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Culture

Roch Voisine avoue avoir eu une année «assez complexe»

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Michèle Lemieux

2023-12-19T14:00:00Z
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Né en 1989 avec le succès Hélène, le phénomène Roch Voisine ne s’est pas essoufflé depuis. Non seulement les superlatifs les plus flatteurs ont collé à la peau de l’interprète, mais on a même inventé un mot pour décrire ce phénomène d’exception: la Rochmania! Pour célébrer ses 60 ans de vie et ses 40 ans de carrière, et pour souligner les 35 ans de la célèbre chanson Hélène, Roch nous présentera des concerts de même qu’un documentaire. Retour sur un parcours d’exception.

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Geneviève Charbonneau CO
Geneviève Charbonneau CO

Roch, en 2024, tu célébreras les 35 ans de la chanson Hélène, qui a lancé ta carrière de manière fulgurante. Qu’est-ce que cet anniversaire te fait revivre?

Honnêtement, je dirais plutôt: qu’est-ce que ça fait revivre aux gens? Moi, ça fait 35 ans qu’elle fait partie de mon monde, que je la chante en concert et qu’elle a évolué de différentes manières. Alors, c’est d’abord et avant tout une longue histoire d’amour entre cette chanson et le public. À partir du moment où c’est devenu un phénomène comme ça l’a été à l’époque, ça ne m’appartenait plus. Pour moi, c’était autre chose. Au début, les gens ne voulaient entendre parler que de ce succès, et c’était normal. Roch Voisine, c’était le chanteur d’Hélène. Quand j’essayais de parler de mon nouvel album, il fallait demander de ne pas évoquer Hélène. La chanson prenait beaucoup de place, mais paradoxalement, après toutes ces années, elle est restée plus qu’une chanson. C’est la chanson d’une génération qui s’est transmise à une autre génération. Elle a été portée à travers les années de façon différente. Les gens sont très attachés à ce succès.

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Il faut admettre que peu de chansons traversent le temps aussi bien que celle-là...

Disons que ce n’est pas une chanson à la mode. C’est une ballade country-rock. Ça passe beaucoup mieux à travers le temps qu’une chanson pop associée à une période.

Y aura-t-il des spectacles qui feront revivre plusieurs de tes grands succès?

Oui. Nous sommes en train de monter le spectacle Hélène 35 pour célébrer cet album qui m’a propulsé. L’ampleur de la célébration dépendra de la participation des gens. Tant qu’à célébrer, nous allons le faire comme à l’époque, avec autant de musiciens et une scène aussi vaste. Je dis souvent à la blague que, 35 ans plus tard, je suis certain qu’on aura moins besoin de civières! Et je risque de me déplacer pas mal moins rapidement qu’à l’époque!

Il faut dire que c’était très sportif!

Oui, ça l’était. On va essayer de compter sur les effets spéciaux pour compenser! (rires) J’ai fait appel à des musiciens de l’époque, qui m’ont suivi à différentes périodes de ma carrière. C’est un band de feu!

Un documentaire sera aussi présenté en 2024 à TVA. Qu’allons-nous y découvrir sur Roch Voisine?

Nous allons illustrer mon parcours à travers les témoignages de gens qui vont parler de leur relation avec mon travail, de l’impact qu’il a eu sur eux. Je trouvais qu’il serait intéressant de le faire avec des gens autres que ceux de ma génération, qui ont découvert ma musique autrement qu’à travers un phénomène. Je vais amener le public là où j’ai commencé à donner mes premiers spectacles, dans les escaliers de la résidence à Ottawa. Le documentaire s’appelle L’ascension. Nous allons revisiter les étapes et les endroits où je suis allé à travers les yeux des autres. Ce que je pense de ce que j’ai vécu, les gens le savent. Ça fait 40 ans qu’on me pose les mêmes questions. C’est intéressant de voir ce que les autres en pensent; ça me plaît qu’on me découvre par le biais de ces personnes qui étaient aux premières loges. 

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Faut-il rappeler qu’on parle d’une carrière qui a démarré sur les chapeaux de roues!

