«Star Académie»: Joël Legendre a dû faire une Denise Filiatrault de lui-même et recadrer les Académiciens au début de l’aventure
Guillaume Picard
Joël Legendre a dû recadrer les Académiciens au début de la saison de Star Académie.
Le comédien et metteur en scène souhaitait que les candidats rament tous dans la même direction afin de proposer, chaque dimanche, le meilleur variété qui soit. Pour ce faire, il fallait toutefois qu’on l’écoute.
«Au début, ils étaient dissipés et je me suis fâché. Je leur ai dit: “Moi aussi, je suis ici depuis 8h ce matin! Je suis écœuré de vous répéter tout le temps la même chose! Pouvez-vous m'écouter? C'est juste ça que je vous demande!” À partir de ce moment-là – on était à la deuxième semaine –, ça s’est réglé. Ils sont toujours à l'écoute et comprennent l'importance d’être attentifs.»
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Joël Legendre peut donc faire une Denise Filiatrault de lui-même quand les circonstances le commandent, même s’il dit qu’en répétition, «les professionnels sont aussi bavasseux» que les talents de la relève.
«Certains venaient me voir au début et me demandaient où ils devaient aller. Je leur disais: “Je te l’ai dit et je peux même te préciser que tu n’écoutais pas. Tu faisais telle affaire avec un musicien, débrouille-toi!” Il fallait qu’ils comprennent que ce n’est pas juste de l’amusement, ce n’est pas une garderie. On fait un gros show de télé, c’est prestigieux Star Académie, on a le vendredi pour placer les choses, le samedi pour répéter, puis le dimanche, c’est la générale avant d’aller en ondes. Suivez-moi tout le monde, moi je suis préparé et vous aussi vous devez l’être!» (rires)
Un marathon bien préparé
Depuis des mois, Joël Legendre se prépare à ce nouveau rôle de metteur en scène de Star Académie.
Et encore plus depuis le début de la diffusion des variétés. Il se consacre sept jours sur sept au télé-crochet de TVA, mettant en scène l’équivalent de 12 galas en autant de semaines, avec des numéros événementiels et célébrant particulièrement la nostalgie avec des invités vedettes et des segments hommages, comme ceux consacrés à Aznavour et Abba.
Il collabore étroitement avec sa complice, la chorégraphe Maud Saint-Germain, dont nous avons parlé dans cet article.
Même le lundi, qui devrait en principe être sa seule journée de congé, il est en communication avec son assistant pour lui faire toutes les demandes touchant à l’éclairage, les costumes, les accessoires et les décors du prochain variété.
Le mardi et le mercredi, de grosses réunions s'enchaînent, notamment avec tous les corps de métier ainsi qu’avec les réalisateurs Jill Niquet-Joyal et Maxime Bissonnette-Théorêt.
S’il a depuis un moment préparé les numéros des artistes invités, il doit en revanche créer chaque semaine la mise en scène des chansons des candidats en danger.
Avoir les moyens de ses ambitions et bosser avec les meilleurs
Joël Legendre, qui a multiplié les mises en scène de comédies musicales ces dernières années – pensons entre autres à La cage aux folles, Le matou et Waitress – se réjouit de disposer de grands moyens et de travailler avec les meilleurs de l’industrie.
«On n’arrête pas de dire que la télé n’a pas de moyens, mais j’en ai à Star Académie, je travaille avec des équipes extraordinaires. Et quand je veux quelque chose, je l’ai.»
Une génération plus affirmée
Joël Legendre traite les Académiciens comme des pros. Il est dans les faits leur quatrième professeur, aux côtés d’Émily Bégin, Véronic DiCaire et Pierre Lapointe, bien que ses interventions à lui se fassent loin des caméras.
«Le samedi, c’est beaucoup là que je coache les Académiciens: “Regarde telle caméra, fais attention ici!”», a expliqué celui qui leur dit toujours «les vraies choses».
«On perd moins de temps avec cette génération, qui est capable de l’exprimer quand elle n’est pas d’accord ou pas à l’aise. À mon époque, tu fermais ta boîte et tu faisais ce qu’on demandait. Ils sont moins obéissants, donc, et c’est correct. C’est le fun parce que c’est la meilleure idée qui gagne. Ce n’est pas un trip d’ego, je veux qu’on voie le meilleur sur scène.»
Ce qui plaît avant tout à Joël Legendre, c’est de bosser dans la bonne humeur.
«La vie est bien trop courte pour ne pas avoir du plaisir quand on travaille 7 jours sur 7. Tout le monde l'a compris et Jean-Philippe Dion, c'est un bon capitaine. Il est super rigoureux, mais il aime ça rire aussi. On a fait des blagues entre nous, on s’imite, on use d’autodérision.»