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Culture

Roxane Bruneau se confie sur son rôle de belle-mère et révèle si elle veut avoir des enfants

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Patrick Delisle-Crevier

2023-04-16T19:00:04Z
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Roxane Bruneau fait partie de notre paysage musical depuis sept ans. Avec deux albums en poche, Dysphorie, lancé en 2018, et Acrophobie, en 2020, la chanteuse a rapidement confirmé sa place dans le cœur du public. Entrevue avec celle qui a été cette année la cinquième coach de La Voix et qui se produira au Centre Bell le 14 avril.

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Roxane, comment vas-tu?

Ça va très bien. Je focalise beaucoup en ce moment sur mes spectacles, dont le dernier que j’ai fait au Centre Vidéotron et celui que je vais faire au Centre Bell. C’est assez fou pour moi de réaliser que je me produis dans ces deux grandes salles! Ça occupe tout mon temps, parce que je veux donner le meilleur de moi-même. Je sais que les gens dépensent des sous pour venir me voir en spectacle et je veux leur en donner pour leur argent.

Est-ce que ça te rend nerveuse?

Il y a deux semaines, je t’aurais dit que j’étais en parfait contrôle et que mon niveau de stress était à zéro. Je ne vivais aucune anxiété et je pensais me rendre jusqu’au Centre Bell ainsi. Mais ce n’est plus le cas. Même que je me réveille la nuit pour y penser. Je porte beaucoup de chapeaux dans ce projet. Je ne suis pas juste chanteuse: je fais la mise en scène, je m’implique dans la production et c’est moi qui signe le visuel. C’est donc beaucoup de répétitions pour la chanteuse que je suis. Ensuite, quand la chanteuse sort de scène, elle devient membre de la production.

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Est-ce que tu regrettes d’en avoir pris autant sur tes épaules?

Non. J’aime avoir le contrôle de ce qui se passe autour de moi, donc je suis bien comme ça. Mais ça va vite!

Rêvais-tu de te produire un jour au Centre Bell?

C’est certain que c’était sur ma wish list dès que j’ai commencé à faire ce métier, mais je ne pensais pas que ça allait arriver aussi rapidement! J’ai environ sept ans de carrière derrière la cravate et, là-dedans, il y a trois années de pandémie, alors... ce n’est pas tant que ça. C’est fou!

Trouves-tu que ça va trop vite, parfois?

Oui, et c’est probablement pour ça que j’ai eu beaucoup de breakdowns. Je n’ai pas titré mes albums Dysphorie et Acrophobie pour rien: tout est dans la phobie et dans la peur. Disons qu’au début, je n’étais pas entourée et ça n’allait pas tellement bien pour moi. J’ai eu la chance de rencontrer les bonnes personnes, pas celles qui sont là juste parce que ça fonctionne. Car il est là, le danger. Quand on est rendu à un certain niveau dans notre carrière, y a du monde qui se colle à nous et on ne sait pas si ces gens sont là pour les bonnes raisons. C’est un peu sombre, comme phrase, mais on se rend aussi compte que les gens qu’on voit le plus souvent, ce sont ceux qui sont payés pour être à nos côtés. Tout ça m’a joué dans la tête, ces dernières années. C’est épeurant de constater que les gens que je fréquente le plus au quotidien sont là parce qu’ils sont payés pour l’être. C’est un couteau à double tranchant. J’adore ce que je fais et je n’y changerais probablement rien, mais je n’ai plus le temps de voir mes amis parce que je travaille trop.

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Bruno Petrozza
Bruno Petrozza

Quel est ton antidote à un tel sentiment?

Je tente de m’entourer de gens que je considère aujourd’hui comme ma famille. Ces personnes, je sais que je peux les appeler n’importe quand et qu’elles vont me répondre. Elles ne punchent pas in pour m’écouter.

À quoi ça va ressembler, un spectacle de Roxane Bruneau au Centre Bell?

Ce ne sera pas du tout le même spectacle que durant ma tournée. Ce sera encore Acrophobie, mais en version 3.0. Il va y avoir des surprises et une autre mise en scène.

Tu as déjà vendu plus de 50 000 billets pour cette tournée. Comment réagis-tu en voyant de tels chiffres?

Ça n’a pas de sens! En même temps, je me sens choyée. J’espère surtout que ça va continuer. Je suis la fille qui a beaucoup de difficulté à vivre le moment présent et qui est toujours portée à se projeter.

As-tu peur que ça s’arrête?

