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L'article provient de TVA Sports
Sports

Scandale au hockey junior: «C’est dégueulasse»

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Gabriel Côté

2023-02-14T16:19:04Z
2023-02-14T21:00:09Z
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Le temps est venu pour les responsables de la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ) de s’expliquer, a dit le premier ministre François Legault, alors que Québec solidaire réclame qu’ils soient convoqués en commission parlementaire.

Scandalisé, dégoûté, perturbé: c’est ainsi que les élus de tous les partis ont qualifié mardi leur sentiment à l’endroit des récentes révélations des traitements subis par de jeunes joueurs de hockey, notamment à l’occasion d’activités d’initiation. Guillaume Latendresse et Michel Therrien commentent le dossier dans la vidéo ci-dessus. 

«Je pense qu’ils n’ont pas le choix de s’expliquer», a laissé tomber Vincent Marissal en point de presse au parlement en matinée.

«C’est le message que je voudrais qu’on envoie comme élus de l’Assemblée nationale. On les convoque, on leur demande de rendre des comptes, puis on prendra les décisions qui s’appliqueront après pour le Québec», a-t-il ajouté.

L’intention derrière une éventuelle convocation des responsables de la LHJMQ en commission parlementaire n’est pas de «faire un show de boucane», a insisté M. Marissal, qui a rappelé que les élus ont le pouvoir de voter des lois, retenir du financement et faire de la sensibilisation.

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Le hockey mineur est secoué par un autre scandale, alors qu’un jeu de la Cour supérieure de l’Ontario a rejeté pour des raisons techniques une demande d’action collective déposée au nom de 15 000 joueurs dont certains ont évolué dans la LHJMQ dans les 50 dernières années, le 3 février dernier. Néanmoins, le juge n’a pas remis en cause la véracité des témoignages qui s’y trouvaient. Les faits allégués comprennent des actes d’humiliation et de mutilation.

Des comptes à rendre

François Legault est lui aussi d’avis que les responsables de la LHJMQ ont des comptes à rendre.

«C’est dégueulasse, a dit François Legault en réaction aux gestes qui ont été posés. La ligue [de hockey] junior majeur du Québec, il est temps qu’ils s’expliquent (...). C’est très grave ce qui est arrivé.»

La ministre responsable du Sport, Isabelle Charest, a elle aussi convenu que les faits allégués sont extrêmement perturbants, mais elle a rappelé qu’il appartient à la commission de déterminer «qui va être entendu».

«Moi s’il y a des questions qui doivent se poser, je serai là. Je n’ai aucun problème à ce que des questions soient posées», a-t-elle ajouté, mardi, dans les couloirs du parlement.

Mme Charest a également tenu à rappeler que le gouvernement a mis en place l’Officier indépendant aux plaintes, dont le rôle est de recevoir et traiter les plaintes d’abus, de harcèlement, de négligence ou de violences.

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À la question de savoir si les organisations devraient garantir un environnement exempt d’abus pour pouvoir obtenir du financement, Mme Charest a signalé que c’est déjà le cas, et que les fédérations sont tenues d’avoir une politique d’intégrité en ce sens.

«Excessivement bouleversant»

En point de presse au parlement mardi, le chef intérimaire du Parti libéral du Québec, Marc Tanguay, a exprimé qu’il trouvait «excessivement bouleversant» d’apprendre jusqu’où ces initiations-là ont pu aller, les qualifiant «d’actes de barbarie».

«Québec doit trouver une façon d’encadrer, et il aura notre collaboration [...]. Je pense que ça prend un changement de culture, un changement de comportement», a-t-il affirmé.

M. Tanguay ne s’est pas dit fermé à ce que des sanctions financières soient données à certaines organisations. «Pour une organisation qui ne serait pas suffisamment vigilante, ça pourrait être un levier pour Québec», a-t-il dit.

«Il y a tout un ménage à faire dans le hockey junior», a lancé mardi le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon, qui estime qu’il faut «sensibiliser et responsabiliser chaque organisation pour assurer une forme de surveillance sur ce qui est clairement inacceptable.»

Néanmoins, M. St-Pierre Plamondon a fait valoir qu’il ne faut pas nécessairement interdire toute forme d’initiation, mais simplement demander aux organisations de déterminer «publiquement» les objectifs de ces initiations et les paramètres dans lesquels elles peuvent se dérouler.

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