«Elle ne sera pas morte pour rien»: ses organes sauvent des vies après une collision mortelle à Amqui


Jérémy Bernier
Le décès d’une femme de 45 ans morte sous les yeux de son conjoint à Amqui permettra au moins de sauver la vie de deux personnes grâce au don d’organes, se confortent ses proches, qui peinent à encaisser le choc.
Le 6 avril dernier, Jenny Lapierre et son conjoint, Pascal Paquet, venaient de visiter leur petite-fille pour lui donner des chocolats de Pâques, lorsque le drame est survenu.
Sur le chemin du retour, le couple est allé faire des emplettes au Metro du boulevard Saint-Benoît Est. Mais il devait ensuite se rendre au Maxi, de l’autre côté de la rue, pour acheter des ingrédients manquant pour le souper.
«Il faisait tellement beau dehors. Elle m’a dit qu’elle allait traverser à pied et m’a demandé de la rejoindre en voiture. C’est la dernière fois que je lui ai parlé», raconte M. Paquet, encore secoué près d’une semaine après le drame.

Stationné dans le commerce et voyant qu’elle n’arrivait pas, le quinquagénaire s’est déplacé vers l’intersection où un brouhaha commençait à se former.
«J’ai allumé qu’il se passait quelque chose et je me suis mis à courir. C’est là que je l’ai vue, étendue par terre, les yeux fermés, avec du sang partout», souffle M. Paquet.
Éblouis par le soleil
Jenny Lapierre a été percutée par une camionnette à l’angle du boulevard Saint-Benoît Est et de la route 195. La collision est survenue à quelques centaines de mètres de l’attaque au camion-bélier de mars 2023, qui a tué trois personnes.
Selon la Sûreté du Québec (SQ), l’éblouissement par le soleil de l’automobiliste et l’endroit où traversait la piétonne pourraient être des facteurs contributifs à l’accident. L’enquête du coroner permettra d’éclaircir les circonstances exactes.
«L’enquête a démontré que les feux de la traverse n’ont pas été actionnés et que l’impact s’est produit à basse vélocité», explique Frédéric Deshaies, porte-parole du corps de police.

Mme Lapierre aurait été percutée directement à la tête, d’après son conjoint.
«Les jambes m’ont lâché. C’est là que tu vois que la vie tient à un fil», déplore-t-il.
Des vies sauvées
Bien que Mme Lapierre était en état de mort cérébrale, son corps a été maintenu en vie quelques jours pour préserver ses organes et en faire don. Au moment d’écrire ces lignes, des receveurs pour ses poumons et son foie avaient déjà été trouvés.
«On n’est jamais prêt à ça. [...] Mais ça nous soulage de savoir que sa mort pourra au moins sauver d’autres personnes. Elle ne sera pas morte pour rien», lance son conjoint, qui assure ne pas garder de rancœur envers l’automobiliste impliqué dans le drame.

Un mémorial de fleurs a été installé par Dylan Paquet, beau-fils de la victime, à l’intersection où s’est produite la collision en mémoire de celle qui était préposée aux bénéficiaires.
«Ta joie de vivre, l’amour et le bien-être que tu apportais [...] vont nous manquer», a écrit ce dernier dans un touchant témoignage sur les réseaux sociaux.
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