Oui, tout le temps. J’aime mieux ne pas penser à ce que je ferais si un jour ça s’arrêtait. Je ne veux surtout pas envoyer ça dans l’univers. Je ne me verrais pas faire un autre métier, parce que je ne sais rien faire d’autre dans la vie. Je tenterais peutêtre de faire de la mise en scène ou de la réalisation... Je resterais dans les arts.

Parle-moi de ton expérience de cinquième coach à La Voix.

J’ai dit oui à ce projet pour l’expérience. Quand on me l’a proposé, j’ai eu peur. J’ai donc sauté sur l’occasion pour vaincre cette peur. Je craignais de ne pas être bonne parce que je ne fais pas ce métier-là depuis si longtemps que ça... J’ai eu le syndrome de l’imposteur. Finalement, ça c’est super bien passé et j’ai beaucoup appris.

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Bruno Petrozza
Bruno Petrozza

Vois-tu un peu ça comme un stage pour devenir coach dans une prochaine saison?

J’aimerais bien être coach à La Voix, un jour. J’aime conseiller, transmettre mes connaissances, même si j’ai encore beaucoup à apprendre moi-même. Mais, en étant la cinquième coach, je me suis rendu compte que j’avais plus d’expérience que je le pensais. Je me sous-estime trop, peut-être.

Tu n’as jamais tenté ta chance dans un tel concours télévisé?

Non, jamais. Je n’étais pas game de faire ça et je lève vraiment mon chapeau aux candidats. Il faut du courage pour risquer de se faire dire non devant un million et demi de téléspectateurs! Je ne pense pas que je pourrais me remettre de ça. Je pense que je n’étais pas outillée et que je vivais trop de stress pour m’infliger ça, à l’époque.

Parle-moi de tes débuts dans la musique... Comment ça s’est passé?

Un jour, j’ai trouvé une guitare qui traînait et je me suis mise à jouer. C’était si épouvantable que ma mère a décidé de me payer des cours pour ne pas se faire casser les oreilles. Je n’en ai pas suivi longtemps, parce que ce que je voulais, c’était créer mes propres musiques. J’ai appris les accords de base dans mes cours et, rendue chez nous, je me suis mise à écrire des chansons.

Enfant, était-il clair pour toi que tu voulais faire ce métier?

On dirait que c’était quelque chose d’inconscient... Plus jeune, j’étais un petit clown qui aimait faire rire. Un peu comme je suis maintenant, mais je n’ai pas beaucoup de souvenirs de mon enfance. Je me rappelle que j’écoutais beaucoup Les Cowboys Fringants et que je grattais la guitare, mais je n’osais pas chanter.

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Pourquoi?

Je ne sais pas trop. Un jour, j’ai chanté une de mes compositions à une amie: elle devait se mettre dos à moi, parce que j’étais trop gênée. Elle m’a dit que j’avais une belle voix. Ensuite, quand j’ai commencé à faire des sketchs sur Internet, elle m’a suggéré de mettre aussi mes chansons. Au départ, je trouvais son idée folle. J’étais morte de trouille, mais... elle m’a convaincue. Il y a eu une bonne réponse, puis tout a déboulé. 

J’ai lu quelque part que tu voulais avant tout être humoriste. C’est vrai?

C’est vrai. Je regardais des spectacles à Juste pour rire ou au Grand Rire Bleue. Je capotais sur Jean-Marc Parent et Lise Dion. Pour moi, ils étaient des emblèmes. C’étaient quasiment mes parents, dans ma tête, tellement je les aimais. C’était clair que je voulais faire comme eux: moi aussi, je voulais faire rire le monde. C’est ce qui m’a amenée à faire des capsules sur le Web. Finalement, du jour au lendemain, je me suis réveillée chanteuse. (rires)

Qu’est-ce qui est arrivé?

Un jour, un producteur a vu mes trucs sur Internet et m’a appelée pour me proposer de faire non pas de l’humour, mais un album. À l’époque, je travaillais dans une pizzeria. Entre chanter et faire de la pizza, le choix a été facile à faire. C’est ainsi que ma carrière a commencé. Dans mes spectacles, je fais 50 % d’humour et 50 % de chansons. La petite comique prend le dessus, parfois. 

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Tu te dis très anxieuse de nature. Comment gères-tu ça, avec le métier?

Je suis encore extrêmement timide dans la vie. J’évite la plupart des tapis rouges. Je n’y vais pas, ou j’y vais avec quelqu’un de très extraverti afin de m’aider à vivre ce moment. J’ai l’air en contrôle, mais dans un groupe, je ne suis pas celle qui parle le plus fort. 

