St-Louis vivra ou mourra avec sa décision

Marc de Foy
Martin St-Louis a tout à fait raison au sujet de Tom Wilson. Le robuste attaquant des Capitals ne changera pas son jeu si Arber Xhekaj est de la formation du Canadien, mercredi soir, à Washington.
Wilson est un rouleau compresseur, tout comme son capitaine Alex Ovechkin qui continue de distribuer de percutantes mises en échec à 39 ans. Ces deux joueurs pratiquent ce style depuis toujours.
C’est dans leur ADN.
Gordie Howe jouait encore de cette façon à plus de 40 ans. S’aventurer dans un coin de la patinoire avec lui était à vos risques et périls.
Personne ne doit toucher Hutson
Mais revenons à nos moutons.
St-Louis n’a rien dit lors de son point de presse de mardi, qui permet de supposer que Xhekaj sera en uniforme lors du deuxième match de la série qui oppose son équipe aux Capitals. À ses yeux, la question est de savoir quel joueur serait retiré de la formation et ce que la présence de Xhekaj pourrait apporter à sa troupe.
L’entraîneur sait très bien que ses joueurs grandiraient de quelques pouces. Mais on peut penser que le tempérament explosif de Xhekaj et son jeu incertain lui font peur. C’est sans compter que le Shérif n’a pas joué depuis deux semaines.
Je ne sais pas si St-Louis a ressenti quelque chose lorsque son as défenseur Lane Hutson a essuyé un coup de poing au visage d’Andrew Mangiapane pendant un arrêt de jeu. Il s’est probablement que ça fait partie du jeu et qu’il a subi lui-même ce traitement à ses beaux jours avec le Lightning de Tampa Bay.
Je l’ai vu la figure couverte de cicatrices quand il a gagné la coupe Stanley contre les Flames de Calgary, en 2004. Mais André Roy n’était jamais loin pour se porter à sa défense.
Roy a fait partie de la formation pour 21 des 23 matchs du Lightning, ce printemps-là. Mais André était un attaquant, tandis que Xhekaj évolue à la défense. Vous ne voulez pas vous retrouver avec cinq défenseurs si l’un d’entre eux est expulsé.
N’empêche, personne ne devrait avoir droit de prendre des libertés aux dépens de Hutson comme l’a fait Mangiapane.
Vous savez comment il mesure Mangiapane?
Cinq pieds 10 pouces.
Et combien il pèse?
183 livres.
Sept défenseurs et 11 attaquants?
Vous allez dire que Hutson serait capable de se défendre contre lui, mais qui serait gagnant si les deux joueurs se retrouvaient au banc des pénalités?
St-Louis pourrait-il avoir recours à une formation comptant sept défenseurs et 11 attaquants?
Lui seul le sait, et le connaissant bien, il va vivre ou mourir avec sa décision.
St-Louis n’est pas sans savoir que de nombreux amateurs réclament la présence de Xhekaj pour le deuxième face-à-face contre les Capitals. Les journalistes l’ont questionné à cet effet, mardi.
Or, ce n’est pas ça qui va l’influencer. Il va peut-être demander l’avis de ses adjoints ainsi que Jeff Gorton et Kent Hughes qui voyagent avec l’équipe pendant les séries. Mais on peut penser qu’il aura le dernier mot.
Ça va prendre une victoire
Ce qui est sûr, c’est que le Canadien devra rentrer à Montréal avec une victoire après le match de mercredi. Et il n’y a pas de «si» ni de «mais» dans ce cas-ci.
Une deuxième défaite reviendrait à dire que l’équipe se présenterait devant ses partisans un pied dans la tombe, vendredi soir, au Centre Bell.
St-Louis estime que ses hommes peuvent bâtir sur la troisième période qu’ils ont disputée lundi soir. Son raisonnement est compréhensible. Son équipe a fait pratiquement tout ce qu’elle a voulu pendant cet engagement.
Mais les Capitals ne ressemblaient pas en rien non plus à cette équipe qui lui avait serré les ouïes au cours des 40 premières minutes de jeu.
Pour la deuxième rencontre, les joueurs du Tricolore devront être dans le coup de la première à la dernière minute de jeu.
Ce sera une condition primordiale.