«Ribeiro pourrait en faire plus pour s’en sortir, mais...»
TVA Sports
Même si Mike Ribeiro a pris sa retraite du hockey en 2017, son ancien agent Bob Perno garde toujours contact avec lui.
Il a donné des nouvelles de son ex-client dans le balado de TVA Sports «La Dose», animé par Jean-Philippe Bertrand, en plus de raconter dans les moindres détails comment il a convaincu Wayne Gretzky et Mario Lemieux de les représenter. À écouter ici:
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«Je continue de l’aider et de le conseiller, mais je ne suis pas payé pour ça. Ça ne me dérange pas, je fais ça parce que je l’aime. J’essaie de l’aider du mieux que je peux. C’est facile de critiquer tout le monde, mais quand tu es impliqué de très près avec quelqu’un qui a des problèmes de consommation, c’est une autre histoire. C’est une maladie difficile à vaincre. Je pense que Mike pourrait en faire beaucoup plus pour s’en sortir, mais il essaie.»
Perno joue en quelque sorte le rôle de figure paternelle auprès de celui qui a disputé, mine de rien, 1074 matchs dans la LNH et récolté 793 points.
«Ça m’arrive de me fâcher contre lui parce que je le traite comme si c’était mon enfant, d’une certaine façon. Je veux qu’il se sorte de sa maladie. Je ne le laisserai jamais tomber.»
Des faits exagérés?
Pendant son passage avec les Canadiens, Ribeiro a beaucoup fait parler de lui pour ses frasques à l’extérieur de la glace, mais ses problèmes ont commencé seulement lorsqu’il a quitté Montréal pour Dallas en 2006, soutient Perno.
«Quand il jouait au Québec, j’essayais d’être son père et de le ramener sur la bonne voie. Je pouvais avoir un meilleur contrôle sur lui. Quand il est parti à Dallas, j’étais loin de lui, ses parents aussi. Il a rencontré des gens qu’il n’aurait pas dû rencontrer. Il est facile à influencer, c’est ce qui est arrivé. C’est là qu’il a commencé à avoir de gros problèmes.»
Pendant ses années avec le CH, Ribeiro s’est lié d’amitié avec Pierre Dagenais et José Théodore, surnommés «les trois amigos», reconnus pour leurs sorties arrosées dans les bars de la ville.
Perno avoue que les trois joueurs lui ont donné «beaucoup de cheveux blancs», mais il affirme que leurs comportements ont été exagérés dans les médias.
«On a parlé beaucoup des trois amigos à Montréal, mais d’autres joueurs sortaient bien plus qu’eux à l’époque et ils ne faisaient pas la Une des journaux parce qu’ils n’étaient pas des Québécois. Les médias suivent toujours plus les joueurs québécois, ce qui est tout à fait normal, mais c’était beaucoup exagéré. Oui, ils ont fait des choses qu’ils n’auraient pas dû faire, mais ils étaient jeunes, riches, célèbres et beaux et ils ont essayé de profiter de la vie.»
«Un drôle de spécimen»
Perno souligne que Ribeiro est un rebelle dans l’âme depuis toujours.
«Mike, c’est un drôle de spécimen. Il a toujours été un genre de rebelle. Il fait toujours à sa tête. Il y a eu des événements dans sa vie lorsqu’il était jeune. Il a été élevé dans un quartier rough, ce n’était pas facile. Il a pris des habitudes de vie à un jeune âge qui ne sont pas recommandées.»
Si Ribeiro a su briller au plus haut niveau malgré son enfance difficile, c’est grâce à son «talent naturel incroyable».
«Quand je l’ai vu jouer pour la première fois, il m’a fait penser à Mario Lemieux en raison de sa vision du jeu. Je suis tout de suite tombé en amour avec lui.
«La seule chose, c’est son comportement hors glace. Il réussissait toujours à performer sur la glace même s’il ne respectait pas le couvre-feu, qu’il ne prenait pas soin de son corps et qu’il était allergique au gym. C’est quand même incroyable! C’est grâce à son talent qu’il a eu tant de succès.»
Perno croit même que Ribeiro serait encore actif s’il s’était pris en main.
«On entend toujours parler des mauvaises choses à son sujet, mais il est l’un des rares Québécois à avoir joué 1000 matchs dans la LNH. C’est tout un exploit. Je crois que Mike jouerait encore dans la LNH s’il avait pris soin de lui. Ce n’était pas son coup de patin qui lui faisait gagner sa vie, ni son lancer, c’était son intelligence. Ce style de joueur peut jouer longtemps dans la LNH. Tu peux perdre ton coup de patin avec l’âge, mais il n’en avait pas, alors il n’en avait pas à perdre!»