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L'article provient de TVA Sports
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Revue 2022: la honte Hockey Canada

John Morris / Agence QMI
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Agence QMI

2022-12-30T12:19:57Z
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L’année 2022 a été ponctuée de scandales et de controverses sportifs, mais rien n’a autant ébranlé le pays que la crise ayant touché Hockey Canada.

En avril, une femme dépose une poursuite civile contre Hockey Canada, la Ligue canadienne de hockey et huit joueurs pour 3,5 millions $. Elle allègue avoir été voilée par huit membres d’Équipe Canada Junior 2018 pendant un gala organisé par la fédération à l’été de cette année-là.

Un mois plus tard, Hockey Canada règle le dossier hors-cour et les joueurs évitent un procès sans que leur identité ne soit dévoilée. Des questions sont toutefois soulevées concernant la provenance des fonds utilisés pour dédommager la victime alléguée, considérant que Hockey Canada est partiellement financée par des fonds publics.

En juin, la ministre du Sport, Pascale St-Onge, accuse l’organisation de perpétuer la culture du silence et suspend l’attribution de fonds fédéraux à Hockey Canada. Les témoignages des dirigeants de la fédération, où on apprend qu’aucun joueur n’a été obligé de participer à une enquête interne indépendante, ne l’impressionnent guère.

Pour donner suite à la grogne populaire et au retrait de nombreux commanditaires, les dirigeants de Hockey Canada s’excusent et rouvrent l’enquête. L’organisation confirme également qu’elle possède un «fonds national d’équité» qui a servi à régler la poursuite. Hockey Canada dévoile aussi qu’un autre viol collectif aurait été commis en 2003 à Halifax. De plus, il est révélé que 22 victimes d’agressions sexuelles se sont partagées jusqu’à 12,45 millions $ en dédommagement de la part de l’organisation au courant des 33 dernières années.

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Au début août, les 13 fédérations de hockey provinciales et territoriales canadiennes demandent des explications à Hockey Canada. Plus tard à l’automne, plusieurs, dont Hockey Québec, décident de ne plus remettre à l’organisme national la somme de 3 $ par frais d’inscription de leurs membres.

Toujours en août, le président du conseil d’administration de Hockey Canada, Michael Brind’Amour, remet sa démission. Deux mois plus tard, le chef de la direction Scott Smith et tous les membres du conseil d’administration se retirent, dont la présidente par intérim Andrea Skinner. Ces départs surviennent après plusieurs appels de la part de la ministre St-Onge et du premier ministre Justin Trudeau.

À ce moment, la fédération reconnaît «le besoin urgent d’un nouveau leadership et de nouvelles perspectives» et annonce que le prochain conseil d’administration sera élu le 17 décembre.

Les nouveaux venus entrent en poste avant la fin de l’année et Hugh L. Fraser est choisi comme président. Il est un ancien sprinteur olympique et a siégé pendant plus de trois décennies comme juge à la Cour de justice de l’Ontario. L’avocate québécoise Julie Duranceau et l’ancienne capitaine de l’équipe nationale féminine Cassie Campbell sont également élues.

Malgré ces nominations, le hockey junior au pays semble gangréné par la violence sexuelle. Le cas allégué de trois joueurs, incluant le fils de Shayne Corson, Noah, qui serait survenu à Drummondville en 2016 et qui a éclaté au grand jour en décembre l’illustre bien.

Les autres cas très épineux

D’autres fédérations dans l’embarras

Hockey Canada n’a pas été l’unique fédération de l’unifolié à se retrouver dans l’eau chaude en 2022. En octobre, 500 gymnastes ont signé une lettre ouverte envoyée à la ministre St-Onge pour demander la fin de la culture toxique dans leur milieu. Plus tôt dans l’année, une demande de recours collectif avait été déposée devant la Cour suprême de la Colombie-Britannique contre Gymnastique Canada et six organismes provinciaux, dont la Fédération québécoise.

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Une poursuite civile de 5,5 millions $ a également été intentée contre Water Polo Canada par quatre anciennes athlètes. Ces dernières allèguent avoir été victime d’abus physiques, psychologiques et émotionnels, en plus de harcèlement sexuel.

Boxe Canada a aussi été montrée du doigt. En mai, plus d’une centaine de boxeurs et d’intervenants réclamaient la démission du directeur haute performance Daniel Trépanier en raison d’allégations d’une culture toxique au sein de la fédération. Le Québécois a ensuite renoncé à son poste.

Carey Price et les armes à feu

Vers la fin de l’année, le gardien du Canadien de Montréal Carey Price a fait parler de lui pour les mauvaises raisons. À l’écart du jeu à cause d’une blessure à un genou, il s’est prononcé sur Instagram contre un amendement au projet de loi C-21 du gouvernement fédéral qui imposerait davantage de contraintes aux propriétaires d’armes à feu. Il a aussi soutenu la Coalition canadienne pour les droits des armes à feu.

Cette organisation a fait scandale après avoir créé un code promotionnel «POLY» pour promouvoir l’achat de marchandises sur son site web avec un rabais de 10 %.

En gestion de crise, le CH a affirmé que Price n’était pas au courant des événements tragiques du 6 décembre 1989 à la Polytechnique, où 14 femmes ont perdu la vie et 13 autres ont été blessées. Le lendemain, le numéro 31 a contredit son organisation sur ses réseaux sociaux, affirmant être au fait de la tragédie. Il en a aussi profité pour mentionner qu’il n’approuvait pas l’initiative de la coalition concernant son code promotionnel.

La Coupe du monde 2022

Avant et pendant son déroulement, la Coupe du monde de soccer 2022 a fait scandale. Le prestigieux événement tenu au Qatar en novembre et en décembre a été critiqué bien avant la présente année, puisque son attribution a notamment été l’objet d’une enquête concernant de la corruption.

La construction de stades, d’hôtels et de diverses infrastructures par des travailleurs migrants a été décrié de toutes parts. En février 2021, le quotidien «The Guardian» a rapporté que 6500 étrangers sont morts au Qatar depuis l’attribution de la Coupe du monde en 2010. D’après le «Monde diplomatique», plus de 2000 accidents graves ont été recensés.

Pendant l’événement, le décès du journaliste américain Grant Wahl a fait couler énormément d’encre. On a annoncé que l’homme de 49 ans est décédé d’une crise cardiaque subie pendant la séance de tirs au but entre l’Argentine et les Pays-Bas.

Wahl avait précédemment été refusé à l’intérieur d’un stade parce qu’il portait un gilet arc-en-ciel en soutien à la cause LGBTQ et ne s’était jamais gêné pour critiquer le régime qatari.

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