Sarah-Jeanne Labrosse veut prouver un point en travaillant autant
Patrick Delisle-Crevier
Sarah-Jeanne joue dans la série Les révoltés à Club illico, en plus d’être fidèle au poste en tant qu’égérie de la cinquième saison de Révolution. Outre quelques jours de tournage à venir dans une nouvelle série dont le nom demeure encore secret, la comédienne réussit avec brio à conjuguer travail, famille et grossesse.
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Sarah-Jeanne, comment vas-tu?
Je vais très bien. Je suis tout en bedon et j’ai une belle grossesse. Mon énergie est bonne, ma vie personnelle et ma vie professionnelle vont bien. Cette semaine, je suis en promotion pour la série Les révoltés et je tourne Révolution. Nous sommes rendus à l’étape des duos improbables; je suis très fière de cette cinquième saison. Je suis aussi à la radio avec Véronique et les Fantastiques. Enfin, j’ai à l’horaire le tournage d’une autre série à venir et celui du Bye Bye.
Parle-moi des Révoltés.
J’aime beaucoup cette série pour les sujets qui y sont abordés: il y a entre autres des cas de protection de la jeunesse, d’itinérance et de profilage racial. Ce sont des sujets dont nous parlons très peu à l’écran. Et comme l’intrigue se déballe très lentement, nous prenons le temps d’aller dans les zones grises. J’aime beaucoup la fougue de mon personnage, Éléonore. J’aime qu’elle ne soit pas parfaite et qu’elle soit motivée et investie dans ses dossiers. Mais les choses ne se passent pas comme elle le souhaite. Ç’a été un plaisir de travailler avec le réalisateur Louis Choquette et de tourner avec mon bon ami Pier-Luc Funk.
Comment se prépare-t-on à jouer une avocate?
Les textes d’Anita Rowan étaient solides; j’étais donc en confiance. Mais j’ai quand même voulu parler à des avocats et écouter différents procès. Ç’a été constructif et fascinant! J’aurais pu passer des mois à écouter des procès, tellement la rencontre humaine est fascinante dans une salle de cour. Je voulais aussi voir un peu le contexte de travail, le ton et la posture des avocats. Évidemment, il y en a de toutes sortes, mais j’ai voulu m’imprégner de cet univers en général.
Tu as eu la chance de jouer avec ton ami Pier-Luc Funk. C’était comment?
C’était la première fois que nous avions des répliques seule à seul dans une série. Nous avions déjà animé la soirée Mammouth et nous avons aussi joué dans la série Le chalet, mais nous n’avions jamais eu de scène ensemble. C’était donc une première et belle expérience, car nous sommes de bons amis dans la vie. C’était rassurant de l’avoir à mes côtés, car lors des tournages, j’étais très fatiguée physiquement et mentalement. Mon fils, Lawrence, venait à peine de naître; il m’a donc suivie sur le plateau. Toute l’équipe de production a été conciliante, puisque je devais arrêter toutes les deux heures pour allaiter. En fait, j’allaitais souvent pendant mes changements de costumes. Ç’a été très exigeant physiquement et psychologiquement d’être à deux places en même temps.
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Avec ton deuxième enfant qui s’en vient, referais-tu ça?
Non, je ne compte pas revivre ça. Mais sincèrement, au-delà de la fatigue, ç’a été une belle expérience! C’était l’fun d’avoir mon fils avec moi sur le plateau, d’avoir ces deux zones de vie qui cohabitaient. J’ai fait la même chose pour les tournages de Révolution, alors que Lawrence n’avait que trois semaines. Mais, cette fois, le timing fait en sorte que je ne serai pas en tournage dans les semaines qui suivront la naissance de mon deuxième enfant. Ça adonne ainsi. Je trouve ça cool de vivre les choses différemment. Je vais être à la maison avec mes deux jeunes enfants.
Est-ce que tu vas volontairement faire une pause après la naissance de ton enfant?
Non, je n’ai pas décidé de le faire, mais j’ai un horaire assez dégagé dans les semaines qui vont suivre la période des fêtes. Je ne pense pas dire oui à un gros projet trois semaines après la naissance de mon enfant. J’ai envie de me déposer un peu, parce que l’année qui va suivre sera chargée. Comme nous faisons le même métier, Marc-André et moi, nous nous laissons la chance de nous ajuster au fur et à mesure. Après la naissance du premier, nous étions tous les deux en tournage, et ç’a été assez fou.
