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L'article provient de Le Journal de Montréal
Politique

Santé Québec: la CAQ réalise le «wet dream» de Gaétan Barrette, lance Gabriel Nadeau-Dubois

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Patrick Bellerose et Gabriel Côté

2023-03-30T14:20:26Z
2023-03-30T17:52:25Z
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La réforme du ministre de la Santé Christian Dubé a mené à une surenchère de critiques de la part des partis d’opposition. «Wet dream» de Gaétan Barrette, Dubé le «mini-ministre», les adversaires de la CAQ ont fait preuve de créativité, jeudi.

• À lire aussi: Voici les 7 clés de Christian Dubé pour rendre le réseau efficace

«Il vient de se passer quelque chose d’incroyable, Mme la Présidente, le premier ministre vient de se féliciter d’accomplir... moi aussi, je vais dire un mot en anglais, le wet dream de Gaétan Barrette. Il vient de nous dire: “Moi, je vais aller jusqu’où Gaétan Barrette n’est jamais allé...”», a lancé le chef parlementaire de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, au Salon bleu, jeudi matin.  

Le co-porte-parole de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois
Le co-porte-parole de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois Photo d'archives, Stevens LeBlanc

Le chef solidaire reprochait au gouvernement caquiste de vouloir centraliser davantage le réseau de la santé, avec la création de l’agence Santé Québec, après une première vague de fusions pour créer les CISSS et les CIUSSS en 2015 sous l’ex-ministre libéral Gaétan Barrette.  

Le premier ministre François Legault a répliqué en l’invitant à faire attention à son choix de mots, après lui avoir rappelé «qu’il n’est plus un chef étudiant, mais qu’il est à l’Assemblée nationale». «Qu’il vieillisse un petit peu, qu’il prenne un peu de maturité», a-t-il ajouté.  

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  • Écoutez l’entrevue avec Christian Dubé, ministre de la Santé, à l’émission de Yasmine Abdelfadel diffusée en direct via QUB radio:

Il reproche à QS de s’opposer au progrès. «On défend le statu quo, on défend le passé, on se dit progressistes, mais on ne veut rien changer», a lancé le premier ministre caquiste.  

Comme les solidaires, les péquistes craignent eux aussi que la réforme place trop de pouvoirs entre les mains du ministre. «C’est le plus grand effort de centralisation qu’on a jamais vécu», a laissé tomber le député Joël Arseneau en point de presse. 

«Mini-ministre»

En début de journée, le chef intérimaire du Parti libéral du Québec, Marc Tanguay, avait lancé les hostilités en demandant à quoi servira le ministre une fois que la nouvelle agence Santé Québec prendra en charge les opérations quotidiennes.  

Pour lui, la création de Santé Québec servira à rendre le ministre Dubé moins imputable. «On aura un mini-ministre de la Santé, pas un super-ministre», a-t-il ironisé. 

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Le chef intérimaire du PLQ, Marc Tanguay
Le chef intérimaire du PLQ, Marc Tanguay Photo d'archives, Stevens LeBlanc

Mais François Legault rejette ces critiques. La réforme ne mènera pas à moins d’imputabilité du ministre, assure-t-il. «Il va continuer d’y avoir des périodes de questions et il va continuer à y avoir des oppositions qui vont nous demander de rendre des comptes, avec raison. Donc, il n’y a rien de changé», dit François Legault.  

La nomination d’un gestionnaire local dans chaque installation (hôpitaux, CHSLD, etc.) permettra d’ailleurs une plus grande imputabilité directement sur le terrain, estime le premier ministre.  

«La bonne gestion, c’est que Québec, la haute direction, évalue les résultats, mais laisse le choix des moyens localement. Pis là, ben... ça leur donne de la corde. Ils peuvent se pendre avec, mais ils ont une obligation de résultat, de donner des bons services de qualité», a-t-il affirmé.   

Le premier ministre François Legault
Le premier ministre François Legault Photo d'archives, Stevens LeBlanc

Mobilité du personnel

Toutefois, tout n’est pas noir. La proposition de reconnaître l’ancienneté du personnel du réseau de la santé partout au Québec pour favoriser la mobilité du personnel d’une région à l’autre est bien reçue par les partis d’opposition. 

Il faudra, cependant, s’assurer que le personnel qui a quitté le réseau public pour aller travailler dans les agences privées de placement de personnel revienne dans le réseau de la santé, a exprimé le député péquiste Joël Arseneau. 

Adoption rapide

Le ministre Dubé, qui a dit souhaiter mercredi une adoption rapide de son projet de loi, devra réfréner ses ardeurs. «Ça fait plusieurs années que je suis ici. Un projet de loi de 1200 articles, je n’ai jamais vu ça», a lâché le député libéral André Fortin, qui estime que l’étude de la pièce législative prendra du temps. 

De même, les péquistes croient qu’il ne sera pas possible d’adopter ce projet de loi avant la fin de la session en juin, mais ils n’écartent pas la possibilité que ce soit fait d’ici la fin de l’année 2023. 

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