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L'article provient de TVA Nouvelles
Politique

Sortie de la biographie «Le Code Labeaume»: découvrez des extraits exclusifs du livre

L’ancien politicien a reçu «Le Journal» dans son appartement du quartier Saint-Roch en prévision de la sortie du livre.
L’ancien politicien a reçu «Le Journal» dans son appartement du quartier Saint-Roch en prévision de la sortie du livre. Photo Stevens LeBlanc
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Photo portrait de Marianne White

Marianne White

29 mars
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L’ancien maire de Québec Régis Labeaume s’est confié à l’autrice et journaliste Karine Gagnon dans une biographie qui sera en librairie dans quelques jours. Découvrez des extraits exclusifs du livre dans lequel l’ex-politicien revient sur son enfance, ses relations tendues avec les radios de Québec, la difficile conciliation travail-famille ainsi que la saga Clotaire Rapaille.

L'ouvrage sera en librairie dès le 2 avril.
L'ouvrage sera en librairie dès le 2 avril. Photo fournie par Les Éditions de l'Homme

• À lire aussi: Sortie de la biographie Le Code Labeaume: un exercice que l’ex-maire de Québec a trouvé difficile par moments

• À lire aussi: Un formidable projet et un grand privilège d'écrire les mémoires de Régis Labeaume

Sur son enfance

  • «J’ai vécu dans une très bonne famille, avec des parents courageux qui avaient été désavantagés au début de leur existence. Je suis encore admiratif aujourd’hui de leur résilience, ils ne l’ont pas eu facile.
  • «Ces deux humains se sont rencontrés et beaucoup aimés. L’amour était surtout exprimé par ma mère dans la chaumière; mon père était moins démonstratif, plus réservé, et aussi parce que ce sentiment avait été une abstraction avant de rencontrer l’extravertie parfaite qu’était son épouse. Il l’adorait, sa Thérèse, mais ne savait pas toujours comment l’exprimer. Or, le lien fort et la solidarité entre les deux étaient palpables, et juste ce sentiment aide à l’équilibre des enfants.
  • «Toutefois, il n’y avait qu’un capitaine sur le bateau, et c’était ma mère, Thérèse Bolduc, et qu’un pourvoyeur, Maurice Labeaume. La gouvernance était claire dans la maison.
  • «Cela dit, le passé de Thérèse et Maurice a laissé des traces dans mon éducation. Ce phénomène est insidieux, et on m’a inoculé très jeune cette idée catholique de l’humilité en tout. Mes parents croyaient vraiment faire pour le mieux, alors aucun blâme, aucun grief envers qui que ce soit! Mais pour un gars à l’exubérance naturelle comme moi, cela a créé une maudite schizophrénie, une bataille intérieure avec laquelle j’ai vécu très longtemps. Être démonstratif et entreprenant, quand on t’enseigne de rabaisser le caquet, ça mêle l’enfant.
  • «Le résultat a donné un humain complexe. Aux extrêmes, la bibitte était baveuse, parce que valorisant l’intelligence et trouvant trop de gens trop bêtes, ou elle était timide, parce que le rappel de la modestie lui collait à la peau. Ainsi, j’ai longtemps navigué entre l’arrogance et la pudeur, cherchant l’équilibre entre les deux.
  • «J’ai également senti très jeune la pauvreté chez moi, et inévitablement, la différence avec les autres, et j’en ai été humilié. J’ai trop capté les ondes émanant de mon père, qui se savait subalterne et qui en souffrait en silence. Pendant longtemps, j’ai très mal accepté cette situation et j’en ai voulu à je ne sais trop qui, ou à je ne sais trop quoi...»
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À propos des radios de Québec

Régis Labeaume lors de son élection à la mairie de Québec en 2007.
Régis Labeaume lors de son élection à la mairie de Québec en 2007. Photo d'archives, Le Journal de Québec

  • «À ceux qui prétendent que les radios lui ont permis de se faire élire, l’ex-maire répond que les radios, tout comme les autres médias, sont des incontournables. “Il faut que tu fasses avec eux autres quand tu es candidat, mais au début, j’avais peur. Je n’étais pas à l’aise”, se souvient-il.
  • «Puis, il faut bien comprendre une affaire, selon lui: les radios toxiques de Québec et ses animateurs, ils aiment perturber. “Je suis devenu pour eux l’espèce de gars parfait qui était l’underdog contre l’élite, et qui avait un discours différent, qui allait avec leur discours perturbateur de droite. C’était n’importe qui, sauf l’establishment. J’en ai profité, c’est certain, mais ça aurait pu être un autre.”
  • «Ce vent favorable durant la campagne a cependant rapidement connu ses limites, observe-t-il. “C’est toujours la même affaire: ils sont avec toi jusqu’à ce que tu arrives au pouvoir, et après, ils te blastent. Donc oui, les radios ont été avec moi, mais ça faisait leur affaire. Elles s’étaient juste demandé si c’était payant pour elles, et elles avaient estimé que oui.”»

Sur la conciliation travail-famille

Photo d'archives
Photo d'archives

  • «Régis Labeaume a traversé plusieurs périodes plus difficiles, comme lors de la construction du Centre Vidéotron ou dans le dossier du tramway. Au cours de ces moments, il a vécu beaucoup de solitude. “Tu es au bout de la chaîne à saucisses, c’est toujours toi qu’on vise, parce que tu es le seul qui a la tête sur le poteau, la face dans la caméra. C’est important d’avoir de bons conseillers, mais le soir, après en avoir discuté avec ta conjointe sur l’oreiller, tu es tout seul en criff! La solitude du pouvoir, je l’ai ressentie, comme tous les chefs la ressentent.”
  • «Comme il était maire, il demeurait en ville pour le travail la plupart du temps, contrairement à un ministre, qui est appelé à se déplacer constamment un peu partout au Québec ou au pays. Il n’avait cependant que peu de répit. “Je pensais à ça tout le temps, le matin, le soir et la nuit. J’en rêvais, je pense. Ça a créé une atmosphère pas tout à fait agréable dans la famille. Les gens sentent ton absence d’esprit, surtout quand tes enfants sont de jeunes adultes. Je n’ai pas été capable de me créer des espaces sécuritaires [safe spaces] qui m’auraient permis de décrocher. Je vivais les bons et les mauvais côtés pleinement, émotivement, intellectuellement. Ça fait que tout le monde l’a senti.”»

Sur Clotaire Rapaille

Photo d'archives
Photo d'archives

  • «Régis Labeaume s’identifie aujourd’hui comme responsable de cette mésaventure. “Mon équipe et moi, on était sur un high, et j’ai embarqué à fond dans cette aventure. Je n’avais pas fait d’erreur avec le 400e, et là, je me suis fait avoir avec lui.” Il souligne qu’à l’époque, “le pire, c’est que les gens la trouvaient drôle. Ils me disaient: ‘Monsieur le Maire, vous vous êtes vraiment fait fourrer’, et ils riaient. Les gens me le disaient en riant. Pour eux, ça n’a pas été un scandale. Ç’a été comme la commedia dell’arte, car ils savaient qu’on était de bonne foi là-dedans”.»
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