Tu dis que tu tourneras bientôt une nouvelle série. Donc, tu vas jouer enceinte?
Oui, la femme que j’incarnerai est enceinte. Ce sont les gens de la production qui ont pensé à moi pour ce rôle. Ils ont fait les démarches pour que ce soit possible, parce que c’est plutôt rare, les filles qui tournent au 3e trimestre de grossesse. J’ai eu envie de le faire, car la série est le fun et je n’aurai pas 40 jours de tournage. Je vais aussi tourner la finale de Révolution au début de novembre.
Parlons-en, de Révolution!
Nous sommes rendus à la cinquième saison et, sincèrement, j’ai toujours autant de fun à faire ça, sinon plus! J’adore ce que je vis sur ce plateau, et chaque journée est différente. Je trouve que nous arrivons chaque semaine à faire une émission de variétés divertissante et très pertinente. Écouter Révolution, c’est très sain; c’est une émission sur l’ouverture et la tolérance. Les danseurs travaillent tellement fort pour en arriver là! Ce sont de bonnes valeurs pour les jeunes. Nos gagnants de l’année dernière, Marie-Josée et Jason, ont abordé dans leur numéro le féminicide et la violence conjugale. Ce n’est pas rien! Et tout ça dans un contexte de tournage le fun. C’est ainsi depuis la première saison.
Est-ce que Révolution a changé ton rapport à la danse?
Oui, car je n’avais aucune relation avec la danse! J’ai suivi quelques cours de ballet jazz quand j’étais petite, mais c’est tout. Révolution m’a ouvert l’esprit à cet art et je pense que ça fait cela pour plusieurs personnes dans le public. Maintenant, j’ai envie de voir des spectacles et des concours de danse, et je suis même devenue une défenderesse de cette discipline. D’ailleurs, je trouve qu’il en manquait aux Gémeaux cette année. La danse est partout, dans plusieurs de nos émissions, mais elle n’était aucunement présente aux Gémeaux.
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Marc-André me disait dernièrement lors d’une entrevue qu’il était prêt à s’impliquer dans les passions de ses enfants. Toi, seras-tu une dance mom?
Je vais avant tout être une mom. Mes enfants feront bien ce qu’ils voudront, et je vais les suivre là-dedans. Sérieusement, j’adorerais qu’ils se trouvent une passion, parce que je pense qu’il n’y a rien de plus beau qu’un enfant ou un adolescent qui se dévoue à une passion. Donc, peu importe ce qui va accrocher mes enfants — si ça a du sens, bien sûr —, je vais être là pour les encourager. Je vais être game de tout: que ce soit du sport ou de l’art. J’ai eu des parents qui m’ont appuyée dans ma passion pour le tennis. J’ai donc eu ce bel exemple de générosité de leur part: ils ont consacré beaucoup de leur temps à nos centres d’intérêt, à moi et à mes frères.
Ton petit Lawrence a plus d’un an. Es-tu le genre de maman que tu pensais être?
Sérieusement, je ne m’étais pas fait d’idée sur le type de mère que je serais. J’y suis allée à l’instinct. En même temps, je suis du genre «preneuse de conseils». Je trouve que c’est le fun d’apprendre de l’expérience des autres, et cela ne me froisse pas du tout de recevoir un conseil non sollicité. Même que je les veux tous, et après je fais le tri. Je trouve ça super bénéfique.
Comment se fait la conciliation travail-famille?
Au début, ç’a été toute une organisation! On capotait un peu, mais on n’est pas les premiers parents à devoir négocier avec ça. C’est surtout qu’on n’a pas d’horaire fixe avec nos emplois. Des fois, on se lève aux petites heures du matin, d’autres fois, on tourne de nuit pendant un mois. Ce qui est difficile, c’est de ne pas avoir de routine, de stabilité. Cependant, ne pas avoir de vie sociale ou presque, ce n’est pas nouveau pour moi. Quand je suis en période de tournage, je peux être des mois sans aller souper au resto ou sans sortir avec des amis. Ne pas avoir d’horaire ni de structure, être fatigué, ne pas avoir de temps, je connaissais ça avant même d’avoir une vie de famille, car ça vient avec mon métier.
Il y a quelques années, tu me disais que tu souhaitais avoir au moins trois enfants, parce que tu as trouvé ça fantastique de grandir avec deux frères.
