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L'article provient de Le Journal de Québec
Opinions

Requiem pour le hockey adulte

Claude Lussier, entouré de Marc Messier et Carl Marotte lors de sa participation au tournage de la série Lance et compte.
Claude Lussier, entouré de Marc Messier et Carl Marotte lors de sa participation au tournage de la série Lance et compte. Photo courtoisie
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Claude Lussier, Québec

2022-01-25T20:59:22Z
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Finalement, le gouvernement redonne à nos jeunes la permission de renouer avec leurs sports favoris, autant au niveau scolaire qu’au civil, et ce, malgré quelques contraintes. Bravo, pas besoin d’ajouter une couche supplémentaire. Mais pour ce qui est des sports pour adultes, ç’a tout l’air que ça viendra dans une troisième étape. Comme si nous étions des citoyens de troisième zone.  

Les grands experts de la Santé publique ont refusé de faire une passe sur la palette du premier ministre pour que celui-ci lance la noire «top corner» en autorisant en même temps le retour du hockey adulte, dont on ignore trop souvent l'existence et la raison d’être auprès de cette catégorie de sportifs. 

Le hockey adulte est pratiqué par 400 000 hommes et femmes au Québec. Un nombre qui dépasse même celui du hockey mineur, révélait Radio-Canada le 28 novembre 2015. (On peut aisément penser que ce nombre a augmenté depuis les sept dernières années.) Avez-vous déjà pensé à l’apport économique que représentent les ligues de garages

De façon conservatrice, il en coûte en moyenne près de 2000$ pour une saison: inscription 900$, équipement (ruban, aiguisages, bâtons) 150$, p’tite bière après le match (32 matchs X 7$) 224$, lunch après partie (28$ pour 25 parties) 700$. Le hockey adulte génère annuellement au minimum 8 millions en retombées économiques. Et c’est sans compter la TVQ récoltée par le gouvernement sur ce montant. 

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J’ajoute que ce montant est nettement supérieur si on ajoute une vaste majorité de hockeyeurs jouant deux fois par semaine. J’oublie également les tournois et les dépenses inhérentes à ces événements (essence, hôtel, repas, etc.). 

Des adultes en santé pour bâtir l’avenir de nos enfants

Mais au-delà de l’argent, la rencontre sportive hebdomadaire, tous sports confondus, prend la forme d’une thérapie de groupe autant mentalement que physiquement. Et ça, ça fait du bien à la dureté du mental. 

Qu’on soit âgé de 30 à 70 ans, dès qu’on entre dans le vestiaire et dès les premiers coups de patin, on éprouve toujours la même excitation, le même désir de se dépasser, que nous avions à l’adolescence et dans notre prime jeunesse. 

Nul doute dans mon esprit qu’il y aura un retour vers une nouvelle normalité. Au cours des prochaines années, nous ferons face à plusieurs défis visant à préparer le terrain pour les générations à venir. Et, des défis à relever, croyez-moi, il y en aura dans tous les secteurs de notre société. 

La santé d’un peuple passe en grande partie par de saines habitudes de vie. Et la pratique sportive fait partie des éléments-clés. Un peuple en santé, c’est un peuple qui veut vivre et qui veut éviter «la pital», comme disait Yvon Deschamps. 

Ainsi, chers experts, lorsque vous aborderez le dédouanement des sports, ayez donc une sérieuse pensée pour le hockey adulte, mais également pour l’ensemble des sports pour adultes, qui sont, soit dit en passant, majoritairement doubles vaccinés. 

Et cessez de nous parler de cette fameuse lumière au bout du tunnel. Moi, la seule lumière qui m’inspire, c’est la rouge derrière le but adverse que je veux voir scintiller. Nous avons peut-être plus de cheveux gris et les jambes sont parfois plus lourdes, mais nous sommes toujours aussi amoureux de notre sport. Et, surtout, je suis sérieusement tanné d’y aller mollo! 

Lance... et compte! 

Claude Lussier, Québec

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