Sébastien Diaz s’est inspiré de sa vie pour son premier roman
Samuel Pradier
Comme il n'était pas assez occupé avec tous ses projets télé, Sébastien Diaz s'est lancé le défi d'écrire un premier roman d'horreur. Un essai réussi avec la sortie d'Ils finiront bien par t'avoir, qui tient en haleine le lecteur en plus de lui procurer de nombreux frissons d'angoisse. L'auteur et animateur nous en dit plus.
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Sébastien Diaz adore les films et les romans d’horreur depuis qu’il est adolescent. «Ça me ramène toujours à l’enfance, explique-t-il en entrevue. J’ai grandi dans les années 1980, durant l’âge d’or des VHS. C’est quelque chose de réconfortant, parce que c’était les premiers films qu’on allait louer, moi et mes amis. On avait d’ailleurs un club vidéo plutôt bien garni de ce côté-là.»
Il y avait également un côté transgressif pour les jeunes à regarder des films qu’ils n’avaient officiellement pas le droit de voir. «On a quand même vu des trucs vraiment effrayants. Ç’a été la même chose pour les romans. Les premiers que j’ai lus, c’était du Stephen King ou des choses dans le même genre. Ma passion date d’il y a très longtemps.»
Au départ, Ils finiront bien par t’avoir devait être un recueil de nouvelles. «J’avançais dans mes histoires disparates lorsque je me suis aperçu qu’il y avait quand même un lien entre elles. Ce sont des protagonistes qui sont réfractaires aux changements qui s’effectuent autour d’eux dans la société ou des gens qui ont vécu un grand changement et qui ont perdu leurs repères. J’ai donc imaginé que toutes ces personnes se connaissaient ou qu’elles se croisaient dans une histoire plus grande.» Au moment de la rédaction, Sébastien vivait lui-même une petite crise de la quarantaine, d’où la perte de repères de ses personnages.
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UN RÉALISME CONFONDANT
Au fil des pages, on constate qu’il y a beaucoup de Sébastien Diaz dans ses histoires et dans ses personnages. «La moitié des personnages sont des gens qui existent — des amis, des cousins, mon grand-père... J’ai très hâte que mes amis d’enfance le lisent, ils vont reconnaître leur maison et leur rue. Je trouvais important de parler de vrais endroits; il y a quelque chose d’intéressant là-dedans. Je trouve toujours les histoires plus épeurantes quand elles se passent dans de vrais lieux.» L’histoire du tableau maudit dans une université londonienne est aussi très réelle. «J’ai habité un été à Londres, j’ai donc pu décrire des endroits que je connais. Je suis tombé sur un article du Guardian qui parlait d’un tableau maudit, L’homme propose, dieu dispose, qui existe vraiment. On peut le voir sur le Web. La légende urbaine dans cette université est aussi véridique. Ça me fascine de trouver des histoires comme ça.»
L’idée de situer l’histoire principale dans le petit village de Racine, en Estrie, est aussi venue de circonstances réelles. «François Papineau et Bénédicte Décary sont devenus de grands amis, et on loue régulièrement leur chalet, qui est situé à Racine. C’est pour ça que l’histoire se passe là-bas. C’est un petit village un peu perdu, qui est très inspirant.»
Sébastien Diaz aborde un milieu qu’il connaît bien, celui du show-business, dans l’histoire d’une chanteuse populaire qui essuie des critiques de la part d’influenceurs et de gens sur les réseaux sociaux. «Il y a une petite vengeance de Bianca et moi. On a nous-mêmes reçu pas mal de messages que le personnage reçoit sur les réseaux sociaux. On y retrouve un mélange de plein de gens dans ces personnages, mais il y a des noms qui sont proches de la réalité.»
DES FRISSONS GARANTIS
Sébastien Diaz a surtout écrit des situations qui lui font peur à lui. «Les églises, rencontrer quelqu’un qui vient me parler dans un train, ça me fait peur. La sorcière au Mexique, c’est mon père qui m’a raconté cette histoire. Les crucifix dans les églises me font aussi peur, ça vient de la culture mexicaine. Les gens ordinaires qui basculent me font plus peur, parce que ça peut être mon voisin.»
Le livre Ils finiront bien par t’avoir, de Sébastien Diaz, est disponible en librairie.