Roussel voulait vraiment vivre l’expérience «Torts»
TVA Sports
Retranché du camp des Flyers de Philadelphie la semaine dernière, Antoine Roussel est évidemment déçu de ne plus avoir d’option dans la LNH pour l’instant, mais il est également triste de ne pas avoir pu évoluer sous les ordres du bouillant entraîneur John Tortorella plus longtemps.
Au final, le Québécois d’origine française, qui a disputé 607 matchs dans la LNH, aura passé une semaine au camp des Flyers, qui l’avaient invité à un essai professionnel.
«J'avais eu de bons commentaires sur mes matchs, ma préparation, sur le fait que j'étais l'un des gars les plus en forme, c'est valorisant et je me disais que ça s'en allait dans la bonne direction, a-t-il raconté, lundi, à "La Poche Bleue le midi". Premier match, je me fais geler dans le milieu de la glace, alors ça m'a réveillé pour le camp d'entraînement! Le deuxième match, ça s'est mieux passé.»
Malheureusement, l’expérience a coupé court pour Roussel, qui estime qu’il y avait sans doute mésentente à son sujet entre Tortorella et le directeur général des Flyers, Chuck Fletcher. Le teigneux attaquant aurait aimé pouvoir disputer plus de matchs pour se faire valoir. Il aurait également aimé savoir que le club avait de toute façon l’intention de se tourner vers la jeunesse.
«S'ils m'avaient dit ça au début, je n'y serais pas allé!», a rigolé Roussel, parce que le «camp d'entraînement style "navy seal"» de Tortorella, ce n’était pas une sinécure.
Même pendant une petite semaine, «Torts», c’est toute une expérience.
«Je suis content d'avoir vécu l'envers de la médaille de ses camps d'entraînement, de voir comment il organisait ses choses, a expliqué le teigneux ailier. J'aurais aimé avoir l'expérience "tout inclus", pour l'année au complet. J'ai seulement eu le début. J'aurais aimé ça, voir comment il traite certains dossiers, les hauts et les bas d'une saison. Voir quel genre de mentalité il a.»
«C'est sûr qu'il a une réputation et le monde le "bash" souvent, mais tu ne restes pas dans la ligue si tu ne fais pas des affaires "sur la coche"», a-t-il ajouté.
«J'aurais aimé voir son implication, ses analyses vidéo, tout ce qu'on n'a pas vu vraiment», a également mentionné Roussel, qui a même eu l’insigne «honneur» de se faire crier dessus au moins une fois par l’entraîneur.
«On faisait des tours de glace, trois tours le plus vite que tu peux, généralement c'est en bas de 40 secondes, a-t-il d’abord expliqué. Je vois le premier groupe qui part et les (Kevin) Hayes, (Cam) Atkinson ont l'air de faire de longues enjambées et pas vraiment des sprints.»
«Je les regardais faire et il (Tortorella) n'a pas chialé, a-t-il poursuivi. Donc je pars après et je fais de longues enjambées moi aussi, style patinage de vitesse, et là j'entends "j'veux des sprints, pas du patinage de vitesse! Vous n'allez pas en faire six, vous allez en faire dix si ça continue." Tout le monde a fait des sprints par la suite!»
En réflexion
Maintenant, Roussel est en réflexion. Il pensait prendre une décision sur la suite des choses au cours du dernier weekend, mais il va finalement se donner quelques jours de plus.
«Je suis chanceux, je ne me définis pas seulement que comme un joueur de hockey, il y a plein de choses qui m'animent, que j'aime faire, je ne suis pas à court d'options», a observé celui qui possède notamment une cabane à sucre au Saguenay.
Roussel a aussi sa petite famille, et c’est l’aspect qui semble le faire hésiter quant à l’Europe, où il pourrait peut-être poursuivre sa carrière encore quelques saisons.
«Il faut que ça vaille la peine pour ma famille au complet, je n'ai pas fait des enfants pour ne pas les voir, a-t-il indiqué. À distance, c'est tannant.»
Quant à la LNH, il reconnaît que le contexte actuel avec la COVID et une certaine stagnation du plafond salarial, complique les choses pour les joueurs qui sont dans une situation similaire à la sienne.
«Les meilleurs joueurs vont tous avoir leur contrat, les meilleurs jeunes joueurs vont tous l'avoir aussi, c'est les gars qui sont pris dans le milieu, avec un plafond salarial qui reste stable (...) c'est la "classe moyenne" de la Ligue nationale qui se fait avoir. Je suis tombé là-dedans. C'est sûr que c'est plate, mais en même temps, je me demande jusqu'où j'ai envie d'étirer l'élastique.»
N’empêche. Roussel se voyait avec les Flyers. Être retranché a été douloureux.
«Dans l'avion, je regardais si les gens me voyaient, mais il y avait quelques larmes qui tombaient, a-t-il avoué. On est tous humains. C'est ce que tu fais depuis que t'as trois en et demi, quatre ans. Au niveau sportif, c'est ma vie! C'est décevant et c'est peut-être un deuil à faire, une étape, et je suis chanceux de pouvoir dire que je peux avoir deux vies, deux carrières. Peut-être que la deuxième carrière sera aussi fructueuse que la première.»
Voyez l’entretien complet en vidéo principale.