«C’est tout un honneur de travailler avec les Canadiens»
Benoît Rioux
À l’époque où il jouait, le Québécois Stéphane Robidas a défendu les couleurs du Canadien de Montréal avec fierté en début de carrière.
C’est le même sentiment qui l’habite alors qu’il se joint au personnel d’entraîneurs de l’équipe.
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«J’ai la chance de revenir à la maison et de travailler pour le Canadien, c’est tout un honneur, a réagi l’ancien défenseur, en conférence de presse jeudi, lui qui a évolué pour le Tricolore pendant 122 matchs au début des années 2000. Ce n’est pas quelque chose que j’aurais imaginé, ni rêvé. Je me pince encore.» Voyez ici le point de presse de Stéphane Robidas:
Robidas, qui vient combler le départ de Luke Richardson, s’occupera principalement des défenseurs du Tricolore. Dans le cas de Richardson, il a quitté le Canadien en juin après avoir été embauché comme entraîneur-chef des Blackhawks de Chicago.
«Mon principal rôle sera d’assurer le développement des jeunes défenseurs du Canadien, a précisé Robidas. Chaque joueur est différent et il n’y a pas de recette parfaite. L’objectif est de maximiser leurs forces. Je vais les aider et les guider pour qu’ils atteignent leur plein potentiel.»
Les noms de Justin Barron, Jordan Harris et Kaiden Guhle viennent en tête de liste parmi les défenseurs du Canadien dont l’avenir semble prometteur, mais Robidas travaillera aussi étroitement avec les vétérans David Savard, Joel Edmundson, Michael Matheson et Chris Wideman.
Dans la peau des joueurs
Si son manque d’expérience comme entraîneur peut être soulevée, d’autant plus que l’entraîneur-chef Martin St-Louis n’est pas encore très expérimenté, Robidas demeure confiant de bien remplir son mandat avec le Canadien.
«J’ai baigné dans la Ligue nationale pendant 20 ans, j’ai vu beaucoup d’entraîneurs et cette expérience-là va m’aider, a-t-il noté. Je connais le marché de Montréal, je peux me mettre dans la peau de ces jeunes-là.»
En Robidas, le CH ajoute un homme ayant joué 988 matchs, dont 746 avec les Stars de Dallas, dans la Ligue nationale de hockey, incluant les séries éliminatoires. Le natif de Sherbrooke a ensuite occupé les postes de directeur adjoint et de directeur du développement des joueurs chez les Maple Leafs de Toronto, oeuvrant surtout avec les jeunes défenseurs du club entre 2015 et 2021.
Des Cantonniers au CH
Avec le désir de devenir entraîneur et de se rapprocher de la maison, notamment pour des raisons familiales, Robidas avait quitté les Leafs afin de diriger les Cantonniers de Magog au niveau midget AAA, la saison dernière. Ensuite embauché par le Phoenix de Sherbrooke, à la mi-juin, pour devenir entraîneur-adjoint dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec, Robidas ne s’attendait certainement pas à faire le saut aussi rapidement dans la LNH. Avec le Canadien, de surcroît.
En effectuant un retour dans le giron du CH, Robidas retrouve l’équipe de son enfance.
«Dans ma famille, nous étions tous des partisans du Canadien», a-t-il reconnu.
Comme joueur, l’association entre Robidas et le CH s’était par ailleurs arrêtée abruptement en octobre 2002 quand le Québécois avait été réclamé au ballottage par les Thrashers d’Atlanta avant d’être envoyé aux Stars de Dallas, où Guy Carbonneau était alors adjoint au directeur général.
«En étant réclamé au ballottage, c’était une opportunité pour moi de rester dans la Ligue nationale», a résumé Robidas, qui n’a jamais éprouvé la moindre amertume envers l’organisation du Canadien.
Le choix de Martin St-Louis
L’entraîneur-chef du Canadien Martin St-Louis a lui-même fait les premiers pas auprès de Stéphane Robidas pour en faire un allié derrière le banc du club montréalais.
«Stéphane correspond exactement au profil que nous recherchions. Il est un très bon communicateur, et je crois que plusieurs joueurs pourront se reconnaître en lui en raison de sa grande expérience», a fait valoir St-Louis, jeudi, dans un communiqué transmis au moment de l’annonce.
Robidas a effectivement beaucoup d’expérience dans le monde du hockey, mais pas nécessairement comme entraîneur. St-Louis fait néanmoins le pari de miser sur lui.
«Notre but est de développer et aider l’équipe à atteindre son plein potentiel, a pour sa part indiqué Robidas, jeudi, durant sa généreuse disponibilité auprès des médias. Il ne faut pas trop se concentrer sur les résultats. La patience est de mise. Nous allons grandir ensemble comme personnel d’entraîneurs et comme équipe.»
«Martin l’a dit : il faut toujours chercher à s’améliorer, je n’ai pas la prétention d’être parfait, mais j’ai une éthique de travail et le désir d’apprendre.»
De simples connaissances
Comme l’a souligné Robidas, le hockey est un petit monde et les joueurs francophones se connaissent tous un peu. Par contre, St-Louis et lui n’ont jamais non plus développé une grande relation amicale.
«Nous avons surtout joué l’un contre l’autre et ç’a été le cas dans la Ligue américaine, s’est notamment souvenu Robidas. Martin était avec les Flames de St. John et moi avec le Canadien de Fredericton. Nous avons ensuite atteint la Ligue nationale.»
Acquérir de l’expérience
À défaut d’être des entraîneurs expérimentés, St-Louis et Robidas auront chacun fait face à l’adversité.
«L’expérience, ça s’acquiert, ça ne s’achète pas», a ajouté le nouvel entraîneur des défenseurs, se décrivant comme un homme calme et passionné par le hockey.
«Son expérience comme joueur dans la Ligue nationale et l'étendue de son vécu dans le hockey vont s'avérer des atouts pour le développement de nos joueurs», a encore noté St-Louis, à propos de son nouveau collègue.
Le directeur général Kent Hughes, au moment de travailler chez Quartexx Management, a pour sa part connu brièvement Robidas, puisque Justin, le fils de Stéphane, est associé à cette agence.