Salut Guy et merci pour tout!
Marc de Foy
Guy Lafleur se savait condamné à plus ou moins long terme. Mais il voulait vivre le plus longtemps possible. Il se disait que si la médecine contribuait à prolonger son passage sur terre de 10 ou 15 ans, il en serait très heureux, et ce, malgré les inconvénients que ça lui causerait.
Mais le cancer qui détruisait ses poumons était virulent. Il l’a combattu jusqu’à sa dernière once d’énergie. Il n’était pas prêt à partir.
Soixante-dix ans, ce n’est pas vieux.
C’est triste, mais la mort fait partie de la vie.
Un grand Québécois
Par contre, le souvenir de Guy Lafleur ne s’effacera jamais de la mémoire des gens qui ont applaudi ses exploits sur la patinoire et qui ont apprécié l’homme tout autant.
Guy était un personnage authentique, charismatique. Il dégageait une présence lumineuse.
Les amateurs l’aimaient pour sa simplicité et sa franchise. Il était du même moule que Maurice Richard et René Lévesque.
Il était un héros populaire, mais comme le chante encore Robert Charlebois, un gars ben ordinaire.
Un gars du peuple.
C’est probablement le souvenir que Lafleur veut que l’on garde de lui.
Franchise et honnêteté
Son après-carrière a été à l’égal du grand joueur qu’il fut. Il n’a jamais déçu son public. Il était présent pour tout le monde, une qualité que lui avait transmise son idole Jean Béliveau. Il avait de la misère à dire non.
Il n’était pas capable de mentir non plus.
Il livrait le fond de sa pensée sur les difficultés du Canadien, au grand dam des dirigeants de l’organisation pour qui il travaillait en qualité d’ambassadeur.
Mais comme le Rocket et Monsieur Béliveau, il était intouchable.
Ses propos incisifs ne faisaient pas toujours l’unanimité, mais sa popularité n’en fut jamais affectée.
Le peuple québécois l’adorait tel qu’il était.
On n’aurait pas voulu qu’il change. Car il n’aurait pas été vrai. Il n’était pas du genre à jouer la comédie.
Souvenir présent à jamais
C’est une icône qui nous quitte.
Comme pour tout personnage tant féminin que masculin qui marque l’imaginaire, Lafleur est immortalisé par des statues et sculptures.
L’une de celles-là se trouve sur la place portant son nom devant l’hôtel de ville de Thurso, en Outaouais, là où il a donné ses premiers coups de patin et fracassé des bandes de ses puissants tirs frappés, à un âge où une grande majorité avait du mal à soulever la rondelle avec un lancer du poignet.
Québec se souvient de ses grandes années avec les Remparts sur la place Jean-Béliveau aménagée devant le Centre Vidéotron.
À Montréal, Guy a sa place aux côtés d’Howie Morenz, Maurice Richard et Jean Béliveau, place du Centenaire, au Centre Bell.
Dernier d’une grande lignée
À ce jour, il demeure le dernier de la lignée des grands attaquants de l’histoire du Canadien.
De 1974 à 1980, il a été le meilleur joueur et le plus électrisant de la Ligue nationale de hockey.
Ses montées spectaculaires étaient saluées par les cris « Guy ! Guy ! Guy ! » au Forum. C’est le témoignage sacré ultime pour un athlète.
Lafleur en donnait pour leur argent aux amateurs qui payaient pour le voir jouer.
Ce n’était pas une obligation pour lui, c’était normal, tout simplement.
Comme tout grand artiste, il se sentait investi de la mission de donner son maximum en tout temps. Il nous soulevait de nos sièges pendant ses années de gloire.
Les jeunes s’imaginaient dans la peau de Guy Lafleur quand ils jouaient, à la patinoire du coin ou dans la ruelle, en bottines.
Guy Lafleur, c’était nous.
Salut Guy !
Merci pour les beaux souvenirs et ton amour du public.