Samuel Poulin a reçu l'appel des Penguins
Louis Jean
L’attaquant québécois Samuel Poulin, qui a passé la dernière saison dans la LHJMQ avec le Phoenix de Sherbrooke, avait l’impression qu’il aurait beaucoup à gagner à se tenir en pleine forme malgré le confinement imposé par la pandémie mondiale de coronavirus.
Premier choix des Penguins au repêchage de 2019, le puissant ailier, qui a seulement 19 ans, se doutait que le grand club pouvait lui faire un signe de la main advenant une reprise des activités de la LNH.
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Il ne s’était pas trompé. C’est officiel : Poulin rejoindra les Penguins lorsqu’ils amorceront leur camp d’entraînement en vue du retour au jeu, le 10 juillet.
«Honnêtement, je mentirais si je disais que je ne m'attendais pas à la nouvelle concernant les Penguins, m’a-t-il avoué. Je savais que j'étais un peu dans leurs plans et depuis le début de la pandémie, je m'entraîne en sachant que ça se peut que je sois rappelé pour aller pratiquer avec eux, donc j'ai tout le temps eu ça en tête. De vraiment recevoir la nouvelle, ça prouvait que je ne m'étais pas entraîné pour rien et que j'avais mis les efforts pour les bonnes raisons, donc je suis très satisfait de ça.»
Cette bonne nouvelle n’est pas arrivée seule. Il a aussi été contacté par Hockey Canada afin de participer au camp virtuel d’Équipe Canada junior, ce qui est de très bon augure en vue du Championnat mondial junior, s’il doit bel et bien avoir lieu en 2020.
«La nouvelle de Hockey Canada, c'est très le "fun" à recevoir, a-t-il admis. L'année passée, je n'ai pas eu la chance de me prouver avec eux, mais cette année, si jamais il y a un tournoi, ce serait le "fun" d'y participer.»
Mais dans l’immédiat, son attention va surtout aux Penguins.
«Tu te prépares pour toute éventualité, si jamais il y a un blessé, et qu'ils font appel à mes services, je serai le plus prêt possible, a-t-il expliqué. Je veux prendre ma chance, je ne veux pas arriver là et être encore en mode camp d'entraînement. Je veux être à 100% de mes capacités.»
Pour ce faire, il devra se remettre à patiner. Parce que s’il s’est gardé en grande forme ces derniers mois, il n’a pas vu la glace depuis un bout.
«J'ai fait du "roller blade" un peu, mais ce n'est jamais le même "feeling" que patiner sur la glace, a-t-il indiqué. Je suis en contact avec mes agents pour qu'on puisse arranger quelque chose afin de patiner le plus tôt possible.»
Et l’objectif, c’est de pouvoir patiner la semaine prochaine... au Complexe Bell de Brossard, centre d’entraînement des Canadiens, qui seront les adversaires des Penguins si les séries reprennent bel et bien en août.
C’est particulier! Ce qui l’est aussi, c’est qu’il y a un parallèle entre cette période de la carrière de Samuel et celle de son père, Patrick, qui a évolué dans la LNH entre 1992 et 2002.
«Quand mon père a commencé à jouer en 1992, à 19 ans, il avait été rappelé en séries, a-t-il raconté. Dans ce temps-là, il jouait pour les Whalers (de Hartford), et ça tombait contre les Canadiens. Vingt-huit ans plus tard, je suis rappelé moi aussi, et c'est encore contre les Canadiens!»
Il assure d’ailleurs que le paternel aura sans doute quelques conseils à lui prodiguer lorsque son départ pour Pittsburgh approchera.
«Quand je vais être dans les derniers jours avant de partir, d'après moi on va avoir une conversation là-dessus, il va me donner de bons petits conseils pour bien me préparer», a-t-il révélé.
Surprise
Poulin et le Phoenix connaissaient une excellente saison 2019-2020 avant l’arrêt de celle-ci en mars. La formation sherbrookoise était l’une des meilleures équipes junior au pays.
«On aurait aimé avoir des séries et compétitionner pour la coupe, mais en même temps, ça fait partie de la vie», a-t-il relativisé.
Il s’est aussi dit étonné par le recul pris par le directeur général de l’équipe, Jocelyn Thibault, qui a cédé sa place à Stéphane Julien il y a deux jours. Ce dernier sera autant le DG du club que son entraîneur, à partir de dorénavant.
«J'ai été un peu surpris, il y a eu le repêchage junior une semaine avant et c'était encore Jocelyn qui prenait les décisions, a-t-il observé. Je ne m'attendais vraiment pas à ce qu'il délaisse ses fonctions comme ça, mais Stéphane va faire une super bonne job. En tant que "coach", il a été très bon dans les trois années que j'ai passées avec lui, il connaît la "game" aussi, donc on va être entre de bonnes mains.»
Voyez l'entrevue complète dans la vidéo ci-dessus.