Sophie Nélisse a dû parler à son psychologue par rapport à un épisode de Yellowjackets
Malik Cocherel
Appelée à jouer un rôle central dans la seconde saison de Yellowjackets, l’actrice québécoise s’est confiée à TV Hebdo sur l’évolution de Shauna, son personnage, et du tournage des nouveaux épisodes, qui s’est révélé psychologiquement éprouvant.
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Dans la deuxième saison, les survivantes de Yellowjackets sont confrontées à de rudes conditions hivernales. Le tournage a-t-il été plus compliqué que pour la saison précédente?
Sur le plan émotionnel, j’ai dû tourner des scènes plus demandantes. Ça, ç’a été plus difficile. Sur celui de la logistique, c’était plus facile dans l’ensemble, parce qu’on a tourné en studio. On avait nos loges à côté, donc on avait plus de confort. La seule chose, c’est qu’il faisait très chaud, et ce n’était pas facile de faire comme si on devait lutter contre le froid!
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Quand tu as découvert le scénario du sixième épisode de cette saison, tu as eu un petit choc. Tu as même raconté à Variety que tu avais dû en parler à ton psy...
C’est vrai! Mais ce n’est pas tant le scénario en soi qui m’a terrifiée. C’est surtout qu’on m’en a beaucoup demandé pour cet épisode, et j’avais peur de ne pas être à la hauteur. Tout le monde insistait tellement pour dire que c’était «mon» épisode que je me sentais trop stressée. J’ai donc eu besoin d’en parler à mon psy. Finalement, ça s’est bien passé. La réalisatrice m’a beaucoup soutenue, elle m’a envoyé des liens à visionner pour me préparer et elle m’a apporté beaucoup d’énergie positive sur le plateau.
Melanie Lynskey, qui joue ton personnage à l’âge adulte, a aussi dit que ça allait être «ta» saison. Ça te fait peur de te retrouver ainsi mise en avant?
Je préfère faire profil bas. Yellowjackets reste une série chorale dans laquelle on suit plusieurs personnages. Mais c’est vrai que Shauna vit des choses particulièrement intenses dans cette nouvelle saison. Elle doit traverser beaucoup d’épreuves difficiles.
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Les premières images dévoilées dans la presse ont montré une Shauna enceinte. On imagine que cette grossesse ne sera pas des plus simples à gérer au milieu de la nature...
Pas d’alimentation, pas d’énergie, aucune aide professionnelle... C’est clair que tous les éléments sont réunis pour qu’elle vive une grossesse cauchemardesque. Et, honnêtement, ça va l’être! Ce ne sera pas facile pour elle. En même temps, ce bébé est là pour lui rappeler les actes qu’elle a commis dans le passé et qu’elle regrette...
Il y a encore beaucoup de mystères à éclaircir dans la série, et les fans ont élaboré les théories les plus folles. Suis-tu tout ça sur Internet?
Honnêtement, pas vraiment. Je me tiens un peu à l’écart. Je n’aime pas vraiment regarder les commentaires et les critiques sur la série. Mais comme on a un groupe de conversation sur WhatsApp avec toutes les actrices de l’émission, elles m’envoient parfois des liens et je les regarde. Je trouve ça fascinant et flatteur d’avoir un public qui est autant impliqué et qui analyse tout pour essayer de tirer des conclusions sur la suite. Certains ont tellement d’inspiration qu’ils pourraient écrire toute une saison pour nous!
Personne ne s’attendait vraiment à ce que Yellowjackets devienne un tel phénomène. As-tu aussi été surprise par l’ampleur de ce succès?
Oui. Je suis quelqu’un de rationnel, et je ne savais pas trop où me situer par rapport à tous les éléments surnaturels de la première saison. J’avais peur qu’on perde le public dans des choses qui semblaient un peu trop irréelles. Or il s’est avéré que c’est ce que le public a le plus aimé, alors on a encore plus mis l’accent sur ce côté surnaturel dans la deuxième saison.
L’autre particularité de la série est qu’elle se déroule à deux époques différentes. Échangez-vous des informations avec les actrices qui incarnent vos personnages adultes?
On ne tourne jamais ensemble et on ne se voit jamais sur le plateau. C’est quand même particulier, surtout pour les adultes, parce qu’elles doivent véhiculer tout le trauma entourant des choses du passé dont elles ne sont parfois même pas au courant. Au moment du tournage, elles ne sont pas forcément informées de tout ce qu’on a fait dans notre temps, dans la forêt. Mais c’est amusant pour nous de regarder ensuite l’émission avec des décors qu’on n’a jamais vus. C’est comme un autre monde, et presque une série différente. Même si je lis les scénarios, je ne vois pas les tournages, donc je suis leur histoire à la télé avec ma famille.
As-tu échangé des petits trucs avec Melanie Lynskey pour pouvoir incarner le même personnage à l’écran?
On a surtout échangé sur notre vision de Shauna; nous ne sommes jamais entrées dans les détails, dans les manières et les gestes du personnage. Après la première saison, j’ai essayé d’imiter certains de ses gestes. J’ai remarqué que Melanie se mâchait souvent les lèvres, et j’ai essayé de faire pareil. Mais ça avait l’air tellement forcé que j’ai abandonné le projet!
Comme François Arnaud, qui se joint à la distribution de la deuxième saison, tu as réussi à percer aux États-Unis. Est-ce lourd à porter d’être «la Québécoise qui fait sensation à Hollywood»?
Je me pince tous les jours. Je suis tellement reconnaissante d’être dans une émission ayant autant de succès, parce que ça n’arrive pas souvent. Ça se pourrait que, dans un an, je ne travaille plus. Ça se pourrait que ma carrière ne se déroule pas comme je le souhaite. Je préfère donc prendre les choses au jour le jour.
LA DEUXIÈME SAISON DE YELLOWJACKETS EST PRÉSENTÉE SUR CRAVE DEPUIS LE 24 MARS.