Le Centre Bell, c’est pas mal plus angoissant qu’un tapis rouge...

Oui, mais j’ai toujours dit que nous étions deux dans ma tête. Comme dans la publicité du Centre Bell, il y a le castor qui a peur et Roxane, celle qui fonce et qui est sûre d’elle. C’est une bataille constante entre le castor et Roxane. 

La popularité est-elle devenue énorme pour toi à un certain moment?

Oui, parfois c’est la Roxane-castor qui va faire l’épicerie et elle capote. Les gens viennent me parler, je ne les connais pas, et ils ont une longueur d’avance sur moi parce qu’ils me connaissent. Les premières fois que ça m’est arrivé, je rebroussais chemin. Pendant plusieurs mois, c’était ma blonde qui allait faire les courses. Je me souviens que ç’avait été fou après ma première apparition à Tout le monde en parle. À une certaine période, ç’a été difficile à vivre; ce n’est plus le cas. J’ai développé mon «mode d’emploi», et les gens sont gentils et respectueux. J’ai appris à m’en accommoder. Mais tout a été vite. Je me souviens même qu’à mon premier spectacle, je ne savais pas trop ce qu’il fallait faire entre les chansons. L’humour a été ma porte de sortie. 

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Tu as dit un jour que tu avais eu le syndrome de l’imposteur en tant que chanteuse. L’as-tu encore aujourd’hui?

Non. Je pense que je ne l’ai plus depuis que j’ai remporté certains prix à l’ADISQ. À partir de là, j’ai cessé de me sentir comme une opportuniste. Ce soir-là, l’industrie et le public ont parlé. C’est venu confirmer certaines choses en moi. J’étais dans la première vague des artistes qui sortaient du Web. À l’époque, les gens ne me prenaient pas tant que ça au sérieux. Je me souviens commencé à faire des sketchs sur Internet, elle m’a suggéré de mettre aussi mes chansons. Au départ, je trouvais son idée folle. J’étais morte de trouille, mais... elle m’a convaincue. Il y a eu une bonne réponse, puis tout a déboulé. 

J’ai lu quelque part que tu voulais avant tout être humoriste. C’est vrai?

C’est vrai. Je regardais des spectacles à Juste pour rire ou au Grand Rire Bleue. Je capotais sur Jean-Marc Parent et Lise Dion. Pour moi, ils étaient des emblèmes. C’étaient quasiment mes parents, dans ma tête, tellement je les aimais. C’était clair que je voulais faire comme eux: moi aussi, je voulais faire rire le monde. C’est ce qui m’a amenée à faire des capsules sur le Web. Finalement, du jour au lendemain, je me suis réveillée chanteuse. (rires)

Qu’est-ce qui est arrivé?

Un jour, un producteur a vu mes trucs sur Internet et m’a appelée pour me proposer de faire non pas de l’humour, mais un album. À l’époque, je travaillais dans une que certains invités me dévisageaient quand j’arrivais sur un plateau. C’était difficile.

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Quel est ton rapport aux prix et aux statuettes?

Quand on en gagne, c’est facile de dire que cela ne veut rien dire. Mais... ça fait du bien d’avoir la reconnaissance de ses pairs et surtout du public. Gagner un prix avec le vote du public, ça me remplit encore plus de bonheur. C’est une belle tape dans le dos.      

Tu as raconté aussi que tu avais dû déménager parce que des fans te suivaient jusque chez toi... C’est vrai?

Oui, des gens venaient sonner chez moi pour ensuite se cacher derrière les poubelles. J’ai aussi reçu des fleurs... en dessous de mon char. C’était un peu épeurant à un moment donné. Ma blonde et moi, on songeait à s’acheter une maison ensemble, et ces intrusions nous ont poussées à prendre notre décision.      

À quoi ressemblait ta vie avant la popularité?

Ma vie était épouvantable. Je devais choisir entre mettre du gaz dans mon char ou de la bouffe dans mon frigidaire. Et, pour me rendre au travail, je devais mettre du gaz dans mon char. Mais j’ai toujours eu de la chance dans ma malchance. Ma patronne était tellement fine avec moi: elle me donnait des restants de pizza. Je pense que je ne me rendais pas compte jusqu’à quel point ma vie était épouvantable. Mon rideau était un vieux drap coupé, je dormais sur un vieux lit au sol. 

Sur ton premier album, il y a une chanson intitulée Dysphorie (Le diagnostic) dans laquelle tu évoques ton trouble anxieux. Pourquoi avoir choisi d’en parler?

