Sans électricité depuis six jours à cause de leur proprio
Des locataires n'en peuvent plus d'attendre après leur propriétaire alors qu'ils vivent dans des conditions difficiles
![Photo portrait de Clara Loiseau](/_next/image?url=https%3A%2F%2Fm1.quebecormedia.com%2Femp%2Femp%2Fclarac9d1edae-834e-49cd-905d-08d4198fed0f_ORIGINAL.jpg&w=3840&q=75)
Clara Loiseau
Une dizaine de locataires exaspérés d’être dans le noir depuis six jours reprochent à leur propriétaire de lambiner à faire des réparations qu'attend Hydro-Québec pour les rebrancher.
«On dort dans le froid glacial parce qu’on ne peut pas aller ailleurs, qu’on essaie de se faire du thé ou du café à la bougie. J’ai du m’acheter un chargeur solaire pour recharger mon téléphone, sinon j’étais coupé du monde», déplore Abhishek, dans son appartement la rue Decelles dans Côte-des-Neiges.
Mercredi dernier, vers 18 h, l’immeuble perd le courant, comme plus d’un million de ménages québécois, dont la moitié à Montréal. Mais depuis jeudi, ils sont les seuls de leur coin à n’avoir toujours pas retrouvé l’électricité.
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C’est qu’un arbre est tombé en arrière de l’immeuble et a arraché les câbles fixés sur le mur.
«Hydro-Québec nous a dit qu’ils ne pouvaient pas faire la réparation tant que le propriétaire n’arrangeait pas ça. Mais le propriétaire, il ne nous répond pas», s’impatiente Roshan Patel, 43 ans, qui n’a pas eu le choix d’appeler le 911 puisque des fils traînaient au sol.
Pour sa part, la société d’État confirme ne rien pouvoir faire.
«Si le mat est brisé, la responsabilité revient au propriétaire qui doit faire appel à un maître électricien pour le réparer», explique la conseillère en relation avec le milieu, Geneviève Cloutier-Fortin.
Payer de sa poche
Étant incapables de rejoindre leur propriétaire qui ne répond pas à leurs appels et messages, plusieurs locataires pensent qu’ils n’auront pas le choix de payer eux même l’électricien.
«On ne peut pas rester comme ça, dans ses conditions», laisse tomber M. Patel.
![Pour Abhishek, 26 ans, le seul moyen de recharger son téléphone est d'utiliser un chargeur solaire, qu'il vient de se procurer, n'ayant plus d'électricité depuis six jours.](/_next/image?url=https%3A%2F%2Fm1.quebecormedia.com%2Femp%2Femp%2F68558974_496199801009b0-3eb2-4c59-b032-40b379279fce_ORIGINAL.jpg&w=3840&q=75)
Ne voulant pas faire dormir ses filles de 14 ans et 5 ans, ainsi que sa femme dans le froid, ce dernier a décidé d’aller dans un motel pour être au chaud.
«Pour le moment, ça m’a coûté plus de 1000 $ en chambre de motel et en nourriture de restaurant. Mais mes voisins n’ont pas les moyens de s’offrir ça», déplore celui qui vit depuis 13 ans dans l’immeuble.
Tout perdre
Fatiha Nassimi et sa famille, eux, s’enfuient chez des amis résidant à Laval pendant la journée, mais reviennent chaque soir dormir dans le froid.
«C’est vraiment difficile et en plus, je ne peux pas ouvrir ma garderie. J’ai huit enfants que je ne serais pas en mesure de prendre tant que je n’aurais pas de courant», s’inquiète Mme Nassimi, qui tient aussi une garderie en milieu familial dans l’immeuble.
Abhishek et son colocataire, Vikramjeet Singh, 27 ans, ne comptent plus toute la nourriture qui a dû être mise à la poubelle.
«Au début on avait essayé de tout congeler, mais là, tout est perdu», déplore M. Singh, qui est étudiant.
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