Repêchage 2022: le scénario rêvé pour le CH?
Jean-Charles Lajoie
La transaction qui a permis au Canadien de faire l’acquisition du produit de la LHJMQ Justin Barron me rassure.
Je trouvais que depuis son arrivée, le tandem Gorton & Hughes bougeait un peu trop sous le sceau des collèges américains.
Le prochain repêchage est ici, à Montréal. Le CH possède actuellement dix choix dans les quatre premières rondes. C’est beaucoup. Montréal ne va certainement pas repêcher autant d’espoirs parmi les 128 premiers. Cette ronflante banque de choix, combinée à quelques actifs reconnus et disponibles, devrait permettre au tandem Gorton & Hughes de s’avancer et, qui sait, de monter sur la scène trois fois lors de la première ronde, le vendredi soir. La banque d’espoirs disponibles cet été est excellente, mais peu profonde. Il sera important de parler le plus souvent et le plus tôt possible.
Les yeux sur Wright
Le Tricolore, on le sait, risque fort de réclamer Shane Wright au tout premier rang. Dans le pire des scénarios, il va mettre la main sur un excellent espoir au deuxième ou au troisième échelon. Y’a pas de débat jusqu’ici. Ce qui m’intéresse, ce sera la suite.
Si vous avez regardé le match des meilleurs espoirs de la Ligue canadienne de hockey à Kitchener, mercredi, vous avez certainement pris de bonnes notes. Il s’agit d’un mince échantillonnage. Il ne faut pas statuer sur un espoir avec ce match en mode « showcase », loin des schémas normaux d’une équipe de saison.
Des étoiles aux méritants
Ce qui n’empêche pas de mettre des étoiles dans certains cahiers. Les défenseurs droitiers Mavrik Lamoureux des Voltigeurs de Drummondville ainsi que Noah Warren et Tristan Luneau des Olympiques de Gatineau se doivent de se retrouver dans la ligne de mire du CH. Les styles de Lamoureux et Warren trouvent des similitudes, Luneau est différent. Mais les trois sont complémentaires. Trois valeurs sûres avec une perspective énorme de carrière dans le « show ». Luneau me rappelle beaucoup Alexandre Carrier dans le chandail des Olympiques. Carrier est le partenaire de jeu de Roman Josi chez les Predators de Nashville. Lamoureux n’a rien à envier à Kaiden Guhle, qui risque de percer l’alignement du CH à sa première année pro à l’automne. On dit de Warren que sa progression des trois dernières années laisse entrevoir une suite exceptionnelle...
Nathan Gaucher des Remparts de Québec se doit aussi de figurer avantageusement sur la liste du Canadien. Centre droitier de puissance, ce format géant est né pour patiner dans la zone payante. Malgré son gros gabarit, il est rapide et a de très bonnes mains.
Noël en juillet
Ces quatre candidats risquent de sortir au premier tour. D’où l’importance pour Gorton & Hughes d’avoir une main pleine de choix du vendredi soir... Imaginez : Wright au tout premier rang, puis Lamoureux ou Luneau ou Warren, au choix, et Gaucher avec les deux sélections suivantes de la première ronde...
Ce serait Noël en juillet. Et si le CH passe, la pire excuse pourrait être : « Le problème est que nous n’avons que deux ans pour mettre sous contrat les espoirs de la LHJMQ, alors que nous en avons quatre pour le faire avec les collégiens américains... » Celle-là, elle ne passera pas.
COUP DE CŒUR
À la sélection canadienne de soccer qui devrait logiquement se qualifier demain à Toronto en vue de la coupe du monde de soccer. Ce plateau canadien relevé permet d’entrevoir l’avenir avec grand optimisme. Comme au basketball, alors que l’éventuelle « Équipe de rêve canadienne » aux Jeux olympiques sera spectaculaire. Mathurin, Siakam, Boucher, Dort... Wow !
COUP DE GUEULE
Aux Knights de Vegas. Ce club au départ assemblé de rejets avait une âme. Puis on a décidé de remercier Gerard Gallant au profit de Pete DeBoer. On a échangé presque tous les chevaliers de la première heure. On a niaisé Marc-André Fleury. Puis on a envoyé Dadonov à un club sur sa liste noire. Je défie Georges McPhee, quand il veut, dans mon pool...
UN P’TIT 2 SUR...
Une victoire pour le Canadien ce soir contre les Leafs de Toronto. Rien de scientifique, une affaire de cœur et de passion. Mais aussi une affaire de raison. Dans les rivalités, le classement importe peu. Les alignements respectifs non plus. Ça devient viscéral. C’est profond et ça soulève des montagnes. Montréal-Toronto un samedi soir d’un océan à l’autre. Tu veux quoi de plus ?