Culture

Saskia Thuot s’ouvre sur son arrivée dans la cinquantaine

Michèle Lemieux

2023-05-09T12:00:00Z

Le 7 mars, Saskia Thuot a franchi le cap des 50 ans, une période qui lui propose toutes sortes de défis, entre autres parce qu’elle comporte de nombreux changements. Entre les deuils et les passages obligés, l’animatrice reste philosophe et de bonne humeur, et compose avec ce que la vie a à lui offrir.

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Saskia, on a récemment annoncé la fin de Bien. Comment as-tu accueilli cette décision de mettre un terme à ton émission?

Sans trop de surprise. Mon instinct me disait que je ne serais pas renouvelée même si l’émission remplissait les mandats qui lui étaient donnés, que nous avions de beaux invités, du plaisir à faire l’émission et que les cotes d’écoute étaient au rendez-vous.

Grâce à ta nature optimiste, arrives-tu à traverser les deuils avec un certain détachement?

Ça dépend de la nature des deuils. Ce n’est pas la première fois qu’un contrat se termine. Lorsque j’ai terminé Décore ta vie, je n’avais rien devant moi et Bien est arrivé. J’ai toujours travaillé. Je fais de la télé, mais j’ai aussi plein d’autres projets. Je ne manque pas de travail. On me contacte pour des conférences et ça m’allume. Je ne fais que ce que j’ai envie de faire. Oui, les fins sont difficiles, mais je suis toujours la même: pour moi, le verre d’eau est toujours à moitié plein plutôt qu’à moitié vide. Lorsque j’ai appris la nouvelle, j’ai pleuré. J’étais triste. C’est une spirale qui aspire vers le bas, mais je retombe toujours sur mes deux pattes. J’ai confiance. Je suis une fille d’action. J’avais peu dormi la veille. Je vis beaucoup de choses, cette année... C’est une année de changements. Il y a eu plusieurs fins, mais aussi des renouveaux. J’ai eu 50 ans et je vis avec une coloc, la satanée ménopause! (rires)

C’est une période qui te challenge particulièrement?

C’est très difficile. La ménopause n’est pas une étape super chouette, et elle occupe un peu trop de place dans ma vie! Ça faisait des mois que je ne me sentais pas bien, que j’avais mal partout. J’avais une petite tendance dépressive, j’étais tristounette. Tout me semblait lourd. En même temps, je n’ai pas perdu ma joie de vivre, mon enthousiasme, mon élan. Je parlais à mon médecin, à ma psy, je sentais qu’il se passait quelque chose. J’ai peut-être attendu trop longtemps avant d’agir ou j’ai fait du déni, mais ce que je vis n’est pas agréable... En toute humilité, il y a peu de temps encore, quand les femmes parlaient de leur ménopause, je ne comprenais pas. Je m’excuse auprès d’elles si j’ai pu manquer d’empathie!
Je ne dors pas, j’ai mal au ventre, je ne me sens pas bien et j’ai mal partout. Un beau cocktail! (rires)

As-tu essayé différentes avenues pour soulager tes symptômes?

Oui, j’ai la chance d’être suivie par la Dre Desautels. Je voudrais dire à celles qui souffrent de la ménopause que je suis de tout cœur avec elles. Les femmes sont adorables. Chacune me donne ses suggestions pour aller mieux. Je constate qu’il y a quelque chose de beau et de fort entre nous. J’ai 50 ans mais, dans ma tête, j’en ai encore 34.
Je trouve que je suis encore un beau pétard à tous les égards... mais je me déplie pas mal moins vite qu’avant! (rires) C’est le manque d’énergie que je trouve le plus difficile. Ça fait en sorte que tout le reste est plus lourd. Certaines journées, je suis à moins mille, mais j’accepte dorénavant ces journées-là. J’apprends énormément de choses à travers ce processus.

Il faut bien qu’il y ait des avantages à atteindre la cinquantaine...

Oui, j’ai entre autres appris à dire non. Je ne suis pas dans la détresse de vieillir, mais je me rends compte que le temps passe vite et que je veux en profiter.

Outre le fait que tu as célébré ton anniversaire dans le cadre de ton émission, as-tu marqué le coup d’une manière particulière?

Mes proches voulaient organiser quelque chose, moi pas. Je ne le sentais pas, cette année. Je ne voulais pas que mes proches se sentent obligés. C’est une nouvelle amie qui a décidé de ne pas m’écouter et qui a organisé une soirée. Avec l’aide des copines, elle a loué le resto Le Catch, à Saint-Bruno, où j’adore aller! Nous avons dansé comme quand nous avions 20 ans jusqu’à 2 heures du matin. Il y avait un super DJ. Nous avons eu du plaisir. Les filles m’ont fait un numéro. C’était parfait et j’étais contente d’être avec les gens que j’aime. Le jour de mon anniversaire, ma grande amie Marie-Pierre, que je ne vois pas assez souvent, est venue me visiter avec ses enfants. C’était super sympathique. Le soir, nous avons été reçus chez Markina, le restaurant de ma grande amie de toujours, Marie-Annick. Nous avons dansé et mangé comme des rois. Ma mère y était, les amis de ma mère qui m’ont vue grandir y étaient aussi. C’était aussi super comme soirée. J’ai été gâtée.

Comment te sentais-tu à l’idée d’entrer dans la cinquantaine?

