«Si cette folie continue, des enfants vont mourir»: une mère dont les enfants ont été malades raconte son calvaire
Jean-Michel Clermont-Goulet
Attente interminable à l’urgence, pénurie de médicaments pédiatriques contre la fièvre et d’antibiotiques: une mère de deux enfants malades après avoir contracté un virus s’est confiée sur Twitter sur les déboires auxquels elle a été confrontée.
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Dans une enfilade de tweets publiés jeudi soir, Emer O’Toole raconte en long et en large les difficultés pour faire soigner ses enfants.
«Premièrement, pas d’analgésiques pour enfants en vente libre; deuxièmement, pas de médecine d’urgence; et troisièmement... pas d’antibiotiques!», s’insurge la professeure à l’Université Concordia.
First, there’s no over the counter painkillers or fever relief on the pharmacy shelves. When my kids came down with daycare lurgies two weeks ago, the pharmacist made me up bottles of adult meds with instructions on how to cut the pills, crush them, & mix them with apple sauce.
— Emer O'Toole (@Emer_OToole) November 25, 2022
Dans ces messages, la mère de famille explique notamment que lorsque ses deux enfants sont revenus de la garderie avec un virus dans les dernières semaines, elle n’a pas été en mesure de se procurer des médicaments pour enfants à la pharmacie. Son pharmacien a dû lui en donner pour adultes, en lui expliquant comment couper les pilules, les écraser et les mélanger avec de la purée de pommes.
Elle raconte également avoir dû se présenter à l’hôpital avec son plus jeune, âgé d’à peine un an, parce qu’il a fait de la fièvre pendant plus de cinq jours et de l’asthme, et qu’il était en détresse respiratoire.
Pas facile toutefois de voir un médecin, alors que les urgences des centres hospitaliers pédiatriques débordent.
Emer O’Toole affirme avoir quitté l’urgence de l’Hôpital pour enfants de Montréal sans avoir vu un spécialiste après plusieurs heures d’attente. La même chose s’est ensuite produite dans les jours suivants à l’Hôpital Jean-Talon, mentionne-t-elle.
Après avoir finalement obtenu un rendez-vous pour des rayons X dans un CLSC, le verdict est tombé: son bébé fait une pneumonie. Après de nombreux appels, elle a pu mettre la main sur des antibiotiques en pharmacie et le bambin prend du mieux.
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Elle tire la sonette d'alarme
Sur Twitter, Emer O’Toole s’inquiète de l’état du système de santé, alors que plusieurs virus respiratoires circulent au Québec.
«Si cette folie [dans le système de santé québécois] continue, des enfants vont mourir ici cet hiver. Mon enfant asthmatique d’un an avait une pneumonie et ne pouvait pas respirer correctement, et nous ne pouvions toujours pas être vus», a-t-elle déploré.
En ce qui concerne la pénurie de médicaments, le gouvernement fédéral a récemment annoncé que le million d’unités d’analgésiques pour enfants attendus de l’étranger, comme de l’ibuprofène et de l’acétaminophène, commençait à arriver sur les tablettes des pharmacies.