Sans électricité, une cabane à sucre se la joue «rustique»
![Le co-proriétaire de la Sucrerie du terroire en Outaouais, Jean-Nicolas Marcotte, en compagnie du père de son associé, Gregory Collins, devant sa cabane à sucre.](/_next/image?url=https%3A%2F%2Fm1.quebecormedia.com%2Femp%2Femp%2F685464001a6ca6dc-c3ea-4072-ae4c-6e0e0f920484_ORIGINAL.jpg&w=3840&q=75)
Raphaël Pirro
Sans électricité depuis mercredi midi, une cabane à sucre de la région de Gatineau a sauvé les meubles pour la plus importante fin de semaine de l’année avec une bonne dose d’entraide, de débrouillardise et de génératrices.
• À lire aussi: 95% des pannes seront réglées d’ici demain soir, selon Legault
• À lire aussi: Attention au monoxyde de carbone: un décès et une soixantaine d’intoxications
La Sucrerie du Terroir, à Val-des-Monts, se préparait à accueillir quelque 2000 personnes au courant du congé de Pâques, soit presque le quart de l’achalandage total pour l’année.
Les préparations allaient rondement jusqu’aux alentours de 11h30, mercredi, lorsque le courant a coupé sec après la chute de verglas.
«C’est complet pour le long congé depuis plusieurs semaines. S’il avait fallu tout annuler tout ça...», a soupiré le co-propriétaire de la cabane à sucre, Jean-Nicolas Marcotte.
Avec l’aide d’un de ses frères, d’un ami, d’un électricien et de trois génératrices, il s’est assuré de réinstaurer le courant pour les essentiels d’une cabane à sucre: la chambre froide et les pompes à eau.
C’était assez pour faire rouler les essentiels de la cabane à sucre, mais la Sucrerie a dû troquer les lampes pour les chandelles... au grand bonheur des clients.
«Jeudi soir, j’avais ramené quelques lampes de chez moi pour avoir un peu de lumière, mais à un moment donné la génératrice a lâché et il restait juste les chandelles. Les cuisiniers avaient des lampes frontales et faisaient des oreilles de crisse. C’était rustique! Le monde trippait, il trouvait ça ben hot!»
La Sucrerie du terroir pourra servir l’ensemble de ses clients dans une ambiance plus «old school», s’est réjoui Jean-Nicolas Marcotte.
De grosses génératrices pour prévenir le coup
Des cabanes à sucre ont décidé de prévenir le coup il y a plusieurs années en investissant dans d’énormes génératrices, question d’éviter les fermetures en cas d’orage, de tempête de neige ou de verglas.
C’est ainsi que Stéphanie Laurin, propriétaire du Chalet des érables à Sainte-Anne-des-Plaines, dans les Basses-Laurentides, peut dormir sur ses deux oreilles, bon temps mauvais temps.
Dans ce contexte, le plus difficile n’est pas l’arrêt du courant, mais la gestion des clients au téléphone qui demandent si la cabane à sucre reste ouverte. «On a une personne à temps plein qui répond au téléphone pour rassurer les gens!» a-t-elle lancé.
«J’ai eu beaucoup de clients ce midi qui sont arrivés le ventre vide parce qu’ils n’avaient pas mangé depuis hier par manque d’électricité. Ils étaient doublement contents!» a affirmé Mme Laurin, qui est aussi présidente de l’Association des salles de réception et érablières commerciales du Québec (ASEQC).
Véronique Ménard, de la Sucrerie de la Montagne, à Rigaud, s’est procuré une grande génératrice en 2019. «Ça simplifie notre vie du tout pour tout. Nous, on marche normalement, malgré le manque d’électricité», a-t-elle confié.
Pour cette dernière, le problème n’est pas l’électricité non plus: c’est plutôt le manque de main-d’œuvre!