens le moins possible, mais, parfois, on les blesse sans trop le savoir. Je considère que le pardon, c’est un fort bel endroit pour être en relation avec les autres...

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