Sécurité des politiciens: les menaces de mort envers les élus fédéraux explosent
Guillaume St-Pierre
OTTAWA | Les menaces de mort visant les députés fédéraux, y compris le premier ministre Justin Trudeau, ont explosé depuis le début de l’année, alimentant le débat sur la sécurité des élus.
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Entre le 1er janvier et le 17 juin, les autorités ont déclaré 22 de ce type de menaces, dont huit visant Justin Trudeau.
Il s’agit de cinq signalements de plus que durant toute l’année 2021 et deux de plus qu’il y a deux ans, selon les données du Bureau du Conseil privé obtenues par Le Journal en vertu d’une demande d’accès à l’information.
«Nous condamnons sans équivoque l'intimidation, le harcèlement et les menaces à l'encontre des parlementaires élus, a commenté le ministre de la Sécurité publique, Marco Mendicino. Il n'y a pas de place pour une telle conduite ou violence dans notre pays.»
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C’est sérieux
Ce genre de menace doit être pris au sérieux, souligne une avocate experte en droit criminel, Alexandra Longueville.
«C’est un acte qui est grave, puisque quand ça dégénère, généralement, ça a commencé avec des menaces», soutient-elle.
«Si on permet ces gestes, le message du système de justice devient flou. Il faut prendre ça au sérieux.»
La pandémie et l’émergence des réseaux sociaux ont créé un cocktail explosif de polarisation politique, selon Me Longueville.
«Beaucoup de gens ne sont pas d’accord avec la façon dont les gouvernements ont géré la pandémie. Avec l’avènement des réseaux sociaux, il est beaucoup plus facile de menacer quelqu’un.»
«Quand on n’est pas content, on ne menace pas, on va voter!», lance-t-elle.
Freeland harcelée
Dans les dernières années, les menaces et le harcèlement en tous genres se sont multipliés envers les élus fédéraux, particulièrement les membres de la députation libérale au pouvoir.
Le ministre Mendicino soutient que «tout est sur la table» pour assurer leur sécurité, y compris l’adoption du modèle québécois avec garde du corps, selon nos informations.
La ministre des Finances, Chrystia Freeland, a été la toute dernière victime de propos haineux et intimidants vendredi dernier, lors d’un passage en Alberta, sa province natale.
La GRC a confirmé, hier, avoir ouvert une enquête.
Le premier ministre est le seul à bénéficier d’une protection rapprochée en tout temps. Les ministres peuvent en faire la demande, s’ils font l’objet d’une menace spécifique.
Les députés sont aussi équipés, depuis peu, d’un bouton de panique individuel.
Sécurité
L’ex-responsable de la protection du premier ministre Trudeau Pierre Ménard soutient que les ministres fédéraux «ne sont pas assez protégés».
«Si les gens savent qu’ils sont protégés adéquatement, ils vont y penser à deux fois avant de faire des gestes gratuits. Mais tout cela a un coût», affirme le surintendant de la GRC à la retraite.
LES MENACES DE MORT ENVERS NOS ÉLUS FÉDÉRAUX
2019
- Justin Trudeau 3
2020
- Justin Trudeau 6
- Catherine McKenna 3
- Chrystia Freeland 2
- Bill Morneau 2
- Patty Hajdu 1
- Dominic LeBlanc 1
- Diane Lebouthillier 1
- Carla Qualtrough 1
- Harjit Sajjan 1
- Marc Garneau 1
2021
- Justin Trudeau 7
- Jagmeet Singh 4
- Carolyn Bennett 1
- Marc Garneau 1
- Pablo Rodriguez 1
- Randy Boissonnault 1
- Steven Guilbeault 1
- Catherine McKenna 1
2022
- Justin Trudeau 8
- Chrystia Freeland 4
- Marie-Claude Bibeau 1
- François-Philippe Champagne 1
- Jean-Yves Duclos 1
- Mark Holland 1
- David Lametti 1
- Seamus O’Reagan 1
- Jagmeet Singh 1
- Steven Guilbeault 1
- Marco Mendecino 1
- Kamal Khera 1
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