Christian Bégin se confie sur ses projets professionnels et il donne des nouvelles de son fils
Marie-Claude Doyle
Les fidèles de Y'a du monde à messe pourront se recueillir devant leur téléviseur dès le 4 juin, alors que débutera la cinquième saison de la populaire émission animée par Christian Bégin. Un pur bonheur pour l'animateur et comédien, qui aura une saison estivale d'abondance grâce à des tournages et à son nouveau projet d'épicerie à Kamouraska.
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Dans le même esprit que l’an dernier, Y’a du monde à messe conserve cette année la formule sans public avec quatre invités, mais des nouveautés s’ajoutent, en commençant par le décor de cette grande messe qui se déroule au Théâtre Paradoxe, à Montréal, dans une ancienne église désacralisée.
«On a revu l’environnement visuel de l’émission. Le chœur est aménagé différemment, les éclairages sont spectaculaires et la disposition des musiciens est différente. J’ai beaucoup plus de complicité avec Alex (McMahon, directeur musical); je vais l’interpeller plus souvent. C’est une relation que je cherchais à développer depuis le début de Y’a du monde à messe et là, grâce à la disposition scénique, je l’ai directement dans mon œil. La présence du chœur est de plus en plus soutenue, et certaines conversations seront ponctuées par le chœur», raconte Christian Bégin.
Un vent de changement orchestré pour les cinq ans de l’émission? «On avait le goût de sortir de notre zone de confort, de se faire plaisir. Même si la formule a été éprouvée et qu’elle fonctionne, on s’est demandé ce qu’on pouvait offrir aux gens qui nous écoutent et qui nous amènerait ailleurs.»
En plus des moments chantés lors de certaines entrevues, il y aura un segment où les invités devront répondre à des questions qui demandent une entière transparence de leur part. Et le confessionnal est toujours là. C’est avec Patrick Huard, sœur Angèle, Karine J. Igartua (psychiatre), Richardson Zéphir et Lulu Hughes, en prestation musicale, que sera lancée la cinquième saison de Y’a du monde à messe.
Parmi les autres invités de la saison figurent Pierre Hébert, Sophie Cadieux, Sébastien Ricard et Patrick Norman.
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UNE SÉRIE QUI LE FAIT RÉFLÉCHIR
En août, Christian Bégin commencera les tournages de la deuxième saison des Mecs. «Je suis dans la lecture des textes en ce moment, et c’est une saison qui s’annonce incroyablement bonne. Il y a des moments où j’ai ri aux éclats en les lisant.» Les comportements masculins et les relations hommes-femmes, qui sont au cœur de la série, ont beaucoup fait jaser dans les chaumières lors de la diffusion de la première saison.
«C’est probablement une des séries que j’ai faites dont les gens m’ont le plus parlé dans la rue. Mon personnage de Christian est celui qui a le plus de chemin à faire pour arriver en 2021. Il a souvent des comportements homophobes, sexistes, machos. Dans la deuxième saison, les personnages vont faire des efforts pour essayer de vivre plus en écho avec le monde dans lequel ils vivent.» À travers les propos abordés dans Les mecs, le comédien s’est lui-même questionné sur certaines choses.
«L’époque qu’on traverse et que Jacques Davidts dépeint dans cette série nous invite à la remise en question constante de nos privilèges, nos acquis et nos façons de voir les choses. Je suis tout le temps là-dedans. Je travaille beaucoup avec des plus jeunes que moi, ce qui m’oblige parfois à revoir un point de vue ou à me questionner sur des réflexes que j’ai et qui sont peut-être moins appropriés aujourd’hui. Je salue les changements qui s’opèrent et, en même temps, j’en questionne d’autres. Il y a des excès dans tout, et on vit dans une grande période d’excès à tous les égards et de grande polarisation, mais ça me fait réfléchir sur mon rapport aux femmes, à moi-même, à mon corps, à mon vieillissement, au fait de laisser la place aux autres, à comment rester en écho avec le monde dans lequel je vis et contribuer à être un agent de changements.»
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UNE SAISON D’ABONDANCE
Quand nous lui avons parlé, Christian Bégin allait entreprendre, deux jours plus tard, les tournages de la 14e saison de Curieux Bégin, et son enthousiasme à préparer la table pour cette nouvelle saison ne se démentait pas au bout du fil. «On a tous nos thèmes et nos émissions pour la saison. Ça sera un bon été parce qu’en plus, j’ai décroché un rôle dans la série Chaos. Ça sera un été de travail, mais de grands privilèges aussi. J’ai beaucoup de confrères et consœurs qui n’ont pas cette chance en ce moment. Mon assiette est bien garnie. Tous les jours, je me pince quasiment en me disant que je suis chanceux dans les circonstances.»
Le comédien est d’ailleurs présentement en tournage pour cette nouvelle série de TVA qu’on verra cet automne. Il y joue le père d’un jeune chanteur incarné par Simon Morin. Pour ce qui est du théâtre, sa compagnie Les Éternels Pigistes a une pièce en chantier. «On a une lecture au mois d’août. On ne sait pas encore si ça sera produit ou pas. On travaille très fort pour que ça se réalise. C’est la première fois qu’on a demandé à une autrice d’écrire pour nous. D’habitude, c’était moi qui écrivais les textes et, avant moi, Pierre-Michel Tremblay. Ce ne sera pas Marie Charlebois qui fera la mise en scène; on va faire appel à un metteur en scène qui n’est pas dans notre gang. On va retrouver Les Éternels Pigistes comme comédiens. On a très hâte, mais on ne sait pas quand ça se fera. On imagine plus 2023 que 2022.»
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PROPRIÉTAIRRE D’UNE ÉPICERIE
En dehors des tournages cet été, l’animateur, comédien et homme d’affaires passera le plus clair de son temps à Kamouraska. Au début du printemps, il a d’ailleurs acheté, avec la cheffe Marie-Fleur St-Pierre, l’épicerie fine et dépanneur Le jardin du bedeau. «C’est un autre beau projet d’enracinement dans ma région d’adoption, et éventuellement de retraite, si un jour je la prends. Je serai épicier et je ne serai pas malheureux.»
SON FILS À NEW YORK
Son fils, âgé de 28 ans, n’est plus en Corée du Sud, où il a passé les dernières années à étudier à l’université. «Théophile a fini sa maîtrise avec excellence. C’est une grande fierté. C’est incroyable à quel point il est résilient et il m’épate encore! Il a fini en décembre. Il est venu passer les fêtes à Montréal et après, il est parti à New York, parce que son amoureuse y vit. Depuis le mois de janvier, il est à Brooklyn. Il essaie de faire sa vie là-bas. C’est compliqué en ce moment pour lui, mais il est tellement créatif! Il fait du bénévolat trois fois par semaine dans une ferme communautaire et il travaille auprès d’un organisme qui distribue des seringues pour les toxicomanes dans les rues. Il a fait sa maîtrise en relations internationales; il se cherche un emploi. Peut-être que la vie l’amènera à revenir au Canada... On va laisser la vie faire son œuvre. Je suis tellement fier de cet enfant-là, c’est incroyable!»
La cinquième saison de l’émission Y’a du monde à messe sera diffusée les vendredis à 21h, à Télé-Québec, dès le 4 juin.