Repêchage: l’ère Bobrov-Lapointe
Jean-François Chaumont
Il y a un monstre à deux têtes pour diriger le gros navire du Canadien avec Jeff Gorton et Kent Hughes. Le phénomène du doublon se transpose également avec le repêchage où il y a deux gourous avec Martin Lapointe et Nick Bobrov.
Depuis les congédiements de Marc Bergevin et Trevor Timmins, la reconstruction n’est pas juste apparente sur la glace, mais aussi dans les hautes sphères de l’organisation.
- À lire aussi: Kirby Dach veut laisser le passé derrière lui
- À lire aussi: Noah Warren: une progression constante et fulgurante
Lapointe, le directeur du recrutement amateur et directeur du personnel des joueurs, et Bobrov, le co-directeur du recrutement amateur, ont fait le bilan des deux jours du repêchage à Montréal dans une petite pièce du Centre Bell.
«Quand tu sors d’un repêchage, tu es toujours heureux, a dit Bobrov. Mais nous espérerons que nous le serons dans cinq ans.»
«On est satisfait, très satisfait, a renchéri Lapointe. On a accompli des choses pas toujours faciles. On voit beaucoup de matchs, les recruteurs travaillent beaucoup. Nous avons pris les meilleures décisions pour le CH. On avait plusieurs choix et on devait parfois y aller de décisions rapides.»
Bobrov a recyclé un bon vieux cliché de Timmins en se disant heureux de son repêchage tout en rappelant qu’il aurait une meilleure idée de cette cuvée dans le futur.
Jouer de la bonne façon
Au premier tour, le Tricolore avait pigé deux fois dans la cour de la Slovaquie avec Juraj Slafkovsky comme premier de classe et Filip Mesar au 26e rang. Pour ce deuxième jour, Lapointe et Bobrov ont ajouté neuf autres espoirs.
Avec deux autres choix au deuxième tour, le Canadien a misé sur un centre en Owen Beck et un petit défenseur mobile en Lane Hutson. Selon plusieurs recruteurs, Beck et Hutson avaient le potentiel pour connaître leur sort dès le premier tour. Mais ils auront glissé au grand bonheur des hommes de hockey montréalais.
Bobrov a tenté d’identifier un ingrédient en commun pour les onze choix de l’équipe. C’était un aspect très difficile à quantifier, soit jouer de la bonne façon.
«C’était mon premier repêchage avec le Canadien, mais j’ai assez d’expérience dans ce métier, a mentionné le Russe qui parle également en anglais en et français. Nous cherchions des joueurs qui jouent de la bonne façon. Tu gagnes la Couipe Stanley en jouant de la bonne façon.»
«Nous voulions trouver des joueurs qui réalisent ce que ça veut dire de jouer de la bonne façon. Tu regardes toujours pour le patin, le sens du jeu et le talent. Mais il ne faut pas oublier que Montréal est un marché différent. Tu as besoin d’être résilient, très résilient. C’était un baromètre. Tu restes encore plus alerte. Tu as besoin de jeunes forts pour survire à Montréal. Et tu as besoin de jouer de la bonne façon pour gagner dans la LNH.»
Un débat sain
Hughes n’avait pas caché son jeu délibérément pour son premier choix avec Slafkovsky.
«On délibérait encore mercredi matin, a précisé Bobrov. Ce n’était pas une décision facile. Il y avait de bons joueurs pour le sommet. Le débat se poursuivait. C’est ce que Juraj a réussi à faire qui a fini par faire la différence. À son âge, c’est assez spécial. Pour le repêchage, ce n’est pas de savoir qui sera prêt à jouer maintenant ou demain, mais bien de dénicher le meilleur joueur dans plusieurs années. Nous croyons que Juraj est cette personne.»