Publicité
L'article provient de Le Journal de Montréal
Monde

«Se préparer pour le pire»: sous Trump, des familles américaines menacées par de possibles expulsions

Lecteur vidéo en cours de chargement.
Temps actuel 0:00
Durée 0:00
Chargé: 0%
Type de flux EN DIRECT
Temps restant 0:00
 
1x
    • Chapitres
    • descriptions désactivées, sélectionné
    • Sous-titres transcrits désactivés, sélectionné
        Partager

        AFP

        17 décembre à 12h54
        Partager

        Oscar Silva, arrivé illégalement aux États-Unis et après y avoir passé la majorité de sa vie, est menacé d’expulsion avec le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche le 20 janvier et son programme sur l’immigration.

        • À lire aussi: «C’était une fraude»: Trump porte plainte contre une sondeuse l’ayant donné perdant en Iowa

        • À lire aussi: Déportations massives: près d’un Canadien sur deux serait favorable

        • À lire aussi: Trump détaille son programme choc sur l’immigration

        Né au Mexique, Oscar Silva, 24 ans, était encore un bébé quand il a traversé avec ses parents la frontière entre le Mexique et les États-Unis.

        Le jeune homme a étudié à l’université au Texas, État du sud américain, a fait un stage au Congrès à Washington, puis s’est marié avec une Américaine, Natalie Taylor. Malgré cela, il ne peut pas accéder à un permis de travail ni à un permis de conduire.

        «Je suis américain à tous les égards, hormis les papiers», explique-t-il dans sa maison de Denton, près de la ville texane de Dallas.

        Photo AFP
        Photo AFP

        Ils sont nombreux comme Oscar Silva à attendre nerveusement de savoir si le président élu tiendra sa promesse d’expulser des États-Unis l’ensemble des immigrés en situation irrégulière ainsi que de mettre fin au droit du sol.

        Publicité

        Oscar Silva espérait pouvoir bénéficier du programme «Keeping Families Together» («garder les familles ensemble») visant à simplifier l’obtention d’un statut légal aux États-Unis pour les conjoints de citoyens américains.

        Mais ce programme annoncé par le président sortant Joe Biden en juin a été révoqué par un juge fédéral, car, selon la décision, il était contraire aux lois américaines régissant l’immigration.

        Il devait bénéficier à 500 000 personnes. Selon le groupe de défense de l’immigration FWD.us, 81% de ces personnes travaillent et vivent en moyenne aux États-Unis depuis plus de 20 ans.

        Plus au sud, à El Paso, à la frontière avec le Mexique, Mirna Cabral est arrivée aux États-Unis à l’âge de 5 ans. Mariée à un Américain pendant 10 ans, elle a eu deux enfants avant de devenir veuve en 2023.

        Photo AFP
        Photo AFP

        Si cette maman de 37 ans venait à être expulsée à l’arrivée de Trump au pouvoir, ses enfants, aujourd’hui âgés de 10 et 12 ans, se retrouveraient sans parents.

        «Pour mes enfants, je suis américaine. Et eux sont 10 fois plus américains que même leur père, vous savez. Je ne pourrais pas les emmener avec moi», explique-t-elle.

        «Comment pourrais-je les séparer de leur lieu de vie, de leur maison, de leurs rêves, de tout ce qui leur appartient?» ajoute-t-elle. «[Je souhaite] être à leurs côtés [...] et les voir devenir des individus importants, peut-être le prochain président des États-Unis. Je veux être ici pour le voir», conclut-elle.

        Photo AFP
        Photo AFP

        «Espérer le meilleur»

        Né en Sierra Leone, Foday Turay est arrivé, lui, à 7 ans aux États-Unis. Il a pu aller à l’école, car dans ce pays, la scolarité publique est garantie peu importe le statut légal de la personne.

        Publicité

        Marié à une Américaine et père de famille, il a découvert qu’il était sans-papiers par l’entremise de sa mère, lorsqu’il est allé passer son permis de conduire.

        «J’ai commencé à poser des questions comme: “Comment? Que s’est-il passé? Dis-moi comment je suis venu?”» explique-t-il.

        Lui et Mirna Cabral bénéficient du programme DACA, mis en place sous Barack Obama pour protéger de l’expulsion les immigrés arrivés de manière clandestine aux États-Unis lorsqu’ils étaient mineurs. Ces personnes sont souvent surnommées Dreamers («rêveurs»).

        «DACA est mon dernier bouclier, confie Foday Turay. Tout ce que nous connaissons, c’est l’Amérique. Et donc, si ce programme prend fin, cela va plonger des milliers d’entre nous dans l’incertitude.»

        «J’espère qu’il ne se concentrera que sur l’expulsion des criminels, car l’Amérique est un pays d’immigrés», ajoute-t-il, en faisant référence à Donald Trump.

        Photo AFP
        Photo AFP

        «Nous nous souvenons de ce que nous avons ressenti [avec la première administration Trump entre 2017 et 2021]», explique Alan Lizarraga, de l’organisation de défense des migrants Border Network for Human Rights.

        «Nous nous souvenons de ce que nous avons ressenti lorsque nous avons vu des enfants être retirés à leurs parents [...] lorsque nous avons vu la déshumanisation d’une personne qui vient ici pour une vie meilleure», précise-t-il.

        Dans son portefeuille, Oscar Silva garde une carte avec les numéros de téléphone de sa famille et d’un avocat, au cas où il serait arrêté.

        «Ce que je peux faire maintenant, c’est simplement espérer le meilleur et me préparer au pire», confie-t-il.

        Publicité
        Publicité
        Image du contenu audio en cours