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L'article provient de Le Journal de Montréal
Politique

Sécurité routière: le débat pour abaisser le taux d’alcool à 0,05 relancé

MARTIN ALARIE / JOURNAL DE MONTREAL
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Photo portrait de Nicolas Lachance

Nicolas Lachance

2024-02-06T20:58:40Z
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CAA-Québec met de la pression sur la ministre des Transports, Geneviève Guilbault, afin qu’elle abaisse la limite permise du taux d’alcool dans le sang à 0,05 pour tenir un volant. Selon nos informations, le gouvernement Legault ne compte pas bouger sur cette question, même si des voix le réclament au Conseil des ministres et à la SAAQ.

• À lire aussi: Alcool au volant: ne pas laisser conduire son ami saoul

CAA-Québec ajoute sa voix à l’Institut national de santé publique qui avait révélé en 2021 que conduire avec un taux d’alcool supérieur à 0,05 augmente d’au moins quatre fois le risque de collision mortelle. 

L’organisation en a fait l’annonce lors des consultations sur la loi modifiant principalement le Code de la sécurité routière. 

«Le but est de faire réfléchir à la consommation du dernier verre», a lancé Me Isabelle Godbout, analyste et recherchiste chez CAA-Québec. 

Or, la réponse sera non, confirme déjà des sources gouvernementales. 

Craignant la polarisation dans ce dossier, c'est le cabinet du premier ministre qui demeure réticent à la suggestion, selon nos informations. Ainsi, Québec ne compte pas aller de l’avant, même si la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) le réclamait à l’interne, tout comme des membres du gouvernement.

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Toutefois, la vice-présidente aux affaires publiques de CAA-Québec estime «qu’on est rendu là».

«Il faut agir avec circonspection pour éviter justement la polarisation et les débats», signale-t-elle. 

  • Écoutez l’entrevue avec Nicolas Ryan, porte-parole de CAA-Québec à l’émission de Richard Martineau via QUB :

Inévitable

Son organisation prône une «introduction douce» de la mesure et rappelle qu’il n’y aurait aucun changement au Code criminel. D’ailleurs, la majorité des autres provinces canadiennes ont déjà emboîté le pas. 

«On s’en va inévitablement vers ça», a affirmé le directeur de CAA-Québec et ex-policier, André Durocher. «Pour avoir été policier pendant près de 40 ans et avoir participé à de multiples barrages routiers, les gens, très souvent, que l’on va prendre pour alcool au volant, ce [ne sont] pas nécessairement les cas que l’on voit et qui sont cinq fois au-dessus de la limite. Ce sont très souvent des cas qui sont légèrement au-dessus de la limite. On parle de monsieur et madame Tout-le-Monde. Des gens sans histoire qui sont impliqués dans une collision et ont un dossier criminel et voient leur vie détruite.»

En inscrivant ce règlement au Code de la sécurité routière, Québec pourrait y inclure des mesures entraînant des sanctions administratives. 

«On n’utilise pas tous les leviers qu’on pourrait utiliser», a-t-il indiqué. 

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