Plan climat 2020-2030 de Montréal: salué par les groupes écologistes; critiqué par l’opposition
Elsa Iskander
Alors que plusieurs groupes environnementaux ont accueilli favorablement le nouveau plan de lutte aux changements climatiques de l’administration Plante, le parti d’opposition Ensemble Montréal y voit plutôt «une liste de souhaits» trop vague.
Le Plan climat 2020-2030, qui contient 46 mesures, a été présenté jeudi. Montréal souhaite réduire ses émissions de gaz à effet de serre (GES) de 55 % d’ici 2030, par rapport au niveau de 1990.
«Ce plan représente à ce jour l’effort montréalais le plus ambitieux face à l’urgence climatique», estime Jean-François Boisvert, président de la Coalition climat Montréal, suggérant toutefois de mettre à jour l’inventaire de GES pour vérifier l’atteinte des cibles.
Effort collectif
Afin d’atteindre ses cibles, la Ville estime que tous doivent mettre l’épaule à la roue: citoyens, industries, propriétaires immobiliers, etc. Plusieurs organisations abondent dans le même sens.
«Pour que ce plan arrive aux résultats ambitieux qu’il s’est donnés, il est essentiel de mobiliser la société montréalaise dans son ensemble, et ce, rapidement», a affirmé la directrice générale de la Fondation David Suzuki au Québec, Sabaa Khan.
«C’est maintenant à l’ensemble de la collectivité de se mobiliser pour réussir à atteindre ces cibles et ainsi transformer durablement nos milieux de vie», a également soutenu Emmanuel Rondia, directeur général du CRE-Montréal.
Équiterre a salué, entre autres, les investissements financiers dans l’adaptation aux changements climatiques, ainsi que le projet d’instauration d’une zone zéro émission au centre-ville, «une première au Canada».
L’organisme souhaite toutefois plus de précisions sur la manière d’atteindre la cible de réduction des GES. «Le portrait détaillé du 55 % de réduction jusqu’à 2030 n’est pas clair et la feuille de route jusqu’à 2050 reste à définir», a-t-on précisé.
Trop imprécis
Tout en adhérant aux grands objectifs du plan, Francesco Miele, porte-parole en matière d’environnement d’Ensemble Montréal, s’interroge sur la manière dont la Ville les réalisera. «L’administration nous dresse un beau portrait de ce qu’ils ont l’intention de faire mais sans nous dire comment ils vont y arriver», a-t-il dit.
«Une crise écologique on y fait face avec un plan d’action, pas une liste de souhaits, de vœux pieux avant Noël», a-t-il enchaîné, dénonçant au passage le «fiasco en matière de recyclage». Selon lui, le plan relève plutôt d’une opération de relations publiques.
La Ville ambitionne d’avoir une zone zéro émission dans une partie significative du centre-ville d’ici 2030. «De dire qu’on aura un secteur zéro émission c’est louable, mais comment? Avec quel partenariat privé, quels règlements devront être changés, c’est pas concret», a commenté M. Miele.
• À lire aussi: Plan climat de Montréal: réduire de 25 % l’auto solo et faire du centre-ville une zone zéro émission