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Culture

Stéphane Demers donne des détails sur son rôle de psychopathe dans «Indéfendable»

Photo : Patrick Seguin © 2021
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Marie-Claude Doyle

2024-02-25T11:00:00Z
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Il y a de ces rôles impossibles à refuser. Celui du dangereux psychopathe et tueur en série Daniel Raynauld, campé par Stéphane Demers et qu'on verra dans la nouvelle intrigue d'Indéfendable, en fait partie. L'acteur nous parle de ce personnage qui est venu à lui par surprise.

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À la fin de l’été dernier, Stéphane Demers venait de terminer le tournage de la saison 2 de Lac-Noir et prévoyait prendre quelques semaines de vacances au chalet, à la campagne, avant de tourner dans Transplant l’automne suivant. Mais ses plans ont changé lorsqu’il a reçu un appel de la productrice d’Indéfendable, Izabel Chevrier. Elle avait pensé à lui pour le rôle de Daniel Raynauld. «C’est un homme qui passe complètement sous le radar, qui n’a jamais eu affaire à la justice. Il est très organisé, méthodique. Il travaille comme agent de sécurité de nuit dans une tour à condos. C’est un asocial. L’amour, le bien, le mal, ça ne veut absolument rien dire pour lui. Il pense que le monde entier est dysfonctionnel. C’est quelqu’un qui déteste un certain type de femmes, et on va comprendre pourquoi. La police est aux prises avec ce qu’elle soupçonne être un tueur en série. Izabel m’a révélé que ce personnage est basé sur un tueur en série qui a sévi dans les années 1990 à Montréal, surnommé “le tueur de la rue Laurier”, et son modus operandi a servi d’inspiration pour plusieurs éléments du scénario. J’ai également puisé de l’inspiration dans des documents relatifs à cette affaire.» Stéphane Demers a aussi regardé une série documentaire américaine sur les psychopathes pour comprendre leurs motivations à commettre des crimes qui donnent froid dans le dos. «C’était glaçant, parce que ce sont des êtres humains, mais c’est comme si c’était une autre espèce animale. Ils voient la victime comme un objet qui va leur donner une satisfaction.»

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Un travail de désensibilisation

Étant donné l’ampleur du rôle, son amoureuse, Nadine Jutras, a été mise au parfum du fait qu’il allait jouer un psychopathe et tueur en série. «Elle est gestionnaire et trouve ça très étrange ce qu’on fait comme métier, mais elle est complice là-dedans. J’ai préparé des choses pour me désensibiliser, pour être capable de jouer un tueur en reproduisant la mise en scène telle que je l’imaginais. Au début, je me pratiquais à mi-voix. Quand je me suis rendu aux trois quarts de ma voix, ma blonde m’a dit que je criais tellement fort qu’on m’entendait dehors. Elle était allée prévenir les voisins pour leur dire de ne pas s’inquiéter et que c’était juste l’acteur en action. (rires)» 

Les jours précédant les tournages se sont avérés quelque peu difficiles pour lui. «Plus je m’approchais du tournage, moins je dormais. Quand je suis sur le plateau, on dirait que je suis dans l’action, la création, et après ça, c’est fait, et je dors très bien la nuit suivante. Mais les quelques jours avant, c’était comme si j’avais couru un marathon. C’est le même effet que quand je fais de longues courses. J’étais brûlé. Toute l’adrénaline que ça te demande, cette violence-là, il faut que tu ailles la chercher dans le corps... C’est l’un des personnages les plus durs que j’ai eu la chance de jouer.» Il apporte toutefois une précision au fait qu’on entend souvent dire qu’un acteur doit aimer son personnage pour le défendre. «J’ai besoin de savoir quel est son moteur pour agir, mais je ne ressens pas le besoin d’aimer un meurtrier sadique qui tue des femmes. J’ai besoin d’être capable d’entrer momentanément dans la noirceur de cet homme-là et de laisser ses justifications psychologiques narcissiques devenir la normalité, le temps de quelques scènes. Il faut que je réussisse à plonger dans un état mental où vouloir torturer quelqu’un procure du bien-être et du soulagement. Je ne pense pas qu’on peut aimer un personnage comme ça, mais il faut absolument réussir à le comprendre pour ne pas avoir la tentation de le simplifier et de le voir juste comme un monstre. Je le vois comme un être humain déréglé, souffrant. C’est plus complexe et plus le fun à jouer... Je n’aurais jamais accepté de faire un personnage comme ça s’il y avait eu une fin qui me semblait gratuite. La justice doit être rendue, d’une manière ou d’une autre.»

À partir du 26 février, on pourra voir Stéphane Demers dans Indéfendable, à TVA, du lundi au jeudi à 19 h.

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