Oui. Nous avons tous été pris par surprise par ce succès. Autant l’équipe, la presse que les gens du public. Il a fallu s’adapter à toutes les étapes. Durant les concerts, ça criait tellement qu’on ne s’entendait pas chanter... Ç’a été une grosse école pour tout le monde, pas juste pour le chanteur. 

Le succès t’est tombé dessus comme une tonne de briques, quoi!

J’avais fait deux ans de télé avant avec Top jeunesse. On a sorti la chanson dès qu’elle a été prête et on en vendait 100 000 par mois juste au Québec. C’était la belle époque. C’est maintenant révolu... 

Pour le premier album, on parle d’un total de trois millions d’exemplaires vendus. Est-ce que ça te rend fier quand tu y penses

Ça me rend vraiment fier d’avoir accompli tout cela. Mais c’est aussi dangereux... J’ai tout expérimenté. J’ai fait des tournées avec deux musiciens, mais aussi des concerts où on était 15 sur scène. J’ai joué devant 250 personnes au Théâtre du Vieux-Terrebonne lors de mon premier concert et aussi pendant la pandémie, mais j’ai aussi présenté un concert devant la tour Eiffel où il y avait 100 000 personnes sur place et 14 millions de personnes qui me voyaient en direct à la télé. Mais le métier a tellement changé! Les gens n’achètent plus de disques. 

Est-ce la passion qui te garde motivé?

Oui. Et ce n’est pas parce qu’on arrive à l’âge que j’ai qu’on n’a plus envie d’écrire. Je ne me plains pas, mais c’est devenu très compliqué pour les artistes. Le modèle de la business n’est plus fait pour permettre à un artiste de faire 40 ans de carrière. Dans les stations de radio, on ne fait plus tourner les chansons des vieilles personnes comme moi, sauf si elles sont un hit. Même si on arrive avec quelque chose de nouveau, les gens ne veulent plus l’écouter. On s’entête à faire de la radio pour les jeunes alors qu’ils n’écoutent plus la radio. Dans certaines stations, si l’artiste a passé tel âge, on ne veut même pas l’écouter. Ça ne veut pas dire qu’à notre âge, la chanson sera bonne, mais on aimerait être jugé sur notre travail et non pas au nombre de rides qu’on a sur le visage. Et je ne suis pas le seul qui vit cette situation. Une artiste a dit un jour qu’être une femme et ménopausée au Québec, ça fait en sorte que tu ne peux pas tourner à la radio. Il y a une exception: Ginette! 

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Geneviève Charbonneau CO
Geneviève Charbonneau CO

Elle est dans une case à part, comme Roch Voisine...

Tu serais surprise... On a réussi à en passer quelques-unes, dont la dernière, Tout me ramène à toi. Mais je suis chanceux, mon public est fidèle. Ça fait 40 ans que je fais ce métier, ça fera 35 ans qu’Hélène est sortie, et nous voulons célébrer ça avec les gens.      

L’année qui se termine a été marquée par de nombreux événements, notamment tes 60 ans. Comment as-tu traversé ce cap?

Ce n’est pas aussi facile que le cap des 50 ans. Honnêtement, avoir 60 ans, ça donne un coup! À 50 ans, on n’a pas trop de problèmes d’arthrose, et si on n’a pas de problèmes de santé majeurs, les bibittes ne se sont pas encore manifestées. Mais quand tu arrives à 60 ans, ça donne un petit coup. 

Sens-tu que ton âge crée une certaine urgence?

L’urgence que ça crée, c’est l’obligation de vivre le moment présent — quelque chose qu’on n’apprend pas assez rapidement.

Comment résumerais-tu l’année qui tire à sa fin?

Ç’a été une année assez complexe. Ça peut sembler banal, mais pour nous, les chanteurs, la situation est difficile avec toutes les grippes, les infections pulmonaires et autres. Ç’a été une dure année sur ce plan. À mon âge, ça frappe plus durement. Pour cette raison, ç’a été une année difficile au travail. Chaque fois, je m’en sortais, mais je sais que plusieurs chanteurs ont eu des problèmes de santé et que ç’a été difficile pour eux. Je donne 30 concerts par année. Si je travaillais dans un bureau, je ne me plaindrais pas, mais quand on chante, ça devient éprouvant. Ça me stresse, car je veux que mes concerts soient tous bons et que tout soit parfait, où que j’aille, quoi que je fasse. Personnellement, ça me met beaucoup de pression. 

