Retour sur 4 déclarations controversées de la CAQ sur l'immigration
Jean-Michel Clermont-Goulet
Les propos tenus par le chef caquiste (et son ministre sortant de l'Immigration) ont suscité la controverse depuis le début de la campagne. Retour sur quatre déclarations qui ont fait couler beaucoup d’encre.
• À lire aussi: Voici ce qui cloche avec notre système électoral au Québec
• À lire aussi: 10 candidats qui se sont (un peu ou beaucoup) mis les pieds dans les plats pendant la campagne
Le Québec et la cohésion sociale
Au début de la campagne, François Legault a dû s’excuser d'avoir associé l’immigration à la violence. Le chef de la Coaliton Avenir Québec (CAQ) s'inquiétait de la volonté du gouvernement fédéral d’augmenter à 450 000 le nombre d’immigrants accueillis au Canada dès 2023.
«Les Québécois sont pacifiques. Ils n’aiment pas la chicane. Ils n’aiment pas les extrémistes. Ils n’aiment pas la violence, donc il faut s’assurer qu’on garde ça comme c’est là», avait-il dit.
Il avait ajouté que dans la province, «on a quand même des valeurs et on a parlé beaucoup de laïcité dans les dernières années; c’en est une des valeurs, aussi le respect. Il y a une façon de vivre chez nous et on veut la garder».
La majorité des immigrants «ne travaillent pas»
Lors d’un débat en Mauricie le 21 septembre dernier, le ministre sortant de l’Immigration, Jean Boulet, s’est mis les pieds dans les plats.
«80% des immigrants s’en vont à Montréal, ne travaillent pas, ne parlent pas français, ou n’adhèrent pas aux valeurs de la société québécoise», a déclaré M. Boulet sur les ondes d’ICI Mauricie.
Or, la déclaration de M. Boulet est fausse sur toute la ligne. On vous l'explique d'ailleurs ici.
Devant le tollé provoqué par ses propos, le candidat caquiste s’est excusé, affirmant avoir «mal exprimé» sa pensée. François Legault a toutefois affirmé que son candidat s'était «disqualifié» du poste de ministre de l’Immigration lors d’un prochain mandat de la CAQ.
50 000 immigrants, c’est «suicidaire»
François Legault croit que le Québec doit s'en tenir à un seuil de 50 000 immigrants par an dès 2023, comme le propose son parti. Même que selon lui, dépasser ce nombre serait «suicidaire».
«Tant qu’on n’aura pas stoppé le déclin du français, je pense que pour la nation québécoise qui veut protéger le français, ça serait un peu suicidaire d’aller augmenter» les seuils d’immigration, a-t-il affirmé cette semaine devant la Chambre de commerce du Montréal Métropolitain (CCMM).
«Le suicide, c’est se donner la mort. François Legault croit qu’accueillir plus d’immigrants, c’est la mort de la nation québécoise. C’est ce qu’il a dit. Ce sont des propos blessants, grossiers et irresponsables», a rétorqué le co-porte-parole de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois.
BONUS: Le Québec, la Louisiane du Nord
Au printemps dernier, à la fin d'un congrès de la CAQ, le premier ministre Legault a affirmé que le Québec risquait de devenir «une Louisiane» s’il n’avait pas les pleins pouvoirs en immigration.
Selon lui, il est essentiel que les Québécois «comprennent bien l’urgence de rapatrier les pouvoirs en immigration» sans quoi ce ne serait qu'«une question de temps avant qu’on devienne une Louisiane».
«Je demande, aux prochaines élections, un mandat fort pour aller négocier ça avec le gouvernement fédéral. C’est une question de survie pour notre nation!», avait-il lancé, avant de se faire ovationner.
− Avec les informations du Journal de Québec