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Par naïveté. Quand on commence, on ne se rend pas tout de suite compte du nombre de personnes à qui on va s’adresser. Je ne faisais pas ça dans le but de lancer un message. Je l’ai écrite parce que je le vivais, mais ça m’a vraiment collé l’étiquette de fille anxieuse. Bon, je ne changerais quand même rien, je n’ai pas de regrets. Parfois, je donne l’impression que je suis la fille en contrôle, mais je suis médicamentée, donc ça m’aide à aller mieux. Or chez nous ou en coulisses, ce n’est pas si simple. Quand j’entre sur scène, je deviens cette fille qui donne l’impression de n’avoir peur de rien. 

Bruno Petrozza
Bruno Petrozza

Tu as aussi choisi de révéler ton orientation sexuelle... Pourquoi?

Ce n’était pas calculé. Si j’ai pu le faire, c’est parce que des gens l’ont fait avant moi. Je ne suis pas une pionnière: ces gens-là m’ont facilité le passage. De plus, je ne suis pas une excellente menteuse. Je ne pourrais pas faire semblant d’être quelqu’un d’autre: je ne me sentirais pas bien. Je préfère être honnête et dire les vraies affaires. Je n’ai jamais regretté d’avoir affiché qui j’étais. Ç’a toujours été vécu de façon si naturelle pour moi que je n’ai pas ressenti le besoin d’en faire un plat. Est-ce que les hétérosexuels arrivent sur le plateau en affirmant qu’ils sont hétéros? Non, alors c’est la même chose pour les gais.      

Tu vis depuis cinq ans avec Caroline. Était-ce important pour toi d’avoir une certaine stabilité dans ta vie amoureuse?

Oui, je n’avais jamais été super stable, avant. C’est ma relation la plus stable. Caroline m’apporte beaucoup. Elle est loin de ce métier: elle est enseignante au cégep et c’est bien correct! Je trouve que mon métier prend déjà beaucoup de place à la maison, alors s’il avait fallu qu’elle aussi fasse partie de ce milieu, ç’aurait été trop. Ma blonde m’endure et tempère toutes mes angoisses. Je ne pense pas que je m’endurerais si j’étais elle. (rires)

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Ta conjointe a trois enfants. Quel genre de belle-maman es-tu?

Pour ses deux fils, Gabriel et Antoine, je suis arrivée dans leur vie alors qu’ils étaient déjà presque des adultes. Mais avec Jojo, sa plus jeune, j’ai vraiment tissé un lien serré. Nous sommes très proches. Elle est arrivée dans ma vie au début de ma carrière et elle m’a vue évoluer. Elle était là à mes débuts, quand je jouais devant 90 personnes. Je suis peut-être sa belle-maman, mais je ne suis pas celle qui prend de la place. Je me mêle de mes affaires et si elle veut me parler, je suis là. Chaque soir, je lui demande de me raconter sa journée. Mais je ne donne pas dans cette discipline avec elle. Elle a une mère et un père, et je ne m’immisce pas là-dedans. Je suis juste un plus dans sa vie. Je ne veux surtout pas être pour elle la «belle-mère gossante».      

Aimerais-tu être maman un jour?

Non, c’est clair pour moi. Il y a des mamans qui sont capables de faire carrière et d’être de bonnes mères en même temps. Or je ne pense pas que je serais bonne pour faire les deux.

Souhaites-tu faire carrière à l’étranger?

J’ai tâté le terrain en France et il y a eu un certain intérêt de ce côté. J’ai envie de l’essayer, mais pas à n’importe quel prix. Je n’ai pas envie de supplier pour recevoir de l’amour. Je suis bien ici, au Québec, et j’ai une belle sympathie du public. Je ne me vois pas tout lâcher pour tenter ma chance là-bas. Je souhaite juste que ça continue pour moi ici. J’ai envie de faire un autre album et une autre tournée. 

Où en est ton troisième album?

Je travaille fort en studio avec Math (Mathieu Brisset). Il est tellement important pour moi, ce mec! Il est comme un grand frère. On s’est rencontrés au début de ma carrière et ça a vite cliqué entre nous deux. C’est devenu un grand complice et on a appris à se connaître. Musicalement, il est vite devenu proche de mes idées et j’aime travailler avec lui. Il est passionné, comme moi. Le disque que je fais avec lui, c’est notre bébé commun. 

Après le Centre Bell, quoi te souhaiter de plus?

Que ça continue! 

Roxane Bruneau sera en spectacle au Centre Bell le 14 avril. roxanebruneau.com

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