Publicité
L'article provient de TVA Nouvelles
Monde

Résolution pour un «cessez-le-feu» à Gaza: Israël furieux après l'abstention américaine à l'ONU

AFP
Partager

AFP

2024-03-25T16:56:14Z
2024-03-25T18:12:33Z
Partager

Israël a dénoncé lundi l'abstention de son allié américain ayant permis l'adoption, pour la première fois, d'une résolution des Nations unies exigeant un «cessez-le-feu» immédiat dans la bande de Gaza menacée par la famine, après plus de cinq mois de guerre entre Israël et le Hamas palestinien.

• À lire aussi: Gaza: le Conseil de sécurité adopte sa première résolution pour un «cessez-le-feu immédiat»

• À lire aussi: Gaza: opérations militaires autour d'hôpitaux, plus de 20 combattants palestiniens tués en 24 heures, selon l'armée

• À lire aussi: Gaza: au moins 3000 bombes n'ont pas explosé, selon Handicap International

Immédiatement après l'adoption de la résolution, Israël a annulé la visite d'une délégation qui était attendue à Washington, déclarant que l'abstention américaine «nuisait» à la fois à son effort de guerre et à ses efforts pour libérer les otages retenus à Gaza.

«Il s'agit d'un net recul par rapport à la position constante des États-Unis au Conseil de sécurité depuis le début de la guerre» le 7 octobre, a déclaré le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu dans un communiqué.

AFP
AFP

Portée par des membres non-permanents du Conseil, cette résolution a été adoptée par 14 voix pour et une abstention, celle des États-Unis. Alliés historiques d'Israël, les États-Unis s'étaient, jusque-là, systématiquement opposés au terme «cessez-le-feu» dans les résolutions de l'ONU, bloquant trois textes en ce sens.

Publicité

Ces dernières semaines, ils ont toutefois montré des signes de changement de ton qui avait mené à une proposition de résolution sur la «nécessité» d'un cessez-le-feu, rejetée vendredi par la Russie et la Chine.

Peu après le vote, la Maison-Blanche a battu en brèche les accusations de «changement de cap». À l'ONU, l'ambassadrice américaine a martelé qu'un cessez-le-feu à Gaza pourrait commencer seulement «avec la libération d'un premier otage».

De son côté, le mouvement islamiste Hamas a «salué l'appel du Conseil de sécurité des Nations unies à un cessez-le-feu immédiat». Même tonalité pour l'Autorité palestinienne qui a également demandé «l'arrêt définitif de cette guerre criminelle».

La résolution «exige un cessez-le-feu immédiat pour le mois du ramadan» --qui a débuté il y a deux semaines--, devant «mener à un cessez-le-feu durable», et «exige la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages».

«Impardonnable»

Ne pas appliquer l'appel à un cessez-le-feu serait «impardonnable», a jugé le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.

«Nous n'avons pas le droit moral d'arrêter la guerre tant qu'il y a des otages à Gaza», a prévenu le ministre de la Défense Yoav Gallant, en visite aux États-Unis, douchant les espoirs internationaux d'une cessation des hostilités.

La guerre a éclaté le 7 octobre quand des commandos du Hamas infiltrés depuis la bande de Gaza ont mené une attaque sans précédent dans le sud d'Israël qui a entraîné la mort d'au moins 1 160 morts, essentiellement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Publicité

D'après Israël, environ 250 personnes ont été enlevées et 130 d'entre elles sont toujours otages à Gaza, dont 33 seraient mortes.

En représailles, Israël a juré de détruire le Hamas, qu'il considère comme une organisation terroriste de même que les États-Unis et l'Union européenne.

Sur le terrain, la situation demeure très difficile pour les 2,4 millions d'habitants de l'étroite bande de terre soumise à un blocus total.

Lundi, les bombardements israéliens ont fait 107 morts en 24 heures, selon le ministère de la Santé du mouvement islamiste, visant notamment les villes de Rafah et et Khan Younès (sud) ainsi que la ville de Gaza (nord).

Au total, 32 333 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués depuis le début de l'offensive, selon cette même source.

Au moins deux grands hôpitaux, accusés par Israël d'abriter des bases du Hamas, sont visés par des opérations de l'armée, une semaine après le début de l'intervention contre l'hôpital al-Chifa de Gaza-ville, le plus grand du territoire.

Cet hôpital et ses environs ont été visés lundi par des tirs d'artillerie, selon le Hamas, tout comme les abords de l'hôpital al-Amal de Khan Younès, assiégé depuis la veille.

Le Croissant-Rouge palestinien a indiqué lundi qu'il ne restait dans l'hôpital al-Amal, outre le personnel, que neuf malades et quelques civils, après l'évacuation dimanche des déplacés qui y avaient trouvé refuge.

L'armée affirme avoir, jusqu'à présent, arrêté environ «500 terroristes» à al-Chifa où 170 autres ont été tués. Mais selon les autorités du Hamas, l'armée a détruit avec des explosifs une vingtaine de maisons ainsi qu'un immeuble dans le quartier d'Al-Rimal, proche de l'hôpital, où des témoins ont signalé des combats lundi.

Publicité
«Pas de nourriture»

À Jabaliya, dans le nord, des habitants, dont beaucoup de femmes et d'enfants, faisaient la queue pour remplir des bidons d'eau qu'ils emportaient dans des brouettes, des chariots ou à la force de leurs bras.

«Nous n'avons même pas de nourriture pour nous donner l'énergie d'aller chercher de l'eau, sans parler des enfants innocents, des femmes et des personnes âgées», a témoigné un homme, Bassam Mohammed al-Haou.

Les discussions, qui se poursuivent entre équipes techniques à Doha par l'intermédiaire du Qatar, des États-Unis et de l'Égypte, n'ont à ce stade pas permis de surmonter les points de blocage afin de parvenir à un accord sur une trêve associée à la libération d'otages retenus à Gaza.

Le Hamas s'était dit prêt à la mi-mars à une trêve de six semaines, avec des libérations d'otages en échange de prisonniers palestiniens.

Sur le plan humanitaire, la situation est critique, alertent les ONG depuis des semaines. Arrivant principalement depuis l'Égypte via Rafah, l'aide humanitaire est contrôlée strictement par Israël et entre dans la bande de Gaza au compte-gouttes.

Confrontée à cette crise humanitaire majeure, l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) a annoncé dimanche être désormais formellement interdite par Israël de toute livraison d'aide alimentaire dans le nord du territoire, où la situation est particulièrement dramatique.

Le chef de l'ONU Antonio Guterres a défendu lundi en Jordanie l'Unrwa, qu'il a décrite comme une «source d'espoir et de dignité».

Publicité
Publicité

Sur le même sujet