Sale temps pour les équipes de Montréal
Jean-Charles Lajoie
Le Canadien ne va pas bien. Euphémisme. En fait, il est à son plus mal en 10 ans. Le discours de coach Ducharme est en harmonie avec celui des joueurs. «Nous faisons les bonnes choses. Il faut continuer ainsi et les résultats viendront...» Faux. Toutes les bonnes choses ne sont pas faites. Le CH est victime d’une attaque en règle. L’équipe est affligée. Lorsque cela se produit, il faut vouloir mourir pour se sortir du trou. Qui veut mourir sur la glace dans ce chandail actuellement?
Les joueurs ne sont pas étrangers à ce que nous constatons tous de l’extérieur. Les courroies de communications semblent rompues dans l’organigramme de l’entreprise. Les jeux de pouvoir en coulisses seraient nombreux.
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Au niveau du vestiaire, il devient très facile de refuser la souffrance, d’entretenir le flou... Toutes les excuses semblent bonnes. Le confort et l’indifférence de Denys Arcand à la sauce bleu blanc rouge.
«On ne chemine jamais qu’entraîné par la force de son naturel», disait le poète Nicolas Machiavel.
Montre-moi le Canadien 2021-2022, je te présenterai une équipe sans âme. Sans véritable et nécessaire leadership. Celui qui surmonte les pires obstacles au prix de la victoire. Car seule la victoire compte à ce niveau.
Ça va comme c’est mené. Ça part d’en haut. Seule une volonté de Geoff Molson de laisser l’équipe se gangrener peut expliquer le désastre actuel. Semer une discorde telle qu’elle convainc le public qu’il faille liquider le directeur général qui a construit l’équipe finaliste de la dernière finale de la Coupe Stanley.
Si mon explication est erronée, alors que l’actionnaire de contrôle, qui brille par son absence de la scène publique, sorte et en serve une plus logique et pondérée.
D’ici là, est-ce que Marc Bergevin pourrait décider d’abandonner la balance de son salaire au profit de sa dignité et partir de lui-même ? La réponse se trouve peut-être du côté de Chicago...
Le CF Montréal méritait mieux
De son côté, le CF Montréal méritait d’entrer en éliminatoires. Cette toute petite équipe en laquelle peu croyaient en dehors de son coach Wilfried Nancy et ses joueurs a connu une remarquable saison.
Mais elle aura laissé neuf énormes points sur le terrain dans les cinq dernières minutes d’un match en cours de route. Son exclusion des séries, y incluant un match disputé à domicile, se trouve là.
Ce qui n’empêche pas de souligner une autre disgrâce de l’éternel karma du club avec les officiels de la MLS. Coach Nancy avait raison après le revers contre Orlando, dimanche.
La non-révision de la reprise de tête de Romell Quioto rappelée sur hors-jeu est un scandale. Le genre de scandale qui ne semble jamais frapper une équipe de New York ou de Los Angeles. Du moins pas contre un petit marché comme Montréal. C’est abject.
En même temps, si le CF marque deux fois en première demie, on se prépare actuellement à un match éliminatoire.
Les Alouettes sauvent la mise
Heureusement, il y a les Alouettes. Si j’avais écrit fin août que ce sont eux qui sauveraient l’automne sportif de Montréal, qui m’aurait cru? Bravo à Danny Maciocia, Mario Cecchini et aux joueurs.