Soins dentaires: Trudeau «ouvert» aux discussions avec Québec sur un droit de retrait
Raphaël Pirro | Agence QMI
Justin Trudeau s’est dit «ouvert à avoir des conversations» avec François Legault concernant un éventuel droit de retrait qui permettrait au Québec de recevoir une compensation financière plutôt que d’appliquer le programme fédéral universel de soins dentaires.
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«Si les provinces vont travailler avec nous pour livrer chez eux, mais écoutez, c’est pas une chicane, là, on est là pour s’assurer que les Québécois comme tous les Canadiens aient accès à des soins dentaires», a assuré M. Trudeau en mêlée de presse mercredi.
Plus tôt en journée, le ministre québécois des Finances, Éric Girard, a affirmé de façon limpide qu’il demanderait «un retrait avec compensation».
Comment fonctionnerait un éventuel droit de retrait? «On n’est pas rendus là maintenant», a répondu le premier ministre Trudeau.
M. Girard a exprimé une certaine frustration avec le plan fédéral pour les soins dentaires, dont la facture prévue a explosé de 7,3 milliards $ sur cinq, pour atteindre 13 milliards $, soit plus du double qu’initialement prévu.«Avant de créer de nouveaux programmes, il faut financer adéquatement ceux qu’on a déjà», a lâché M. Girard mercredi matin.
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Ce dernier faisait allusion à la déception de Québec concernant le Transfert en santé.Incorporé dans le nouveau budget Freeland dévoilé hier, le Transfert aux provinces prévoit des versements moyens annuels de 4,6 milliards $ par année aux provinces, soit six fois moins que ce qu’elles demandaient.
«Le fédéral sous-finance la santé, et là on injecte des sommes supplémentaires pour les soins dentaires.
Certainement, notre préférence, ça aurait été des sommes additionnelles en santé», a dit Éric Girard.
Québec offre déjà un programme de soins dentaires couvrant certains services pour les enfants de dix ans et moins.Tout comme son chef, le ministre fédéral de la Santé Jean-Yves Duclos s’est aussi montré ouvert à d’éventuelles discussions sur le «long terme» avec Québec.
«À plus long terme, il pourra y avoir des discussions comme ça se fait toujours dans le cadre de ces programmes-là pour voir si des provinces, dont le Québec, aimeraient assumer une plus grande part de responsabilité, un leadership plus présent dans la livraison de ces soins dentaires pour les Québécois», s’est contenté de dire M. Duclos.
Le programme fédéral de soins dentaires pourrait aider environ 9 millions de Canadiens une fois qu’il sera bel et bien mis en place, estime le gouvernement fédéral.
Le NPD heureuxLa mise sur pied d’un régime universel de soins dentaires est une des priorités inscrites dans l’entente entre le NPD et les libéraux.Le chef néodémocrate Jagmeet Singh s’est dit «fier» d’avoir «forcé ce gouvernement» à dédier une aussi grande enveloppe pour ce programme social.M. Singh ne s’est pourtant pas prononcé sur la demande de Québec concernant le droit de retrait avec compensation malgré plusieurs demandes.
«On respecte énormément les compétences de chaque province», a-t-il glissé.
À l’opposé, le chef du Bloc québécois a ouvertement critiqué le «fameux programme centralisé de soins dentaires».
Reprenant la position de Québec, M. Blanchet est d’avis que «c’est une ingérence qu’on ne peut pas faire, créer des conditions pour transférer de l’argent au Québec dans un secteur où le Québec est déjà actif».
«C’est une ingérence» qui rappelle les débats autour du Transfert en santé, a affirmé le chef bloquiste.-Avec Gabriel Côté, Agence QMI