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L'article provient de Le Journal de Québec

Restauration: le choix de la désobéissance

Une pâtisserie défie volontairement les autorités en ouvrant sa salle à manger

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Photo portrait de Julien McEvoy

Julien McEvoy

2022-01-20T15:42:52Z
2022-01-21T06:11:29Z
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Malgré une première visite des policiers jeudi, une pâtissière frondeuse va de nouveau ouvrir sa salle à manger vendredi, au risque de voir les forces de l’ordre revenir lui infliger une amende.

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L’histoire de Stéphanie Hariot, propriétaire de la pâtisserie Vite des Péchés de Jonquière, a fait le tour du Québec. Malgré la fermeture des salles à manger, la Française arrivée au Québec en 1999 a bravé l’interdit et a accueilli des clients à table. 

ROGER GAGNON/ AGENCE QMI.
ROGER GAGNON/ AGENCE QMI.

Vers 14 h, à la suite d’une plainte rapportée à la santé publique, deux policiers sont intervenus dans le commerce pour faire sortir les clients. 

ROGER GAGNON/ AGENCE QMI.
ROGER GAGNON/ AGENCE QMI.

La propriétaire des lieux a aussi reçu un constat d’infraction dont la validité et le montant – entre 1000 $ et 6000 $ – seront décidés par le Directeur des poursuites criminelles et pénales. 

ROGER GAGNON/ AGENCE QMI.
ROGER GAGNON/ AGENCE QMI.

« Même les policiers ont eu pitié de moi, ils ont été super corrects », lance la dame en entrevue téléphonique. 

Si Stéphanie Hariot a pris la décision de rouvrir sa salle à manger de 10 places, c’est pour exprimer son ras-le-bol face à la (re)fermeture des salles à manger depuis le 31 décembre. « Oui, je suis culottée », avoue-t-elle. 

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ROGER GAGNON/ AGENCE QMI.
ROGER GAGNON/ AGENCE QMI.

Elle insiste sur le fait que malgré tout, elle applique toutes les autres règles : port du masque et vérification du passeport vaccinal, réduction de 17 à 10 places assises. « Je sais que le virus est là, que le système de santé est débordé. La seule chose que je veux, c’est que la salle à manger vive », lance-t-elle. 

ROGER GAGNON/ AGENCE QMI.
ROGER GAGNON/ AGENCE QMI.

En ouvrant encore vendredi, elle s’expose au doublement du montant de l’amende de jeudi. Cette mère monoparentale qui dit gagner 2000 $ par mois est consciente du risque qu’elle prend. « C’est kamikaze ce que je fais, c’est du suicide commercial », expose-t-elle. 

Même si elle a reçu la visite des policiers, jeudi, Stéphanie Hariot, une ancienne infirmière auxiliaire, compte ouvrir sa salle à manger, vendredi.
Même si elle a reçu la visite des policiers, jeudi, Stéphanie Hariot, une ancienne infirmière auxiliaire, compte ouvrir sa salle à manger, vendredi. PHOTO AGENCE QMI, ROGER GAGNON

Comportement dénoncé

Son comportement est dénoncé par le premier ministre François Legault qui estime que la pâtissière fait partie d’une minorité de Québécois. 

« Avec les retours d’appel que j’ai, je ne pense pas être la minorité, sinon je n’aurais pas autant d’appuis », répond la commerçante. Elle ajoute que des inconnus lui ont même fait part de leur volonté de l’aider à payer d’éventuelles amendes, ce qu’elle refuse. 

PHOTO AGENCE QMI, ROGER GAGNON
PHOTO AGENCE QMI, ROGER GAGNON

Dans le quartier, elle a en tout cas le soutien de Vladimir Antonoff, copropriétaire de la microbrasserie et du restaurant HopEra. « Je trouve ça excessivement courageux et vraiment audacieux. On la soutient à 200 %. Est-ce qu’on aurait eu le courage de faire la même affaire ? Probablement pas », dit-il. 

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Le geste de la pâtissière met le doigt sur les difficultés que vivent les entrepreneurs du monde de la restauration.        

  • Écoutez Danny St Pierre, chef propriétaire du restaurant Le Pontiac, au micro de Geneviève Pettersen sur QUB radio:    

« Laissez-nous travailler, laissez-nous gagner notre pain. Ils tapent sur les petits entrepreneurs parce qu’on n’a pas de syndicat, pas de coalition », dit-elle encore. 

Pour appuyer son propos, elle évoque les 200 millions $ que le gouvernement du Québec donnera bientôt pour encore une fois soutenir la C Series.          

  • Écoutez la chronique de Vincent Dessureault sur QUB radio   

« Est-ce qu’il a aidé les petites entreprises quand il a tout fermé ? Sans aucune considération », lance-t-elle. 

Son geste, elle le pose pour elle. « Je ne veux pas lancer un mouvement. Je ne veux pas foutre le bordel. Je fais ça pour vivre », conclut-elle. 

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