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L'article provient de TVA Sports
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«Shapo» plaide pour l’égalité entre les hommes et les femmes au tennis

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Agence QMI

2023-03-07T21:46:04Z
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La Journée internationale des femmes, fixée annuellement au 8 mars, constitue l’occasion pour plusieurs de dénoncer les inégalités avec les hommes et le monde du tennis a du chemin à parcourir, d’après le joueur canadien Denis Shapovalov.

Dans une lettre publiée sur le site «The Players’ Tribune», mardi, la 30e raquette du circuit masculin déplore les conditions de travail moins favorables de ses collègues féminines, incluant son amie de cœur et détentrice du 145e rang de la WTA en simple, la Suédoise Mirjam Björklund. Évidemment, «Shapo» a fait remarquer que la rémunération des meilleures femmes du tennis professionnel se trouve à des années-lumière de ce qu’offre l’ATP.

Pour appuyer son argumentation, l’Ontarien a précisé que Björklund avait obtenu environ 1000 $ pour sa qualification au tableau principal d’un tournoi WTA 250 l’an dernier; une présence à un événement masculin de catégorie équivalente aurait valu autour de 7000 $, selon ses dires, puisqu’il croyait au départ que sa tendre moitié avait touché ce montant.

«Je ne suis pas certain que tout le monde réalise à quel point cela est nuisible pour le tennis. Demain [mercredi], ce sera la Journée internationale des femmes et je veux aborder l’écart entre les genres; c’est tellement injuste, a-t-il rédigé. Cela n’a aucun sens. Et c’est important, car les dépenses sont folles. Vous voyagez toute l’année, vous demeurez dans des hôtels, vous payez votre personnel d’entraîneurs. Les grandes vedettes n’ont pas trop à s’en soucier, mais beaucoup de joueuses peinent seulement à maintenir un bilan sans déficit. Pour celles-ci, les bourses ne représentent pas un beau magot supplémentaire : c’est une question de survie.»

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«Malheureusement, il semble que si vous êtes une joueuse féminine, vos chances de survie en tant que professionnelle sont nettement plus basses... parce que vous êtes une femme.»

Effet domino

Soulignant que ses consœurs du tennis doivent assumer davantage de dépenses quotidiennes en raison du financement intérieur leur étant accordé, Shapovalov croit que l’avenir de son sport passe par un retour du balancier.

«Concernant les bourses, tout ce qui n’est pas un traitement égalitaire complet est non seulement injuste, mais un frein à la participation, a-t-il estimé. Si les athlètes féminines ne sont pas considérées équitablement, certaines évoluant aux niveaux inférieurs ne pourront continuer. Des vedettes potentielles quitteront le tennis.»

«Puis, ce sport du côté des femmes deviendra moins populaire. Il sera moins visible à la télévision. Ça provoquerait un effet domino. Et le plus triste, c’est que ça affectera les jeunes. J’ai été inspiré par Roger [Federer], mais si le tennis féminin obtient de la place limitée, la jeune fille devant l’écran ne pourra penser à ce que pourrait être sa réalité un jour. Elle ne verra jamais son idole et ne dira pas : Regarde-la, je veux faire cela.»

Écarts importants

Le Canadien a fait une comparaison relative aux sommes offertes par les organisateurs de tournois, notamment ceux de Washington. En 2022, il a rappelé que les gagnants d’un match de premier tour du volet masculin (de catégorie 500) avaient empoché 14 280 $. Pour celles ayant triomphé au tour initial de la compétition de niveau 250 tenue au même endroit, le total remis fut de 4100 $.

«C’est moins du tiers! Certes, ce sont des catégories différentes ici, mais encore là, les chiffres sont insensés. Pour les événements WTA 250, il y a des joueuses comme Jessica Pegula, qui faisait partie du top 10 mondial. La championne du tournoi a gagné 33 200 $. Ça semble beaucoup, mais imaginez toutes les années de dur labeur requises pour remporter un tournoi comme celui-là. Puis, allez comparer avec les hommes : j’ai obtenu 100 000 $ pour avoir perdu la finale d’un tournoi ATP 250 à Séoul en septembre», a déclaré Shapovalov.

-L’an passé, l’Espagnol Pablo Carreno Busta a touché 915 295 $ pour son triomphe à l’Omnium Banque Nationale de Montréal. Pendant ce temps, à Toronto, la Roumaine Simona Halep a eu droit à 439 700 $ pour son titre dans le volet féminin de l’événement.

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