Rosalie Taillefer-Simard révèle quand elle compte se marier

Porte-parole de la Semaine québécoise des personnes handicapées pour une quatrième année de suite, Rosalie Taillefer-Simard s’implique dans cette cause qui lui tient à coeur pour que sa petite Adélie puisse grandir dans une société ouverte sur la différence!

• À lire aussi: Rosalie et sa mère Marie-Josée Taillefer réunies dans cette émission

• À lire aussi: René Simard et Marie-Josée Taillefer donnent des nouvelles de leurs petits enfants

Rosalie, pourquoi continuestu d’être porte-parole de la Semaine québécoise des personnes handicapées?

Je suis tellement contente d’être associée à cette cause! Pour avoir rencontré plusieurs personnes handicapées ces dernières années, je peux dire que ce sont des gens inspirants, remplis de résilience, qui doivent relever différents défis au quotidien. Depuis la création de la Semaine québécoise des personnes handicapées, il y a 28 ans, notre société est beaucoup plus ouverte à la différence, mais il y a encore du chemin à faire.

Quels sont les gestes adéquats à poser lorsqu’on rencontre une personne handicapée?

Ça peut être aussi simple que de faire un sourire à une personne que l’on croise en fauteuil roulant, de proposer son aide à un non-voyant qui traverse la rue, de lui poser des questions sur son chien d’assistance, d’aider une personne de petite taille à prendre quelque chose de plus haut sur une tablette à l’épicerie, d’apprendre à dire bonjour et merci en langue des signes... Autant de gestes qui peuvent paraître anodins, mais qui permettent aux personnes différentes de se sentir incluses dans notre société.

Tes parents, René Simard et Marie-Josée Taillefer, se sont beaucoup impliqués dans différentes causes reliées à l’audition, puisque ton frère et toi êtes nés sourds. Tu poursuis donc la tradition en t’impliquant à ton tour!

C’est vrai! Dans notre famille, on aime aider les gens, je pense que ça fait partie de notre ADN. On le fait pour les autres, mais aussi pour nous! S’impliquer dans une cause, une fondation ou un événement, ça nous permet de rencontrer des gens de coeur, qui ont de belles histoires de vie à raconter.

Tu dégages tellement d’aisance! Quel est ton secret pour être aussi bien dans ta peau malgré ta différence?

Au primaire, j’ai fréquenté une école spécialisée pour les sourds. Mon grand frère, Olivier, et tous mes amis étaient comme moi, je n’étais donc pas du tout consciente de ma différence. Puis, en troisième année, j’ai été transférée dans mon école de quartier, pour que je m’habitue à fréquenter des personnes entendantes.

Comment as-tu trouvé ce changement?

Je me souviens très bien de ma première partie de ballon dans la cour d’école. Les élèves me parlaient durant le jeu, mais je ne pouvais pas lire sur leurs lèvres pendant qu’ils couraient! Il a fallu que je leur explique que même si j’avais un implant cochléaire, ils devaient me parler face à face pour que je les comprenne. Malgré cela, je ne me suis jamais sentie exclue. Il faut dire que je suis une personne assez sociable, qui va spontanément vers les gens. J’ai la chance d’être née dans une bonne famille qui ne m’a jamais traitée différemment. Mes parents m’ont toujours encouragée dans mes projets en faisant fi de ma condition. Danser, peindre, être comédienne, animer une émission de télévision, donner des conférences: je ne me suis jamais imposé de limites dans la vie parce que mes parents m’ont donné confiance en moi. Et c’est justement l’une des valeurs que je veux transmettre à ma fille.

Ta fille est-elle née sourde?

Un mois après sa naissance, mon amoureux, Gabriel, et moi sommes allés lui faire passer un test d’audition à l’hôpital. Lorsqu’on nous a annoncé qu’Adélie entendait très bien des deux oreilles, j’en suis restée bouche bée. Sincèrement, je m’étais tellement préparée mentalement à ce qu’elle soit sourde que ça m’a fait un petit choc de savoir que son audition était parfaite!

Étais-tu soulagée?

Je ne dirais pas soulagée, mais contente. Un enfant qui naît sourd aura besoin de suivis médicaux, de thérapie. Gabriel et moi désirons avoir un deuxième enfant et si celui-ci est sourd, ce ne sera pas la fin du monde, loin de là. Chaque enfant est différent, entendant ou pas.

Quel âge a Adélie?

Huit mois. Elle sourit tout le temps, elle applaudit quand elle est contente, elle fait plein de sons. L’autre jour, elle a dit «papa», mais ce n’était qu’un hasard, puisqu’elle ne l’a pas redit depuis. De nature très curieuse, elle s’appuie sur le bord de la fenêtre et se lève pour regarder dehors. Elle a visiblement hérité de mon côté expressif.

En plus de devenir parents, Gabriel et toi vous êtes fiancés lorsque tu étais enceinte, l’an dernier!

Gabriel m’a demandée en mariage le jour même où nous avons fait un party en famille pour révéler le sexe de notre bébé. C’est assurément l’un des plus beaux jours de ma vie! Parce que mon ventre était très pointu, tout le monde me répétait que j’attendais un garçon. Bien sûr, il n’y a rien de scientifique là-dedans, mais à force de me faire dire la même chose, j’en étais moi aussi convaincue. Gabriel, lui, avait un feeling que ce serait une fille.

Et il avait raison!

Eh oui! Le dévoilement a été filmé, et nous avons publié une vidéo sur les réseaux sociaux. On peut voir la surprise sur mon visage au moment où nous crevons le ballon et où j’aperçois les confettis roses. Et je suis tout aussi surprise lorsque, quelques secondes plus tard, Gabriel s’agenouille pour me demander ma main. Sincèrement, je ne m’y attendais pas du tout!

Allez-vous vous marier bientôt?

Pas tout de suite. Nous allons attendre que notre famille soit complète avant de nous marier. Mon frère et moi avons deux ans de différence, et je trouve que c’est un écart d’âge parfait. Enfants, nous jouions beaucoup ensemble et nous sommes encore très proches. Son amoureuse, Alexe, et lui ont deux filles, Chloé, qui a trois ans, et Axelle, qui a un mois de plus que ma fille. Toutes les deux sont nées sourdes et ont des implants cochléaires, comme mon frère et moi. La technologie a beaucoup évolué ces dernières années, mes nièces ont eu leurs implants plus jeunes et leurs parcours seront beaucoup plus faciles que ceux de mon frère et moi. Tout ça grâce à la recherche! C’est quand même fascinant.

Vous semblez avoir une famille tissée serrée.

Oui, on s’aime beaucoup. Quand on se retrouve tous chez mes parents, ça fait de l’action dans la maison! C’est beau de voir papa et maman être complètement gagas de leurs petites-filles. Et je trouve ça beau aussi de voir mon amoureux être papa. Sincèrement, je ne pouvais pas souhaiter un meilleur père pour ma fille! Nous formons une super équipe.

Chose certaine, la maternité te va bien!

J’aime tellement ma fille, je ne pensais sincèrement pas pouvoir aimer à ce point. Autant je savoure chaque étape de son évolution, autant je me projette dans l’avenir. J’ai hâte d’aller au zoo avec elle, de célébrer les différentes fêtes, comme l’Halloween ou Noël. Redécouvrir la vie à travers les yeux de son enfant, c’est ce qui me plaît le plus de mon rôle de maman.

La semaine québécoise des personnes handicapées se déroule du 1er au 7 juin.

• À lire aussi: René Simard sur son bonheur d’être grand-père