Roland-Garros: une Ukrainienne refuse de serrer la main à une Bélarussienne
Mylène Richard
L’Ukrainienne Marta Kostyuk n’a pas seulement refusé de serrer la main à la Bélarussienne Aryna Sabalenka, dimanche, elle ne l’a pas saluée, ce qui lui a attiré les huées des spectateurs sur le court central.
«Je veux voir la réaction des gens dans 10 ans quand la guerre sera terminée, a dit Kostyuk. Je pense qu’ils ne seront pas satisfaits d’eux-mêmes.»
Sabalenka l’a emporté 6-3 et 6-2 et ne semblait pas trop s’en faire. En fait, la deuxième favorite du tournoi s’attendait à une telle réaction de la part de Kostyuk, dont le pays a été attaqué par la Russie, aidée par le Bélarus.
Sabalenka a déjà dit qu’elle comprenait la situation et qu’elle n’en voudrait pas à son adversaire.
«Évidemment, on ne soutient pas la guerre, a-t-elle répété dimanche. Si on pouvait y mettre un terme, on le ferait tout de suite.»
Mais Kostyuk aimerait bien que sa rivale, qui pourrait devenir numéro 1 au terme de l’événement, prenne officiellement position pour faire changer les choses, tout comme elle souhaite que la WTA pose des gestes concrets.
«Je vois ces joueuses chaque semaine dans les vestiaires et elles n’ont pas l’audace de venir me voir depuis 15 mois. [...] Elles gardent la bouche fermée, les yeux rivés au sol et ne disent rien.»
D’une dépression au deuxième tour
Le Français Lucas Pouille n’a pas fini de vivre de grandes émotions. Revenant d’une grave dépression, durant laquelle il buvait seul et ne dormait qu’une heure par nuit, avait-il raconté au journal L’Équipe, Pouille a réussi à se qualifier pour Roland-Garros.
Puis, dimanche soir, il a poursuivi son conte de fées en défaisant l’Autrichien Jurij Rodionov, 134e mondial et repêché des qualifications, en trois manches de 6-2, 6-4 et 6-3.
L’actuel 675e raquette de l’ATP a enflammé le court 14 et entamé l’hymne français, La Marseillaise, en guise de célébration. L
e joueur de 29 ans, qui a déjà été 10e au monde, a dû se contenter de participer à des tournois Challenger cette saison, l’antichambre de l’ATP.
Une chance qu’il a renoncé à prendre sa retraite.
Elles font tourner les têtes à 16 ans
Le tennis féminin peut compter sur un trio redoutable avec les Iga Swiatek, Aryna Sabalenka et Elena Rybakina. Mais ces dernières doivent garder un œil sur les jeunes qui poussent et on parle ici de deux adolescentes de 16 ans.
À 17 ans, Maria Sharopova a bien gagné Wimbledon, mais disons que ça n’arrive pas tous les ans.
À Roland-Garros, la Russe Mirra Andreeva, 143e mondiale, qui a déjà vaincu Leylah Annie Fernandez, s’est qualifiée pour le tableau principal, tout comme la Tchèque Brenda Fruhvirtova, 146e.
La tâche ne sera pas facile pour les deux nouvelles vedettes, puisqu’elles affronteront respectivement l’Américaine Alison Riske-Amritraj, 85e, et la Kazakhe Rybakina, quatrième favorite à Paris.
Yannick Noah, il y a 40 ans
Avant d’entamer le premier tour, les Parisiens ont célébré en grand le dernier triomphe d’un Français à Roland-Garros.
En 1983, Yannick Noah avait surpris tout le monde en enlevant les grands honneurs.
Quarante ans plus tard, Noah s’est retrouvé à nouveau sur le central, samedi, non pas pour jouer au tennis, mais pour chanter sur la scène du Philippe-Chatrier.
Et même son rival de l’époque, le Suédois Mats Wilander, est venu jouer de la guitare!
Parmi les enfants de Yannick Noah qui étaient présents, il y avait Joakim Noah, qui a évolué dans la NBA.