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L'article provient de TVA Nouvelles
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Snipers, drones, bulldozers: voici comment le «mur de fer» a cédé face au Hamas

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2023-10-10T18:10:25Z
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Israël a longtemps cru que son « mur de fer », une immense barrière de métal et de béton ceinturant la bande de Gaza, était impénétrable. Caméras dernier cri, barbelés tranchants, capteurs et mitrailleuses télécommandées n’ont pourtant pas suffi à empêcher l’offensive du Hamas. 

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Lancée samedi à l’aube par le mouvement islamiste palestinien au pouvoir à Gaza, l’attaque a débuté par un barrage de tirs de milliers de roquettes sur Israël.

Pendant que l’armée israélienne tentait d’intercepter ces projectiles, le Hamas adoptait une tactique jusqu’ici inédite : ses combattants jetaient explosifs, drones et bulldozers à l’assaut de la double barrière de six mètres de haut séparant la petite enclave palestinienne du territoire israélien.

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En tout, plus de 1500 combattants juchés sur des pick-ups et des motos, transportés par des parapentes dans les airs ou des zodiacs sur la mer, ont fondu sur les tours de surveillance israéliennes avant de s’enfoncer jusque dans les villes après avoir franchi le mur.

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Les vidéos de propagande du Hamas montrent des explosifs tomber depuis les drones sur des tours de surveillance rapidement mises hors d’usage ou des combattants survolant la frontière, pendant 16 ans absolument infranchissable, grâce à des deltaplanes poussés par des hélices.

Pire que « le pire cauchemar » 

« À 6 h 30 (3 h 30 GMT), les tirs de roquettes ont commencé », se rappelle une soldate de garde à ce moment-là à Nahal Oz.

« Environ 30 » combattants ont rapidement pris sa base, l’occupant sept longues heures, raconte-t-elle depuis son lit d’hôpital à la télévision israélienne Channel 12 sous le pseudonyme de Y. « Je me suis ruée pieds nus dans l’abri antiaérien et une heure après on a entendu des gens crier en arabe et tirer », poursuit-elle.

À partir de là, dit-elle, « pendant des heures, la base a été à eux », jusqu’à ce qu’une unité d’élite de l’armée israélienne les en chasse.

D’abord, les combattants du Hamas ont « commencé à tirer sur les caméras des tours de surveillance et à partir de là, on ne pouvait plus rien observer », raconte une autre soldate au site d’information Hamakom.

« On nous a dit que la seule option était de nous réfugier au plus vite dans la salle de crise », se rappelle-t-elle.

C’était, témoigne sur Instagram une soldate postée dans une autre tour de surveillance, « bien au-delà de ce que j’aurai pu imaginer dans mes pires cauchemars ».

Comme elles, de nombreux soldats israéliens racontent en ligne ou dans les médias comment des combattants du Hamas ont tué ou enlevé leurs compagnons d’armes et détruit ou pris le contrôle de chars et autres équipements militaires.

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« Ils nous ont pris par surprise et on n’était pas préparés [...] les renseignements ne nous avaient rien transmis [...] j’ai fait de mon mieux jusqu’à ce qu’un sniper tire » sur la caméra de la tour, raconte la soldate, encore sur Instagram.

« On croyait être en sécurité » 

Une fois les caméras hors service, les centaines de combattants du Hamas ont tué des centaines de personnes, certaines dans leurs maisons et au moins 100 autres ont été prises en otage.

Si les moyens de surveillance ont rapidement été neutralisés, les cyberattaques sur les systèmes militaires rapportées par la rumeur n’ont jamais eu lieu, affirme à l’AFP un porte-parole de l’armée israélienne.

Samedi, Israël a connu la pire attaque de ses 75 ans d’existence. La réponse sur Gaza a été féroce. En quatre jours, la guerre a déjà fait des milliers de morts et aucune issue rapide ne se dessine.

« C’est un échec cuisant de l’appareil de renseignement et de l’armée dans le sud », affirme le général à la retraite Yaakov Amidror.

Inbal Reich Alon, 58 ans, s’était installée dans le kibboutz de Beeri, parce qu’elle pensait être protégée malgré la proximité avec la bande de Gaza, distante d’à peine cinq kilomètres.

« Quand ils ont construit le mur, on croyait être en sécurité, c’était une illusion », dit-elle.

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