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L'article provient de Le Journal de Montréal
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Salvadorien expulsé à tort: une cour d'appel dénonce la position «choquante» de l'administration Trump

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2025-04-18T02:31:23Z
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Une cour d'appel fédérale a qualifié jeudi de «choquante» la position de l'administration Trump qui s'affirme dans l'incapacité de remédier à l'expulsion «par erreur» d'un immigré salvadorien, Kilmar Abrego Garcia, il y a un mois.

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Marié à une Américaine et habitant du Maryland (est), ce père de famille de 29 ans a été incarcéré dans une prison de haute sécurité salvadorienne à son arrivée dans le pays.

La cour d'appel a sèchement rejeté un recours de l'exécutif contre des décisions d'une juge de première instance le sommant de fournir des explications sur les actions entreprises ou envisagées pour «faciliter» le retour de Kilmar Abrego Garcia, comme l'a ordonné la Cour suprême.

«Le gouvernement revendique le droit d'escamoter des résidents de ce pays dans des prisons à l'étranger sans même l'apparence du droit de recours qui est la fondation de notre système constitutionnel», écrit le juge Harvie Wilkinson au nom des trois magistrats de la cour.

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«De plus, il affirme en substance que puisqu'il a abandonné la garde (de Kilmar Abrego Garcia, NDLR), il ne peut plus rien faire. Ceci devrait être choquant non seulement pour des juges, mais aussi pour le sens inné de la liberté que chérissent les Américains les plus éloignés des tribunaux», ajoute-t-il.

Le président Donald Trump a érigé la lutte contre l'immigration clandestine en priorité absolue, évoquant une «invasion» des États-Unis par des «criminels venus de l'étranger».

Kilmar Abrego Garcia fait partie des plus de 250 hommes expulsés le 15 mars vers le Salvador, la plupart pour appartenance présumée au gang vénézuélien Tren de Aragua, déclaré organisation «terroriste» par Washington.

L'administration Trump a ensuite reconnu en justice que son expulsion résultait d'une «erreur administrative», puisqu'un arrêté d'expulsion à son encontre vers le Salvador avait été définitivement annulé en 2019.

Mais elle se déclare dans l'incapacité d'y remédier, Kilmar Abrego Garcia étant désormais détenu par les autorités salvadoriennes. Elle l'accuse en outre, malgré son absence de casier judiciaire, d'appartenir au gang salvadorien MS-13, également classé «terroriste» par les États-Unis en février.

Lors d'une rencontre à la Maison-Blanche avec Donald Trump lundi, le président salvadorien Nayib Bukele a lui aussi assuré qu'il n'avait «pas le pouvoir de le renvoyer vers les États-Unis».

Depuis, le sénateur démocrate américain Chris Van Hollen, en visite au Salvador, a posté jeudi soir des images le montrant attablé avec Kilmar Abrego Garcia dans ce qui semble être un restaurant.

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«J'ai dit que mon principal objectif lors de ce voyage était de rencontrer Kilmar. Ce soir, j'en ai eu l'occasion. J'ai appelé sa femme, Jennifer, pour lui transmettre votre message d'amour», a déclaré le sénateur sur X.

Publiant également une photo de la rencontre, M. Bukele s'est moqué: «Kilmar Abrego Garcia, miraculeusement ressuscité des "camps d'extermination" et de la "torture", boit maintenant des margaritas avec le sénateur Van Hollen dans le paradis tropical du Salvador!».

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