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Parce que tu es tributaire de ta santé, de ta voix...

Oui. Et, comme je le dis souvent, je peux parfois aller bûcher une corde de bois, mais je ne suis pas en mesure de chanter une chanson. 

Avec le temps des fêtes qui est à nos portes, est-ce que tu vas te reposer un peu et prendre du recul?

Oui. Je participe à des concerts de Noël un peu partout avec l’Orchestre Philarmonique du Québec à titre d’artiste invité. Ce sont les gens de l’orchestre qui me l’ont offert, et j’ai tout de suite accepté, car j’aime Noël et j’aime chanter Noël. Ça me met dans l’esprit du temps des fêtes. Nous avons des spectacles jusqu’au 17 décembre. Par la suite, je vais descendre pour les funérailles de mon père. (Son père, Réal Voisine, est décédé en novembre.) Ce sera un moment pour la famille et les amis. Nous demandons aux gens de rester discrets. Nous aimerions qu’ils respectent notre intimité. Mon père a été maire pendant 20 ans. Sur le plan politique, il a été quelqu’un d’important. 

Pendant les vacances, comptes-tu réserver du temps pour tes enfants et faire du sport en famille?

Oui, c’est certain. Comme d’habitude, Noël, c’est pour la famille. Nous allons en profiter. Je ne recommencerai pas à travailler avant le début du mois de mars. Il faut vraiment que je me repose. Nous espérons qu’il restera de la neige pour pouvoir faire des sports d’hiver. J’aime l’hiver quand il y a de la neige. S’il n’y a pas de neige, je vais m’en aller au soleil... (rires) On verra. 

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Geneviève Charbonneau CO
Geneviève Charbonneau CO

Tu te laisses la possibilité d’improviser?

Oui. Ma vie est tellement planifiée qu’à un moment donné il faut se permettre d’improviser.

De quoi sera faite l’année 2024?

Hélène 35 va prendre pas mal de place. Il y aura des concerts au printemps, puis nous verrons. Je veux faire les salles où j’ai donné des concerts au début de ma carrière. 

Paris et Bruxelles sont aussi au programme, si je ne m’abuse...

Oui, effectivement. C’est là où le phénomène a été le plus important, alors c’est tout à fait normal que nous allions en Europe présenter ce show. À Paris, je serai au Zénith, et à Bruxelles, au Forest National. Ce sont les deux endroits où j’ai commencé il y a 35 ans. C’est symbolique pour moi. 

Quand tu présentes des concerts en Europe, ça te permet de joindre l’utile à l’agréable?

Je dirais que c’est surtout du travail. J’y ai beaucoup de fans. C’est un public magnifique qui me suit depuis des années même si je suis un étranger. Je n’habite pas là-bas, mais j’y vais tous les ans. Je suis privilégié de pouvoir aller présenter des shows en France et en Belgique après 40 ans et de continuer à remplir des salles. Le documentaire sera tourné parallèlement aux activités que j’ai au programme. Nous montrerons ce que les gens aiment voir, nous verrons ce qui se passe derrière. Il y a aussi une nouvelle chanson que j’ai écrite pour le concert et qui s’intitule Encore. J’espère que les radios la feront tourner. Ce serait vraiment agréable que les gens la connaissent avant le début des spectacles en mars. Nous en sommes assez fiers! Ça brasse comme à l’époque, un peu comme la chanson Darling. Alors finalement, ce sont de beaux projets. 

La tournée anniversaire Hélène 35 sera présentée au Grand Théâtre de Québec les 8 et 9 mars, au Centre National des Arts à Ottawa le 22 mars, à la Place des Arts de Montréal du 23 au 30 mars et à l’Amphithéâtre Cogeco de Trois-Rivières le 29 août. Les billets sont en vente maintenant sur rochvoisine.com. On s’informe également sur son site pour ses spectacles de Noël et ses autres projets.

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