Saut fatal pour un Québécois
Un Lavallois a perdu la vie au Costa Rica, lors d’une excursion touristique avec sa fille

Nora T. Lamontagne
La fille d’un préposé aux bénéficiaires sur le point de prendre sa retraite, mort après un saut à la corde à Tarzan au Costa Rica, implore les voyageurs de prendre des précautions pour leur sécurité, même pendant leurs vacances tant attendues.
« C’est tellement difficile à accepter. Mon père était super athlétique, il allait prendre sa retraite. Si on peut miser sur la prévention, ça va m’aider à faire mon deuil », laisser tomber Mélissa Labelle-Laporte.

Son père, André Laporte, a perdu la vie le 11 mai dernier, lors d’une excursion au parc écologique du volcan Arenal, au Costa Rica, organisée par la compagnie Arenal Jungle Tours.
Après la randonnée, les organisateurs proposaient aux touristes de faire de la corde à Tarzan à partir d’une falaise de quelques mètres surplombant une rivière.
Encouragé par un guide à faire une pirouette arrière, le sexagénaire, qui avait participé aux Jeux du Québec en plongeon dans sa jeunesse, s’est élancé.
« Mais au lieu d’atterrir dans l’eau, il a atterri tête première sur une roche. J’étais en train de le filmer. Les cris d’horreur des touristes résonnent encore dans ma tête », témoigne Mélissa Labelle-Laporte, sous le choc.
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Avec les moyens du bord
En l’absence d’une trousse de premiers soins ou d’une ambulance à proximité, une paramédic québécoise parmi le groupe a tenté l’impossible pour sauver l’homme de 60 ans.
Laurence Perreault s’est servi de serviettes de bain pour limiter l’hémorragie et a immobilisé André Laporte sur un paddleboard tiré par un pédalo afin de le ramener sur la terre ferme.
« Ils n’avaient aucun matériel. Au minimum, ça aurait pris une trousse complète pour les pansements, une planche dorsale, un collet cervical et des bouteilles d’oxygène », se désole la soignante, jointe au Costa Rica.
Dans les heures suivantes, André Laporte, qui disposait d’une assurance voyage, a finalement été transporté dans deux cliniques et un hôpital spécialisé.
Le cœur de l’homme de 60 ans a arrêté de battre le lendemain de l’accident, avant que l’un de ses fils arrive pour le voir une dernière fois. Son corps est depuis revenu au Québec.

Un peu de positif
La femme de 27 ans et ses deux frères ont, depuis, lancé une collecte de fonds pour indiquer les risques sur les lieux de l’accident et acheter des équipements de premiers soins au Costa Rica.
« Je suis passée par plein d’émotions, mais je ne veux pas être dans la haine, je veux amener du positif. Je m’engage à aller les mettre, les pancartes », affirme l’infirmière de profession.
Très proche de son père, cette dernière souligne son grand cœur, son amour du sport et sa bienveillance envers les patients qu’il a soignés sans relâche pendant la pandémie. « Après 35 ans comme préposé aux bénéficiaires à la Cité-de-la-Santé, il était apprécié de tellement de monde », dit-elle.
Pas de leur faute
De son côté, un copropriétaire d’Arenal Jungle Tours nie toute responsabilité dans l’accident. « Il y avait un destin prévu par Dieu, et malheureusement, il est arrivé ce qui est arrivé », a affirmé en espagnol Arturo, qui a refusé de décliner son nom de famille au Journal.
Il prétend également que ses guides n’auraient « jamais » encouragé André Laporte à faire des pirouettes. « On reste à la disposition de la famille pour améliorer ce qui peut être amélioré », a-t-il poursuivi.
Le Costaricain n’a pas voulu dire si les sauts à la corde avaient recommencé depuis la mort du Lavallois.
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