J’étais plus stressée avant d’avoir mes 50 ans que lorsque je les ai eus. C’est un gros chiffre. Le matin de mon anniversaire, je me suis dit que c’était fait: je pouvais passer à autre chose. Ça ne m’affectait pas tant. Après tout, ce n’est qu’un chiffre! Cette étape coïncide avec beaucoup de changements dans ma vie, des ruptures personnelles et professionnelles. L’année 2023 a débuté avec beaucoup de changements. Entre autres choses, mon fils, Laurence, a eu 18 ans cette année. C’est incroyable...

Et Simone, de son côté?

Elle a eu 15 ans. Honnêtement, mes enfants, c’est ce que j’ai de plus précieux. Ce sont de belles personnes dans toute leur entité. Je suis extrêmement privilégiée. Je ne considère pas que j’ai été la «top maman», mais j’ai été présente le plus que j’ai pu et je le suis encore. Je ne les vois pas beaucoup: ils passent pas mal de temps dans leur chambre! Ils ont un beau cercle d’amis. Laurence a une super blonde que nous adorons. Nous sommes un beau clan. J’ai des inquiétudes de maman, bien sûr. J’aime garder le contact, aller au resto avec eux. Je sens que leurs amis m’aiment beaucoup. Je les trouve tellement allumés! Je vis seule avec eux. C’est une drôle de relation. Parfois, j’ai plus l’impression d’avoir des colocataires que des enfants... (rires) Ils font leurs choses, mais ils sont avec moi et j’en profite. Ces dernières années, ils ont pris l’habitude d’être ici et c’est très cool. Je suis émue quand je les regarde, je les trouve magnifiques de cœur et d’âme.

Une certaine urgence accompagne- t-elle ce cap?

Oui, j’ai envie de voyager, de découvrir des régions du monde. Depuis mes 13 ans, je travaille, je mets mes sous de côté. J’ai toujours fait attention, et j’ai fait de bons investissements. À 50 ans, je veux profiter de la vie. Récemment, je suis partie seule en Floride. Je n’allais pas très bien. J’avais le cœur à l’envers, mais je suis partie quand même, car j’en avais besoin. C’est un privilège de pouvoir le faire; je savais mes enfants entre bonnes mains chez leur papa et je suis allée prendre soin de moi.

Es-tu là où tu souhaitais être lorsque, plus jeune, tu te projetais à 50 ans?

Pas du tout, car je ne me suis jamais projetée. J’ai l’impression que mes 50 ans sont arrivés tellement vite que j’arrive difficilement à y croire. Je ne me projette pas dans l’avenir. J’ai quelques souhaits, entre autres de rester en santé le plus longtemps possible. J’espère aussi être grand-maman un jour. Sinon, je n’ai pas de but précis. Je suis contente de ma petite maison que j’aime, de mon environnement, de ma vie, de ce que j’ai réussi à bâtir, de mes amitiés, du métier extraordinaire que je fais, des gens avec lesquels je travaille et qui, dans la majorité des cas, deviennent des amis.

As-tu le sentiment d’être bien, partout dans ta vie?

C’est évident qu’il y a toujours quelque chose qui accroche, mais je suis bien. Je me concentre toujours sur ce qui va bien dans ma vie, mais je ne fais pas de déni.

Quand tu vis des moments difficiles, comment les traverses-tu?

Je fais plein de choses pour prendre soin de moi. Je vois un acupuncteur, je me fais masser, je m’entraîne. Parfois, je saute dans l’eau chaude de mon spa. Ça fait du bien à mon moral et à mes courbatures! (rires) Ce n’est pas agréable, mais j’ai décidé d’accueillir tout ce que je vis. J’ai choisi de me donner du temps pour traverser cette période. Quand Bien s’est terminée, les gens me demandaient ce que j’allais faire, quand ils allaient me revoir à la télévision. Je me laisse du temps. Je sais que ce n’est pas fini. J’ai plein d’autres activités. C’est sûr qu’il va se produire quelque chose.

Tu restes confiante pour la suite des événements?

Oui, je suis certaine qu’autre chose se présentera et que ce sera très agréable. Ça viendra peut-être de moi. Avec 35 ans d’expérience dans le monde des communications, j’ai un beau bagage. Je ne fais pas de déni, mais je ne veux pas presser les choses à tous les égards. Je vis une journée à la fois. Et, à travers tous les changements que je traverse, je me rappelle de ne pas me taper sur la tête. Je vis ce qui est là. J’accueille ce qui est dans ma vie. J’essaie de faire preuve de bienveillance envers moi-même. Parfois, j’en ai assez, évidemment. Je ne suis pas toujours la plus bubbly, mais je suis bien. Je suis beaucoup plus tranquille que la Saskia d’il y a quelques années. Cette Saskia est encore là, mais elle est plus posée. Avec le temps, je n’arrive plus à étouffer les choses ou à faire semblant. Oui, je vis des déceptions, des peines, mais j’essaie de ne pas prendre les choses à un niveau personnel. Il y aura autre chose. La vie n’est pas terminée. Je n’existe pas qu’à travers la télé. Je suis un être vivant, qui a plein de belles choses à faire. Je suis une entrepreneure. Mon commerce en ligne Balmy Towels grandit et j’en suis fière. Être devant une page blanche, c’est quelque chose de très excitant. Ça ouvre la porte à plein de choses. Je suis ouverte à tout ce qu’on peut m’offrir et je choisirai en suivant mon cœur...

Saskia Thuot nous invite à visiter ses sites de commerce en ligne, saskiathuot.com et balmytowels.com, et à la suivre sur ses réseaux sociaux.

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