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L'article provient de Le Journal de Montréal
Culture

«Star Académie»: une détermination à toute épreuve pour Marc-Antoine Delage

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Nathalie Slight

17 mars à 8h45
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Marc-Antoine Delage est un exemple de détermination. Après avoir vécu des déceptions lors de ses précédentes auditions à Star Académie et La Voix, il a joint la cuvée 2025 de Star Académie. Il aura marqué le public par son incroyable talent d’interprète et son message d’acceptation de soi envers la communauté LGBTQ.

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Marc-Antoine, quand as-tu découvert que tu aimais chanter?

J’ai toujours chanté chez moi, mais je le faisais surtout en cachette. Quand ma mère partait de la maison, je montais sur les comptoirs, je m’imaginais que c’était une scène, et j’enregistrais mes «spectacles» sur l’application Simply Sing.

Et quand as-tu ressenti un déclic plus sérieux pour le chant?

Le Noël de mes 8 ans, ma grand-mère, qui était en fin de vie, a reçu une permission spéciale pour sortir des soins palliatifs, afin de rejoindre notre party de famille. Mes proches savaient que je chantais un peu alors ils m’ont demandé de chanter pour elle. Malgré les circonstances, ç'a été une belle révélation pour moi, parce que ma voix lui a apporté du réconfort.

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Tu as ensuite suivi des cours de chant, n’est-ce pas?

Effectivement, oui. Par la suite, je me suis inscrit à des concours comme Secondaire en spectacle. J’avais trouvé ce que je voulais faire dans ma vie: chanter. Mais j’étais très stressé à l’idée de monter sur scène. C’était hyper exigeant émotionnellement pour moi.

Tu as tout de même participé à des concours!

Oui. Je me suis présenté à Star Académie lorsque j’étais âgé de 16 ans. À l’époque, le processus de sélection était différent. Soixante candidats prenaient part à un bootcamp, j’ai été retranché avant le premier variété. Puis il y a eu La Voix: j’ai participé aux auditions à l’aveugle télévisées, mais les juges ne se sont pas retournés. Ç’a été une telle déception pour moi que j’ai arrêté de chanter, la scène me rendait trop nerveux.

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Quel âge avais-tu à l’époque?

Seize ans. Puis, TikTok est entré dans ma vie. J’ai eu la piqûre pour ce médium. Ça a pris beaucoup de place dans ma vie, beaucoup plus que j’aurais pensé. L’an dernier, j’ai même mis mes études sur la glace, pour me consacrer aux réseaux sociaux.

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Est-ce TikTok qui t’a redonné le goût de chanter?

Quand j’ai vu qu’il avait des auditions pour Star Académie 2025, je me suis dit «Let’s go, j’essaie.» Mes parents savaient que j’allais me présenter à l’audition, mais je tenais à y aller seul, parce que je n’étais plus le petit garçon de 16 ans qui se présente à l’audition avec sa maman, mais l’homme de 20 ans, confiant et indépendant. J’ai conduit jusqu’à Montréal tout seul, ce qui est un exploit en soi, parce que j’haïs conduire en ville! Pour le reste, ça a bien été, puisque j’ai joint l’édition 2025!

Si on revient à ton aventure à l’Académie, qu’est-ce qui a été le plus marquant pour toi?

Je suis quelqu'un de très solitaire, qui aime ça être dans sa bulle, qui a besoin de prendre du temps pour soi. Ma plus grande crainte en entrant à l’Académie, c’était la vie de groupe, j’ignorais si j’allais pouvoir m’adapter. À mon grand étonnement, j’ai tripé sur le fait de vivre en gang, je me suis fait des amis pour la vie.

Lors de l’élimination dimanche soir, c’était hyper touchant de te voir faire tes adieux à Victoria!

La journée même du variété, Victoria m’a dit: «Si tu t’en vas, je m’en vais!» Je lui ai répondu qu’on allait se revoir dans deux semaines, alors pas question qu’elle quitte avant! (rires) On va se dire les vraies affaires: il y a des candidats qui méritent beaucoup plus que moi de faire partie de la grande finale, alors j’étais en paix avec l’idée de partir!

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C’est vrai que tu as l’air serein!

Je suis entré à l’Académie pour relever un défi personnel, trouver mon identité vocale et aussi, passer un message sur l’acceptation de soi en tant qu’homosexuel. Encore trop souvent aujourd’hui, les gens de la communauté LGBTQ se sentent jugés. Si je peux, bien humblement, contribuer à changer les mentalités, tant mieux. D’ailleurs, je ne pouvais pas partir avec une meilleure chanson que Kid d’Eddy de Pretto, qui aborde la masculinité toxique. Je suis vraiment fier d’avoir quitté avec cette chanson.

As-tu traversé des moments plus difficiles à l’Académie?

Les premières semaines, c’était tellement dur émotionnellement que j’ai voulu m’en aller. J’allais me cacher dans la douche pour pleurer. Heureusement, mes conversations avec la psychologue Dania Ramirez m’ont permis de réaliser que j’avais ma place à l’Académie, que ce que je vivais était une expérience unique et que je devais en profiter au maximum... et c’est ce que j’ai fait, finalement.

En terminant, tu as déjà une carrière bien établie en tant que créateur de contenu, avec plus d’un demi-million d’abonnés sur les réseaux sociaux. Quelle place va prendre le chanteur dans ta vie?

Ouf... Après neuf semaines intensives à l’Académie, j’ai besoin de vacances, la Floride m’appelle! Après, je vais prendre le temps de décanter mon aventure, de voir les possibilités qui vont se présenter à moi. J’aime chanter, j’aime publier des vidéos, j’ai aussi le balado Mère et Fils Podcast avec ma mère. J’ai hâte de voir ce que l’avenir me réserve.

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Josée et Sylvain: les parents de Marc-Antoine

Julien Faugere / TVA Publications
Julien Faugere / TVA Publications

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Les parents de Marc-Antoine ont été agréablement surpris du talent de leur fils. «On était conscients qu’il avait une belle voix, qu’il avait une capacité de bien interpréter les émotions en chansons, mais il nous a jetés à terre par terre à plusieurs reprises lors de différents numéros. Je pense entre autres à son duo avec Marc Dupré sur la chanson Ton départ, c’était magnifique!» dit fièrement papa Sylvain. Maman Josée ajoute: «Moi, j’ai adoré sa prestation de Je m’voyais déjà lors du medley d’Aznavour. Marco souhaite prendre part à une comédie musicale depuis qu’il est enfant. Il a vécu ce rêve grâce à Star Académie. J’ai aussi beaucoup apprécié sa version de la chanson Kid qui traite de masculinité toxique. Il ne pouvait pas quitter en laissant un plus beau message derrière lui!»

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