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Aller se faire vacciner maintenant ou attendre? On répond à 5 questions pour y voir plus clair

Le premier ministre du Québec, François Legault, se fait donner sa 4e dose de vaccin (dose de rappel) contre la COVID-19 à la clinique de vaccination Chauveau, à Montréal, le vendredi 5 août 2022.
Joël Lemay / Agence QMI
Le premier ministre du Québec, François Legault, se fait donner sa 4e dose de vaccin (dose de rappel) contre la COVID-19 à la clinique de vaccination Chauveau, à Montréal, le vendredi 5 août 2022. Joël Lemay / Agence QMI Joël Lemay / Agence QMI
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Gabriel Ouimet

2022-08-17T11:00:00Z
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Les vaccins actuels sont-ils toujours efficaces? Que peut-on attendre du nouveau vaccin de Moderna qui vient d’être approuvé au Royaume-Uni? Devrait-on obtenir une dose de rappel, même si l'on a contracté la COVID-19 cet été? La campagne de vaccination massive annoncée ce mardi par le gouvernement soulève plusieurs questions. Voici ce que vous devez savoir pour vous y retrouver.

• À lire aussi: Ce qu'il faut savoir sur la nouvelle campagne de vaccination contre la COVID-19

À l’aube de la rentrée scolaire, le gouvernement et les experts en santé publique demandent aux Québécois d’aller chercher leur dose de rappel, puisque la province risque d’être confrontée à une hausse des cas de COVID-19 cet automne. 

Alain Lamarre, professeur spécialisé en immunologie et virologie à l’Institut national de la recherche scientifique (INRS), répond à nos questions sur la vaccination à l’aube de cette nouvelle campagne.

1- Les vaccins actuellement utilisés dans la province sont-ils encore efficaces?

Bien que le variant Omicron ait changé la donne – l’été qui s’achève est celui pendant lequel le plus de cas de COVID-19 ont été rapportés depuis le début de la pandémie –, les vaccins disponibles sont encore efficaces pour prévenir les complications, affirme Alain Lamarre. 

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Photo Adobe Stock
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«Les vaccins actuels sont basés sur la souche originale de Wuhan et sont moins efficaces qu’avant pour éviter de contracter le virus, surtout en raison du variant Omicron. Cependant, la protection contre la maladie sévère, et donc contre les hospitalisations et les décès, reste bonne. On parle de plus de 65% pour quelqu’un qui s’est fait vacciner il y a plus de 5 mois. Cependant, à l’aube d’une vague automnale, on veut faire réaugmenter cette protection vers les 85%. C'est à ça que sert la dose de rappel», explique le virologue. 

2- À partir de quand devrait-on aller chercher une dose de rappel?

François Legault a demandé mardi à tous les Québécois qui se sont fait vacciner il y a plus de cinq mois de prendre rendez-vous pour une dose de rappel dès qu'ils le pourront. Pour ceux qui ont contracté la COVID-19 cet été, il est recommandé d’aller se faire vacciner trois mois après l'infection. 

«La protection du vaccin contre le virus tend à diminuer après cinq ou six mois, donc c’est important d’y retourner pour avoir la meilleure protection possible», martèle Alain Lamarre. 

Il rappelle aussi que l’immunité acquise à la suite d’une infection n’équivaut pas à celle qui est obtenue par la vaccination.

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«En contractant le virus, on a une certaine protection pendant environ trois mois, mais cette immunité est de plus courte durée que l’immunité après la vaccination. Ça ne protège pas aussi bien, et pas aussi longtemps que la vaccination. Les gens qui ont contracté le virus et qui sont vaccinés ne doivent pas penser qu’ils sont immunisés à vie. Ce n’est clairement pas le cas avec ce virus, et encore moins avec les sous-variants BA.5 et BA.4 d’Omicron», rappelle l’immunologue. 

Pour quelqu'un qui est vacciné et qui aurait contracté la COVID-19 cet été, il faudrait se fier «au dernier des deux événements», indique Alain Lamarre. 

• À lire aussi: 6 raisons pour lesquelles il faut encore parler de VIH en 2022

3- À quoi peut-on s’attendre du nouveau vaccin annoncé par Moderna cette semaine?

L’avantage principal du nouveau vaccin, c’est qu’il s’agit d’un vaccin «bivalent», donc capable de s’attaquer à la fois à la souche originale du virus et au variant Omicron. 

AFP
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«C’est une bonne nouvelle, parce qu’en combattant les souches actuelles et passées, il permet d’empêcher qu’une de ces souches ou que l’un de ces variants ne redevienne un problème», soutient Alain Lamarre. 

Il ne faudrait cependant pas s’attendre à ce que ce nouveau vaccin fasse des miracles: le virus circule encore beaucoup dans le monde, ce qui augmente les risques de voir apparaître un nouveau variant capable de le déjouer, souligne Alain Lamarre. 

4- Devrait-on attendre que ce vaccin soit approuvé au Canada pour obtenir notre prochaine dose?

«Je ne crois pas que ce soit une bonne idée d’attendre, parce qu’il reste trop de questions quant à l’approbation du vaccin au pays. Santé Canada ne se fie pas vraiment aux autres organismes de régulation ailleurs dans le monde pour l’approbation d’un vaccin. Est-ce qu’ils vont l’approuver prochainement? Si oui, est-ce qu’il y en aurait assez pour répondre à la demande? Ce n’est pas certain», insiste le scientifique de l’INRS. 

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Joël Lemay / Agence QMI
Joël Lemay / Agence QMI

Puisqu’on ne sait pas quand ni comment frappera la prochaine vague, l’expert estime qu’il vaut mieux faire preuve de prudence, quitte à changer de vaccin en cours de campagne. 

5- Quels sont les vaccins mis au point actuellement qui semblent les plus prometteurs?

Bien qu’il faille s’armer de patience puisque ces vaccins n'en sont encore qu'aux phases d'essais cliniques, le professeur Lamarre estime que certaines avancées sont porteuses d’espoir. 

«Il y a des vaccins en développement qui, sur papier, seraient capables de protéger contre de futurs variants inconnus ou même d’autres coronavirus, parce qu’ils visent d’autres régions du virus que les vaccins que nous utilisons pour le moment. C’est ce qu’on appelle les vaccins universels», explique-t-il. 

L’efficacité des vaccins actuels est sensible aux mutations du virus parce qu’ils ciblent surtout ses spicules, les épines avec lesquelles le virus s’attache à nos cellules pour les infecter. Cependant, comme ce sont souvent ces spicules qui sont modifiés quand le virus mute, les anticorps produits par les vaccins actuels ne s’attachent plus aussi bien aux spicules d’un nouveau variant. Un problème que pourraient contourner les futurs vaccins, espère le virologue. 

L’expert croit également que les vaccins sous forme de vaporisateur nasal sont une voie intéressante pour le futur, car ils permettraient de fermer la porte au virus. 

«L’espoir, c’est qu’un vaccin nasal permette de déclencher une réponse immunitaire au niveau du nez et des voies respiratoires, qui sont les portes d’entrée du virus. En ayant une bonne réponse immunitaire dans les muqueuses du nez, de la bouche et de la gorge notamment, nous pourrions freiner plus facilement l’entrée du virus dans l’organisme», conclut-il. 

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