Oui, c’est vrai. Je trouve ça fantastique d’avoir deux frères! J’ai aussi deux belles-sœurs, et plusieurs neveux et nièces. La famille, c’est important et précieux, et j’ai envie d’offrir ça à mes enfants. Mon bébé à naître sera le troisième enfant dans la maison, puisque Marc-André avait déjà une fille avant qu’on se rencontre. Nous aurons donc déjà une belle petite famille. Nous nous sommes toujours dit tous les deux que nous allions y aller un jour à la fois. Mais si ça continue d’être le fun et qu’on en a le goût, je ne dis pas non à un autre enfant. On verra.
Tu me disais plus tôt que l’année prochaine serait chargée. Parle-moi de cela...
Il y a beaucoup de «si» dans tout ça. Dans le sens que je ne sais pas, au moment où on se parle, si Révolution aura une sixième saison. Sinon, il y a la série Bon Cop, Bad Cop qui devrait être tournée dans quelques mois. Ça me fait drôle, parce que j’ai joué le personnage de Gabrielle pour la première fois quand j’avais 14 ans. Ça fait donc 18 ans, et maintenant elle est policière.
Tu as une carrière assez impressionnante, tu ne trouves pas?
Oui, et c’est une surprise pour moi d’être encore là, parce que je ne m’étais jamais vraiment demandé quel type de carrière je voulais. Encore aujourd’hui, je ne me projette pas du tout dans l’avenir et je ne sais pas quel genre de carrière j’aimerais avoir à 40 ans. Mais je me fie beaucoup à ma prise de décision et aux belles opportunités qui se présentent à moi. Je me trouve chanceuse d’avoir de si belles offres.
Est-ce que cela arrive qu’on dise non à Sarah-Jeanne?
Bien sûr! J’ai passé beaucoup d’auditions dans ma vie, et j’en passe encore. J’ai eu beaucoup plus de non que de oui, et je suis correcte avec ça. Quand tu viens du monde du tennis, tu es habitué de perdre à l’occasion. Ça fait partie du jeu.
Certaines comédiennes cachent leur grossesse pour ne pas qu’on les mette dans une classe à part et qu’on les fasse moins travailler. As-tu songé à le faire?
Ma façon à moi d’essayer de contrer ça est justement de m’exposer enceinte et de ne pas le cacher. Mais à chacun sa façon de faire. Moi, je pense qu’il faut montrer que même si on est enceinte ou qu’on a eu un enfant, on est encore en pleine possession de nos moyens et on peut continuer à travailler. J’ai la chance d’avoir beaucoup d’opportunités et je veux montrer que c’est possible. Même enceintes, nous, les comédiennes, avons envie de travailler. Nous existons encore. Je veux la montrer, ma bedaine, et non la cacher. À un moment donné, si nous sommes plusieurs à le faire, les mentalités vont finir par changer.
As-tu l’impression que tu travailles trop parfois?
Avec l’arrivée de mon fils, j’ai appris à dire non et à choisir mes projets. Mais il y a eu une période où j’ai trop travaillé et où j’avais tendance à ne pas écouter ma fatigue. J’aime tellement mon métier que je voulais en faire toujours plus. Or, depuis que j’ai appris à dire non, ça me fait une carrière plus le fun, avec des projets qui me ressemblent plus.
Je ne peux pas conclure une entrevue avec toi sans parler de rénovations. Dis-moi, es-tu plutôt sage sur ce plan, ces jours-ci?
Pas du tout! On est dans un grand chantier en ce moment, même que c’est le plus gros de notre vie! Le tout sera documenté dans la prochaine saison de Passion poussière. Il s’agit de la construction d’un immeuble locatif sur notre terrain. Nous tentons de créer une cohabitation dans laquelle des gens aux divers métiers et aux âges variés pourrait se voisiner. Heureusement, nous avons une gestionnaire de chantier en ce moment et elle est géniale. Nous serons dans la construction pour encore un an. Mais ce sera un beau projet.
Les révoltés est maintenant disponible sur Club illico.
Révolution, dimanche 19 h 30, à TVA.
La 55e édition du Bye Bye, mettant en vedette Sarah-Jeanne Labrosse, Guylaine Tremblay, Pierre-Yves Roy-Desmarais et Claude Legault, sera présentée le 31 décembre à Radio-Canada.
Les saisons 1 et 2 de Passion poussière sont disponibles sur vero.tv.
Véronique et les Fantastiques, du lundi au jeudi dès 16 h, à Rouge.